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Seuil
-
L'antisémitisme expliqué aux jeunes
Michel Wieviorka
- Seuil
- Explique A ...
- 30 Août 2024
- 9782021569001
Pourquoi les Juifs sont-ils l'objet d'une haine particulière ? Quand l'antisémitisme est-il apparu ? Est-ce une forme du racisme ? Pourquoi Hitler détestait-il les Juifs ? Comment l'antisémitisme a-t-il pu renaître après le génocide des Juifs ? Nier le génocide, est-ce être antisémite ? Les Juifs ont-ils le monopole historique de la souffrance ? Existe-t-il un « business de la Shoah » ? Pourquoi une partie de la jeunesse est-elle séduite par des discours antisémites ? A-t-on le droit de critiquer Israël ? L'antisionisme ou le soutien à la Palestine, est-ce de l'antisémitisme ?
Ce petit livre n'hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes. Cette nouvelle édition mise à jour démonte avec clarté et tranquillité les idées fausses, les pièges et les théories du complot qui prennent de l'ampleur depuis l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël -
Les mots de Judith Godrèche ont éclaté comme une bombe dans un milieu jusque-là figé dans le déni. Ils disent l'incrédulité face au silence et l'espoir que les victimes de violences sexuelles soient enfin écoutées. Mais nous savons que l'indignation est éphémère. Face au risque d'un retour à l'inertie et dans un contexte politique alarmant, les féministes doivent tenir et renforcer la dynamique par laquelle elles ont entrepris de refuser l'assignation des
femmes à leurs corps-objets. Car c'est aujourd'hui une aspiration de fond à renverser l'ordre patriarcal du monde que nous portons. -
« Culture de l'inceste » ? C'est trop fort, trop violent ? Cette formule, adaptée de l'expression « culture du viol », elle-même définie dans les années 1970 par les féministes américaines, n'est pourtant pas une provocation. C'est une invitation à penser l'inceste en termes culturels et non individuels, à l'envisager non pas comme une exception pathologique, mais comme une pratique inscrite dans la norme qui la rend possible en la tolérant, voire en l'encourageant.
L'ampleur de la dévastation (une personne sur dix concernée en France) appelait ce livre urgent, vibrant, à vif parfois, qui rassemble des voix diverses, aussi bien militantes qu'universitaires. Un livre qui sort des témoignages et des débats psychanalytiques pour se concentrer sur une seule et unique question : pourquoi ? Quels sont les ressorts sociaux et anthropologiques de l'inceste ? Comment interroger nos représentations (dans la culture populaire, dans la pornographie) ? Comment faire le lien avec les dominations à l'oeuvre (des adultes sur les enfants, des hommes sur les femmes...) ? Avec la direction-coordination d'Iris Brey et de Juliet Drouar, les auteurices ont voulu proposer des pistes, créer des ouvertures, formuler des hypothèses : cet ouvrage offre l'amorce d'une réponse politisée et collective. -
Qui a le droit de se réclamer du féminisme ? Qui est légitime à faire partie du mouvement ? Depuis près de cinquante ans, des militantes de la cause des femmes excluent les trans' et vont jusqu'à nier leur existence. Le cas des trans' n'est pas isolé : il prend place dans la longue liste de celles qui, au nom de l'universalisme ou de la nature, se sont trouvées marginalisées. Lesbiennes, femmes noires, femmes portant le foulard, travailleuses du sexe... beaucoup ont, un jour ou l'autre, été amené·es à poser la question : ne suis-je pas un·e féministe ?
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Les Trente Glorieuses ont installé dans nos esprits un mythe tenace : la croissance, le productivisme et la consommation constitueraient le cercle vertueux indispensable au pacte social. Nous aurions tous à y gagner. Pourtant cette période est une exception et les perdants sont plus nombreux que les gagnants.
Depuis les années 1970, la précarisation, l'affaiblissement des services publics entraînent une perte de cohésion sociale historique tandis que la nostalgie gagne les esprits et que l'obsession du déclin nous hante.
Usant de cette crise de sens qui nous traverse, la droite et l'extrême droite ont réussi à imposer une vision erronée et biaisée de la société française. Ensauvagée, elle devrait être gouvernée d'une main de fer. Nous serions même, disent certains, pressés de nous monter les uns contre les autres, au bord de la guerre civile.
