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Maison Des Sciences De L'Homme
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Pauvre petit blanc : le mythe de la dépossession raciale
Sylvie Laurent
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 24 Septembre 2020
- 9782735127054
Depuis une dizaine d'années, un nombre considérable de Blancs pensent être les nouvelles victimes d'un « racisme anti-blanc », d'une « discrimination inversée », d'un « remplacement » et pour les plus extrémistes, d'un « génocide blanc ».Ces discours, propres aux sympathisants d'un nationalisme ethno-racial, ont motivé l'élection de Donald Trump à la présidence des EU et menacent d'entériner sa réélection en novembre 2020.Dans de très nombreux ouvrages, cette crispation communautariste blanche est souvent présentée comme une réaction politique à la mondialisation néolibérale et aux inégalités nouvelles qui en résultent, à l'immigration dite « massive » et surtout au développement d'une société multiculturelle en passe d'assurer un bouleversement démographique et culturel.Pourtant, ces discours sur le « déclin » même relatif des Blancs américains ne résiste pas à l'étude des données disponibles sur l'inégalité réelle et les positions de pouvoir entre Noirs, Hispaniques et Blancs.En réfléchissant à la construction historique d'une identité nationale ethno-raciale aux EU, Sylvie Laurent démonte le nouveau mythe du Blanc victime qui a déjà traversé l'Atlantique (Brexit, par exemple) et qui invisibilise des inégalités raciales pourtant toujours criantes.Elle dévoile avec brio que ce discours est en réalité l'ultime tour de passe-passe de la domination blanche aux États-Unis, qui s'approprie la posture de l'opprimé pour préserver un ordre social chahute´ par l'élection de Barack Obama et l'activisme des minorisés.
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Harlem : Une histoire de la gentrification
Charlotte Recoquillo
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Amerique(s)
- 25 Janvier 2024
- 9782735129560
" Les Noirs seront-ils capables de se maintenir à Harlem? ", se demandait James Weldon Johnson en 1925. Ce livre offre, près d'un siècle plus tard, une réponse à sa question. Harlem ne sera bientôt plus un quartier noir américain. Peut-être ne l'est-il déjà plus. Sa reconquête, entamée dans les années 1980, s'est accélérée à la fin des années 2000, soutenue par les gouvernements municipaux successifs. La gentrification de Harlem résulte en effet largement des politiques publiques volontaristes qui y ont été déployées. La présentation de plusieurs conflits locaux met en évidence les frictions et les tensions qui ont émergé entre les habitants, la municipalité et les acteurs privés. La mobilisation locale n'aura pourtant pas réussi à empêcher le déplacement des habitants les plus pauvres et à faire valoir leur droit à la ville. Par ailleurs, en faisant l'histoire de la gentrification de Harlem, ce livre contribue à documenter les modalités de mise en oeuvre du racisme systémique et à enrichir la compréhension des dynamiques historiques de subjugation des espaces et des populations noires aux États-Unis.
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Relations interdites
Gwendoline Cicottini
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Bibliotheque Allemande
- 16 Mai 2024
- 9782735129645
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 1,3 millions de prisonniers français se retrouvent sur le territoire du Reich. Gwendoline Cicottini aborde l'histoire peu connue des « relations interdites » entre ces prisonniers de guerre français et des civiles allemandes. Dès 1939, de tels contacts sont proscrits par le décret du Verbotener Umgang mit Kriegsgefangenen, pour des raisons de sécurité militaire et au nom de l'idéologie raciale nationale-socialiste. Cet ouvrage montre l'écart entre la norme et les pratiques individuelles, reflétant la difficulté de contrôler la population civile en période de conflit. Grâce à un corpus conséquent de dossiers judiciaires, mais aussi des entretiens qui redonnent la parole aux acteurs de cette histoire passée sous silence, l'historienne retrace ces relations, depuis les conditions de la rencontre amoureuse jusqu'au devenir des « enfants de la guerre ».Au croisement de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, de la micro-histoire, du genre et du droit, son étude permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'appareil judiciaire nazi et la situation des captifs français, mais aussi le quotidien d'une société civile en guerre marquée par de profondes mutations, le rôle de la sexualité et la fonction dévolue au corps des femmes. Elle contribue à aborder la guerre autrement, par le biais d'une histoire de l'intime, du sentiment et de la sexualité, et montre que ces relations interdites ont contribué à l'écriture d'une autre histoire des rapports franco-allemands qui contourne la volonté de l'État de contrôler les relations sociales et les corps de ses sujets.
