« À 81 ans, je ne vais pas me laisser gagner par l'ennui. Je n'ai plus le temps de m'ennuyer. Je ne vais pas vous dire des choses qui paraissent un petit peu arrangées, parce que j'ai la chance d'avoir la santé ; c'est ça qui me fait avoir une autre approche de cette tranche de vie. Les personnes qui sont là, elles ont le temps, elles ont le temps de ne rien... on a tous le temps de ne rien faire. Et je vous assure, ce n'est pas si ennuyeux que ça de ne rien faire ! » [ Ruth-Lydia Oppeliguer ] Oui, je sais qu'un bonhomme a marché sur la lune... donne la parole aux personnes âgées qui résident en maison de retraite ou qui s'apprêtent à y entrer. Les personnes rencontrées ont traversé l'histoire du 20e siècle. Elles ont entre 70 et 100 ans. Elles parlent d'elles, de la vie, de l'envie de mourir, de la mort des autres, de la dépendance, de la peur de perdre la tête... et elles en rient, souvent. Ce livre rassemble vingt et une histoires - toutes traversées par un personnage principal - et entre chacun de ces portraits, quelques mots, comme un clin d'oeil suscité par une rencontre ou, le plus souvent, des propos entendus lors de très brèves conversations, presque des bruits de couloirs.
Il constitue une suite au film de Francine del Coso et Catherine Meyer, Les fleurs vues de dessus, un regard sur la vieillesse et sur la maladie d'Alzheimer, réalisé en 2007 au Home Salem de Saint-Légier, en Suisse, Fondation Eben Hezer, et qui accompagne ce volume.