Sauf que... à rebours de cette vision apocalyptique, la société est traversée de mouvements profonds qui la rendent prête au virage écologique et social. Tolérance, solidarité, violence des jeunes ou encore écologie : la réalité est à mille lieux des caricatures politiques. Alors pourquoi la faire mentir ? Si les citoyens sont prêts, les politiques doivent l'être. Un essai plein d'espoir, antidote à la polarisation de la société. -
La question animale est souvent marginalisée dans les discussions sur l'égalité dans les sociétés occidentales. L'antispécisme bouleverse, il est vrai, notre conception du politique. Dénoncé comme un anti-humanisme ou comme une diversion par rapport à la lutte contre le sexisme, le racisme et les inégalités sociales, il est temps de le considérer comme un pas de côté nécessaire pour faire un pas en avant dans l'application du principe d'égalité.
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Nos absentes : à l'origine des féminicides
Laurène Daycard
- Seuil
- Documents
- 13 Janvier 2023
- 9782021493818
Ces quinze dernières années, plus de 2 000 femmes ont été tuées par leur (ex-)conjoint en France.
En 2020, 35 % des victimes de féminicide conjugal avaient subi des violences antérieures. Une défunte sur cinq avait porté plainte.
Entre 2015 et 2016, 82 % des plaintes et mains courantes déposées par des victimes de féminicide ont été classées sans suite. (Source : ministère de la Justice.) Laurène Daycard a été l'une des toutes premières journalistes à écrire sur les féminicides conjugaux pour les faire sortir des rubriques « faits-divers » et les réinscrire dans le récit social et politique des violences sexistes. Dans cette enquête à la première personne, l'autrice nous emmène à la rencontre de survivantes et de familles endeuillées, mais aussi auprès des auteurs de ces actes. En observant et en échangeant avec ces derniers, Laurène Daycard tente d'aller à l'origine des féminicides et propose une réflexion personnelle sur la notion de réparation. -
Pour un soulèvement écologique : Dépasser notre impuissance collective
Camille Etienne
- Seuil
- 18 Mai 2023
- 9782021501872
« On dit que les territoires nous façonnent. J'avais dix ans quand j'ai compris que le dérèglement climatique menaçait mon univers entier, et toutes mes histoires de famille, dont les glaciers renferment le souvenir. » Camille Étienne a grandidans un espace en voie de disparition. Dans un de ces lieux où le danger estdéjà réel, concret.
Face à un effondrement d'une telle ampleur, il est aisé de sombrer dans laparalysie. Mais, nous dit-elle, « notre impuissance est une construction qui ne nous appartient pas », et qui sert ceux qui exercent et jouissent pleinement deleur pouvoir.
Dans cet essai, Camille Étienne identifie les mythes qui nous entravent : éco-anxiété, fracture générationnelle, déclic, fausses peurs. Les paniques morales n'ont qu'un dessein : nous distraire de la peur qui devrait nous habiter et pourrait nous pousser à désobéir, ralentir ou cesser de coopérer.
Camille Étienne défend une écologie libératrice, portée par une puissance collective et démocratique. L'inertie est une légende, et la potentialité d'un soulèvement en est la preuve. -
On ne dissout pas un soulèvement : 40 voix pour les soulèvements de la Terre
Collectif
- Seuil
- Anthropocene
- 9 Juin 2023
- 9782021547269
Geneviève Azam, Jérôme Baschet, Aurélien Berlan, Blue Monk, Christophe Bonneuil, Isabelle Cambourakis, Confédération paysanne, Alain Damasio, Des cantinières et cantiniers de l'Ouest, Philippe Descola, Virginie Despentes, Alix F., Malcom Ferdinand, David Gé Bartoli, Sophie Gosselin, Florence Habets, Lea Hobson, Celia Izoard, François Jarrige, Léna Lazare, Julien Le Guet, Cy Lecerf Maulpoix, Martine Luterre, Marcelle et Marcel, Virginie Maris, Tanguy Martin, Gaïa Marx, Baptiste Morizot, Naturalistes des Terres, Kassim Niamanouch, Lotta Nouqui, Alessandro Pignocchi, Geneviève Pruvost, Kristin Ross, Scientifiques en rébellion, Isabelle Stengers, Françoise Vergès, Eduardo Viveiros de Castro, Terra Zassoulitch et des dizaines d'organisations internationales.