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Pilule : défaire l'évidence
Alexandra Roux
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 13 Octobre 2022
- 9782735128976
Suite à la récente « crise des pilules » de troisième et de quatrième générations, les femmes rejettent de plus en plus massivement ce moyen de contraception. Pourquoi la pilule est-elle alors tant prescrite en France, en dépit des critiques qu'elle soulève? Comment est-elle devenue une évidence médicale alors qu'elle ne l'est pas dans d'autres pays? Ces questions, abordées dans l'ouvrage, sont d'autant plus cruciales que ce standard médical n'est pas sans conséquences: il conduit à amalgamer « pilule » et « contraception », et à définir cette dernière exclusivement comme une « affaire de femmes ».En décortiquant le mythe de la pilule comme « révolution », Alexandra Roux retrace la genèse de cette norme contraceptive française, éclairant les débats actuels sur le rejet de la pilule, sur ces risques et sur le partage de la charge contraceptive. Elle revient sur la manière dont les mouvements féministes en France ont érigé la pilule comme symbole de leurs luttes pour la liberté procréative, laissant peu de place à la critique des risques et des effets secondaires de ce médicament. L'idée que la pilule « libère les femmes » a aussi servi de puissant argument marketing aux industries pharmaceutiques pour se garantir de très larges profits. Ainsi, l'autrice met en exergue le rôle qu'ont joué l'institution médicale et les laboratoires pharmaceutiques dans le façonnement d'un « pilulocentrisme » à la française. En imposant la pilule comme seule réponse efficace et recommandable contre le « fléau » des avortements, ces acteurs ont participé à genrer la régulation des naissances, et à exempter durablement les hommes de cette charge, au détriment des femmes.
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Dieux maudits : L'histoire du blasphème
Gerd Schwerhoff
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 26 Septembre 2024
- 9782735129010
L'indignation mondiale suscitée par les caricatures de Mahomet et l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo en 2015 l'ont clairement montré : le blasphème n'est pas une relique de l'Inquisition, il est plus actuel aujourd'hui qu'il y a cent ans. Celui qui rabaisse ce qui est sacré pour les autres doit s'attendre à des réactions violentes, et celui qui se défend contre les discours blasphématoires peut mobiliser de nombreux censeurs.
Gerd Schwerhoff propose ici une grande histoire du blasphème de l'Antiquité à nos jours, en passant par le Moyen Âge et les Lumières. Il explique pourquoi, depuis plus de deux mille ans, les hommes insultent Dieu, les prophètes ou les saints, et pour quelles raisons ces paroles et ces actes déchaînent les passions. Il nous donne à voir les figures changeantes du blasphème au fil des époques, depuis les paysans qui jurent au Moyen Âge et les réformateurs condamnés à mort pour avoir insulté des statues religieuses jusqu'aux tensions actuelles autour de la laïcité, en passant par le combat de Voltaire contre le délit de blasphème ou encore la Femen Josephine Witt accusée de blesser les sentiments religieux en montant sur l'autel de la cathédrale de Cologne.