On ne dissout pas un dérèglement planétaire. On n'efface pas par décret les constats scientifiques ni le refus d'un capitalisme radicalisé fonçant dans le mur. Loin des procès en « écoterrorisme », ce qui se joue autour des mouvements comme les Soulèvements de la Terren'est rien d'autre que la bataille de ce siècle.
Les droits d'auteur de ce livre sont versés aux Soulèvements de la Terre. -
Comment tout peut s'effondrer ; petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes
Pablo Servigne, Raphaël Stevens
- Seuil
- Anthropocene
- 9 Avril 2015
- 9782021223316
Et si notre civilisation s'effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d'auteurs, de scienti?ques et d'institutions annoncent la ?n de la civilisation industrielle telle qu'elle s'est constituée depuis plus de deux siècles. Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si dif?cile d'éviter un tel scénario ?
Dans ce livre, Pablo Servigne et Raphaël Stevens décortiquent les ressorts d'un possible effondrement et proposent un tour d'horizon interdisciplinaire de ce sujet - fort inconfortable - qu'ils nomment la « collapsologie ». En mettant des mots sur des intuitions partagées par beaucoup d'entre nous, ce livre redonne de l'intelligibilité aux phénomènes de « crises » que nous vivons, et surtout, redonne du sens à notre époque. Car aujourd'hui, l'utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L'effondrement est l'horizon de notre génération, c'est le début de son avenir. Qu'y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre.
Postface d'Yves Cochet, ancien ministre de l'Environnement et président de l'Institut Momentum.
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« Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d'exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu'individus aussi, m'apporte beaucoup de joie - et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats.
Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu'on n'a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. »
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Au non des femmes : libérer nos classiques du regard masculin
Jennifer Tamas
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 6 Janvier 2023
- 9782021514292
Rien ne semble plus incongru que de prendre appui sur la société d'Ancien Régime pour penser le refus féminin. Assignées au devoir de « réserve » par les traités de civilité et au silence ou à la « feinte résistance » par les codes de séduction, les héroïnes de la littérature classique n'auraient rien à nous transmettre, surtout pas le pouvoir de dire « non ». On aurait pu croire l'affaire pliée sans la sagacité de Jennifer Tamas. Car, à leur manière, les femmes du Grand Siècle ont résisté, elles ont désobéi, et de ces combats à bas bruit il demeure des traces. Sous les images de princesses endormies célébrées par l'industrie du divertissement se cachent de puissants refus, occultés par des siècles d'interprétations patriarcales. Jennifer Tamas les exhume avec courage et subtilité, elle traque l'expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l'oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d'Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d'irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires.
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Salomé, l'allumeuse par excellence, tant décrite et tant peinte, toujours représentée en femme lascive et cruelle, enflammant son beau-père en jouant de ses sept voiles : qui sait qu'elle n'a pas treize ans quand sa propre mère exige d'elle cette danse provocante ?
Christine van Geen déconstruit l'archétype de l'allumeuse, de l'Antiquité à l'époque contemporaine : Ève, Cassandre, Galatée, Lolita, débusquant ses avatars dans les romans de Huysmans, les chansons de variété, le rap et les controverses de l'ère #MeToo. À ces grandes figures répondent des femmes anonymes, témoignant de cette expérience banale : se voir prêter un désir de séduction qui impliquerait leur consentement.
En apparence moins violente que les insultes « pute » ou « salope », la notion d'allumeuse est en réalitéà la fois cause et justification des violences sexistes. Elle est omniprésente, des cours de collège aux tribunaux. Ce livre éclaire les origines de cette mystification, la rend définitivement inacceptable et libère du poids d'un très ancien chantage.
Christine van Geen est journaliste, enseignante, docteure et agrégée de philosophie. -
L'effondrement (et après) expliqué à nos enfants... et à nos parents
Pablo Servigne, Gauthier Chapelle
- Seuil
- Explique A ...
- 2 Septembre 2022
- 9782021466485
« Papa, c'est quoi cette histoire de fin du monde ? » Entre effondrement du vivant et effondrement possible de notre société... le mot plane comme une ombre au-dessus de notre époque.
Mais de quels effondrements s'agit-il ? Peut-on en parler aux enfants sans les angoisser ? Avec quels mots ? Et aussi, pourquoi certains boomers ont-ils tant de mal à comprendre ?
Mêlant arguments, expérience et affects, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle tissent une discussion à bâtons rompus entre générations avec pour horizon la préservation des liens. -
La France, tu l´aimes mais tu la quittes
Collectif, Olivier Esteves, Alice Picard, Julien Talpin
- Seuil
- 26 Avril 2024
- 9782021523898
Ils s'appellent Mourad, Samira, Karim, ou bien Sandrine et Vincent. Ils sont nés et ont grandi partout en France, la plupart sont diplômés de l'enseignement supérieur, mais ils ont décidé de s'installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal ou Bruxelles... Discriminés sur le marché de l'emploi et stigmatisés pour leur religion, leurs noms ou leurs origines, ces Français de culture ou de confession musulmane trouvent à l'étranger l'ascension sociale qui leur était refusée en France. Ils y trouvent aussi le « droit à l'indifférence » qui leur permet de se sentir simplement français.
Appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1000 personnes et sur 140 entretiens approfondis, cette enquête sociologique sans précédent met au jour pour la première fois un phénomène qui travaille la société française à bas bruit. En interrogeant ces élites minoritaires, elle détaille leur formation, comment elles se sentent et sont perçues comme musulmanes, les raisons de leur départ, le choix des destinations, l'expérience de l'installation et de la vie à l'étranger, le regard qu'elles portent sur la France, leurs perspectives de retour... Ce n'est pas seulement une fuite des cerveaux que l'ouvrage documente : se révèlent en creux les effets délétères de l'islamophobie qui, vus d'ailleurs, semblent bel et bien constituer une exception française.
Olivier Esteves est professeur des universités (université de Lille), spécialiste du monde anglophone, de l'ethnicité et de l'immigration.
Alice Picard est enseignante agrégée de sciences économiques et sociales et chercheuse associée au laboratoire Arènes (UMR 6051).
Julien Talpin est directeur de recherche au CNRS (Ceraps, université de Lille), spécialiste du racisme et de l'engagement dans les quartiers populaires. -
Au fil des ans, les crises semblent se multiplier : crise financière, crise sanitaire, crise environnementale, crise des exilés, crise du patriarcat, crise de la démocratie, et selon certains même, crise du capitalisme et du néolibéralisme - la liste pourrait encore s'allonger. La crise deviendrait-elle la nouvelle normalité du monde contemporain, au risque de ne susciter de réponses que dans l'urgence ? Le choix fait dans ce livre est de parler plutôt de moment critique appelant une réflexion collective attentive aux grandes questions du temps présent comme prélude à d'autres formes de vie.
Chaque section ouvre des perspectives sur les principaux enjeux auxquels la société française doit faire face, les lignes politiques qui la traversent, les mondes sociaux qui s'y côtoient, les inégalités qui la divisent, les reconnaissances qui en enrichissent la compréhension et les explorations en quête d'alternatives. De la mondialisation au populisme, des migrations aux pandémies, des discriminations aux communs, de la laïcité à la désobéissance, des plateformes numériques à l'économie solidaire, c'est un regard lucide qui est porté sur les transformations définissant notre monde.
Ni état des lieux ni exercice de futurologie, ce livre est une interrogation critique sur notre temps pour anticiper la société qui vient.
-
Ce livre est un dialogue entre les deux parts de moi-même : celle que j'exprime publiquement par mon travail ; celle que j'ai toujours gardée pour moi et mes proches.
D'un côté, cet essai de sciences sociales fait la généalogie de MeToo. Trois révolutions du permis et de l'interdit sexuels ont jalonné l'histoire de nos sociétés : l'invention du rapt de séduction au XVIe siècle ; l'imposition d'un ordre matrimonial sécularisé en 1804 ; l'égalité de sexe à partir des années 1970.
D'un autre côté, ce livre est un récit à la première personne. En écrivant « Moi aussi » sur ma page Facebook dès 2017, j'ai pensé à ce qui m'était arrivé à l'âge de huit ans. Je prolonge ce témoignage par une réflexion sur ce que les sociologues taisent en général : la place du féminisme dans la recherche, la façon dont la vie bouscule nos enquêtes, les violences et les bonheurs qui attendent une femme lorsqu'elle ose prendre la parole.