L'historien montre que ceux «d'en haut» sont presque toujours vilipendés par ceux «d'en bas», poussés par l'impuissance et la colère contre les dirigeants, contre un Dieu apparemment indifférent ou contre d'autres religions. Et l'on peut ainsi voir les récentes affaires de blasphème d'un autre oeil : la frontière entre la moquerie et l'insulte s'efface, l'outrage s'inscrit dans un conflit plus large, et peut entraîner une violence extrême. -
Migrations : une nouvelle donne
Catherine Wihtol de wenden
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 12 Décembre 2016
- 9782735122738
Le livre examine d'abord les migrations et mobilités dans un monde interdépendant, où les facteurs de mobilité sont devenus structurels (1re partie). Puis il se penche plus particulièrement sur les révolutions arabes et la crise syrienne, aux causes plus conjoncturelles mais à l'origine d'une transformation de l'Europe euro-méditerranéenne et de la rive sud de la méditerranée en termes de migrations (2e partie). Puis il met l'accent sur le décalage entre les réponses fournies tant à l'échelon européen que mondial à cette nouvelle donne. Un accent particulier est mis dans ce contexte sur le sud, pour lequel un équilibre mondial est à inventer afin de lui donner plus de poids dans les négociations migratoires avec le nord de la planète (3e partie).
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Une maison sans fille est une maison morte ; la personne et le genre en sociétés matrilinéaires et/ou uxorilocales
Nicole-claude Mathieu
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 21 Mai 2007
- 9782735111299
Qu'en est-il de la notion de personne, femme et homme, dans ces sociétés rares qui sont à la fois matrilinéaires (tout individu appartient uniquement au groupe de parenté de sa mère, qui transmet seule la filiation) et uxorilocales (c'est l'homme qui, au mariage, s'exile pour vivre chez son épouse) ? On les prétend souvent " matriarcales "...
À tort, car les femmes n'y possèdent pas sur les hommes le pouvoir majeur que ces derniers ont sur elles dans les sociétés patriarcales, majoritaires dans le monde. D'autres sociétés présentées dans ce livre sont également uxorilocales, tout en reconnaissant la filiation du côté des deux parents. Et c'est ce phénomène de l'uxorilocalité qui est étudié ici pour la première fois en tant que lien principal entre quatorze sociétés:
Hopi, Navajo, Wayuu (Guajiro), Huaorani, Matsiguenga, Shipiboconibo, Tulu, Muduvar, Ngazidja, Minangkabau, Ngada, Puyuma, Kavalan, Nazé.
Des régions sèches de l'Arizona à la forêt amazonienne, des Comores à l'Inde du Sud, de l'Indonésie à la Chine et à Taiwan, ces populations vivent d'économies diverses (agriculture, élevage, chasse et cueillette, horticulture, pêche, et maintenant souvent travail salarié).
Certaines de ces cultures sont résiduelles et en voie de profonde altération face au choc des " modernités " techniques, politiques et culturelles, d'autres sont encore prospères et démographiquement importantes; certaines sont hiérarchisées, d'autres non; la plupart sont christianisées ou islamisées, sans avoir perdu pour autant leurs spécificités.
Toutes nous font découvrir des solidarités structurelles entre les femmes, harmonieuses ou antagonistes, et liées à l'uxorilocalité - solidarités auxquelles l'ethnologie s'est peu intéressée.
On verra aussi que d'autres facteurs, internes et externes à ces sociétés, interfèrent pour produire soit une inégalité entre les sexes/genres, soit un équilibre quasi égalitaire dans les rapports hommes/femmes.
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Enjeux et dilemmes de l'autonomie ; une expérience d'autoformation à l'université
Brigitte Albero, Nicole Poteaux
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 14 Octobre 2010
- 9782735113057
En quelques années, l'idée philosophique et politique d'autonomie s'est imposée en principe majeur dans le monde du travail et de la formation. De mode existentiel de rapport au monde et de gouvernement de la cité, elle est devenue simple item dans les référentiels de compétences professionnelles, condition d'accès à l'emploi et critère de gestion des ressources humaines.