Le mouvement MeToo n'a pas seulement mis au jour un immense continent de violences. Il invente aujourd'hui une nouvelle civilité sexuelle, portée par les valeurs de respect et d'émancipation.
I. T. -
Les choses sérieuses : enquête sur les amours adolescentes
Isabelle Clair
- Seuil
- 10 Mars 2023
- 9782021510133
Les premières amours sont des choses sérieuses : les filles s'y transforment en femmes, les garçons en hommes. Loin de la fraîcheur et de la liberté que leur prêtent parfois les souvenirs adultes, ces métamorphoses sont difficiles, pleines d'enjeux et d'embûches. Pour faire leurs preuves, les jeunes doivent s'efforcer de répondre à des attentes sans que celles-ci ne soient jamais nettement formulées, tant l'attirance et le sexe sont réputés affaires naturelles et spontanées.
À partir de trois terrains d'observation qui l'ont menée des cités d'habitat social aux beaux quartiers parisiens en passant par le monde rural, Isabelle Clair propose une lecture sensible et incarnée de la façon dont les jeunesses françaises traversent cet âge des amours débutantes, du collège à l'entrée dans l'âge adulte. Elle montre qu'on attend toujours de la réserve de la part des filles, de la puissance de la part des garçons et que les conduites quotidiennes sont loin d'être bouleversées par le mariage pour tous et le mouvement #MeToo. Son travail d'enquête au plus près des expériences révèle ainsi comment les jeunes viennent à la sexualité. -
Il suffit de traverser la rue : petite saga des années 2010
Eric Faye
- Seuil
- Cadre Rouge
- 6 Janvier 2023
- 9782021472783
Années 2010, un journaliste vit de l'intérieur les convulsions de l'entreprise de presse pour laquelle il travaille depuis un certain temps : rachat, brutalité managériale, obsession du profit envers et contre tout... À l'occasion d'un plan de départs volontaires, il prend ses cliques et ses claques en saisissant au vol une opportunité de reconversion professionnelle. Mais, dans les méandres des organismes de formation qui sont un business à part entière, rien ne va se passer comme prévu, sous le regard de l'ex-homme d'information qui est aussi poète à ses heures perdues.
Au fil de ce roman, Eric Faye brosse le tableau d'une classe moyenne incapable de résister à l'offensive néo-libérale et de se mobiliser lorsqu'elle est attaquée. -
L'intérêt au désintéressement : cours au Collège de France (1987-1989)
Pierre Bourdieu
- Seuil
- 14 Janvier 2022
- 9782021432718
En 1988 et 1989, Pierre Bourdieu consacre son cours à un aspect aussi central que difficile de l'État : le service du bien public. Les fonctionnaires prétendent sacrifier leurs intérêts personnels, mais des actions gratuites, totalement désintéressées, sont-elles vraiment concevables ? Y a-t-il une part de vérité à décrire le droit comme un ensemble de règles universelles au-dessus des intérêts particuliers, ou n'est-ce là qu'idéologie ? Les bureaucrates sont-ils la classe qui pense, célébrée par Hegel (mais aussi Durkheim), ou les usurpateurs dénoncés par Marx ? Pierre Bourdieu dépasse ces alternatives en s'intéressant à la formation, dans nos sociétés, de champs tels que le champ juridique ou le champ bureaucratique : les agents sociaux y sont conduits à servir, en même temps que des intérêts qui leur sont propres, des intérêts qui les dépassent. Si des actions désintéressées, orientées vers l'universel, sont possibles, c'est parce qu'il existe, dans ces univers sociaux, un intérêt au désintéressement.
Au-delà de cette démonstration, ces cours sont l'occasion de découvrir des analyses inédites de Bourdieu sur la genèse du champ juridique, la naissance des sciences sociales, l'usage de la notion de profession en sociologie...
-
Nous manquons de professeurs. Il faut dire que de réformes bâclées en promesses non tenues, le métier n'a cessé d'être discrédité depuis des décennies. Face à des décisions politiques et des discours publics qui ont contribué à produire une pénurie aujourd'hui devenue structurelle, il est urgent de redonner sa pleine valeur à cette profession. Il convient également d'en rappeler le sens et la portée. Car, là, se joue rien de moins que la découverte par nos enfants de ce qui libère et ce qui unit. Et donc, l'avenir de notre démocratie.
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L'exil, toujours recommencé : Chronique de la frontière
Anne-claire Defossez, Didier Fassin
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 5 Janvier 2024
- 9782021549690
Anthropologue et médecin, Didier Fassin est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines, et directeur d'études à l'EHESS. Anne-Claire Defossez est sociologue, chercheure à l'Institute for Advanced Study de Princeton.
Fuyant les violences politiques, les persécutions religieuses ou la pauvreté, des hommes, des femmes, des enfants d'Afghanistan, d'Iran, du Maghreb et d'Afrique subsaharienne, se mettent en route pour des voyages de plusieurs années au cours desquels ils affrontent les rackets des bandes armées, les brutalités des polices, les camps d'enfermement, les murs de barbelés, les rigueurs du désert, les périls de la mer. Beaucoup y perdent la vie.
Cinq années durant, été comme hiver, Didier Fassin et Anne-Claire Defossez ont mené une recherche à la frontière entre l'Italie et la France, dans les Alpes, auprès de nombre de ces exilés, pour reconstituer leur périple en l'inscrivant dans le contexte géopolitique des bouleversements du monde. Ils ont pris part aux activités menées pour leur porter assistance. Ils ont rencontré les multiples acteurs de ce territoire de migrations millénaires.
Leur enquête donne ainsi à comprendre l'expérience des exilés, l'engagement des volontaires et même le désarroi des forces de l'ordre, conscientes de la vanité de leur mission. Elle dévoile l'inefficacité d'une militarisation de la frontière qui rend plus dangereuse la traversée de la montagne et d'une politique qui nie les droits de personnes en quête de protection. -
« Ce livre expose une idée radicale.
C'est une idée qui angoisse les puissants depuis des siècles. Une idée que les religions et les idéologies ont combattue. Une idée dont les médias parlent rarement et que l'histoire semble sans cesse réfuter.
En même temps, c'est une idée qui trouve ses fondements dans quasiment tous les domaines de la science. Une idée démontrée par l'évolution et confirmée par la vie quotidienne. Une idée si intimement liée à la nature humaine qu'on n'y fait souvent même plus attention.
Si nous avions le courage de la prendre au sérieux, cela nous sauterait aux yeux : cette idée peut déclencher une révolution. Elle peut mettre la société sens dessus dessous. Si elle s'inscrit véritablement dans notre cerveau, elle peut même devenir un remède qui change la vie, qui fait qu'on ne regardera plus jamais le monde de la même façon.
L'idée en question ?
La plupart des gens sont bons ».
Captivant et inspirant, formidable succès partout dans le monde, Humanité ouvre avec humour, sérieux et pédagogie de nouveaux horizons. Et si nous étions plutôt bons ? Et si un livre pouvait changer le monde ?
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L'opposé de la blancheur : Réflexions sur le problème blanc
Léonora Miano
- Seuil
- 6 Octobre 2023
- 9782021540710
La domination d'un Occident raciste, à l'intérieur de ses frontières et au-delà, n'a pu que renforcer les préjugés à l'encontre des personnes définies comme Noires. Parce qu'il en est ainsi, il est illusoire de se dire Blanc par simple convention, sans le moindre rapport avec l'histoire qui créa cette catégorie. La blanchité s'est élaborée dans le cadre de la plantation pour sévir ensuite dans l'espace colonial sur tous les continents et se consolider au sein des sociétés multiethniques de l'Euramérique contemporaine. Elle est une manière d'approcher l'autre qui se caractérise par le crime.
Léonora Miano se livre à une analyse aussi fine qu'implacable de ce « problème blanc », depuis les traites négrières et la colonisation jusqu'au présent. Car, sans prise de conscience de ce qu'est la blanchité, il est impossible de transformer ce qui s'est transmis de génération en génération, à la fois comme un patrimoine et un secret de famille, certes gênants mais qu'il nous faut regarder en face. Il se passera du temps pour vider la race de toute signification et guérir le monde. Cela ne signifie pas qu'il faille baisser les bras. C'est en ayant conscience de l'ampleur de la tâche que l'on pourra s'y atteler.