Cet ouvrage présente l'analyse d'une expérience d'autoformation des étudiants à l'université qui a placé l'autonomie au centre de son projet sans pour autant la réduire à une prescription normative ni à un outil de management. Exceptionnel par son ampleur et sa durée, le dispositif des Centres de Ressources en Langues progressivement mis en place à l'université Louis Pasteur de Strasbourg, est en effet le premier et le seul jusqu'ici à avoir offert aux étudiants, pendant plus de quinze ans et à grande échelle, la possibilité d'apprendre les langues étrangères par une démarche individualisée d'autonomisation personnelle.
Sept chercheurs ont analysé de divers points de vue, la genèse du dispositif, sa structure et son fonctionnement, ses usages par les acteurs sur le terrain et son évolution dans le temps. Les résultats de leurs analyses dépassent largement le propos initial. Ils ne décrivent pas seulement les voies possibles, les exigences et les conditions de réussite d'une véritable formation à l'étude autonome. Ils montrent le rôle déterminant des dimensions personnelles - cognitives, socio-affectives, motivationnelles - dans les différentes réponses, individuelles et collectives, aux sollicitations des technologies et des dispositifs. Ils révèlent aussi les enjeux et les dilemmes que soulève la mise en oeuvre du principe d'autonomie dans les institutions hiérarchiques organisées autour d'autres valeurs. Ils apportent enfin a contrario une explication au malaise et aux tensions sociales suscitées par la prescription d'autonomie quand, prenant la forme pathogène d'injonctions paradoxales, elle interdit aux individus toute possibilité de l'exercer.
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Pour en finir avec la fabrique des garçons Tome 2 ; loisir, sport, culture
Sylvie Ayral, Yves Raibaud
- Maison Sciences De L'Homme D'Aquitaine
- 5 Novembre 2014
- 9782858924349
Ce deuxième volume applique la réflexion sur la fabrique des garçons aux activités organisées en périphérie de l'école. Celles-ci participent fortement à la construction des identités sexuées et à leur bicatégorisation, alignée le plus souvent sur les stéréotypes de genre. Le sport apparaît comme un temple du masculin, présentant l'homme comme l'être le plus fort, même si la place des femmes, minoritaire, n'a cessé de progresser, en particulier au sein de pratiques ludosportives plus mixtes. Dans le monde de la culture, plus que jamais dominé par les hommes, les pratiques féminines sont importantes, mais se heurtent à des plafonds de verre, dans un contexte de minorisation des activités spécifiquement féminines. Les vacances et les loisirs permettent une plus grande fluctuation des rôles de genre, même si les activités proposées reproduisent le plus souvent les stéréotypes et la hiérarchisation qui en découle. Quel pourrait être le rôle du sport, de la culture et des loisirs dans le renouvellement d'une réflexion sur la mixité et la coéducation des filles et des garçons ?
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Enjeux contemporains du feminisme indien
Danielle Haase-dubosc, Mary John, Marcelle Marini
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Décembre 2002
- 9782735109555
Pour la première fois en français, un recueil d'essais témoigne des luttes et de la politique féministes en Inde, dans un contexte bien différent des problématiques occidentales.
Inscrits dans la période contemporaine, de la turbulence des années 1960 et 1970 aux défis des années 1990, certains de ces textes ont été rédigés à chaud, d'autres sont plus rétrospectifs.
Ils constituent un ensemble original à travers six grandes rubriques qui se complètent et se répondent l'une l'autre : " Les débuts du mouvement contemporain des femmes dans les années 1970 ", " Genre et histoire ", " Les femmes, l'économie et l'environnement ", " Santé et le contrôle des naissances ", " Féminisme et politique culturelle ", " Les nouveaux défis ". Si le premier ensemble cherche à fournir des clefs pour comprendre le féminisme et le mouvement des femmes apparus au cours des années 1970, le dernier reprend des questions formulées dans les années 1990 et à ce jour restées sans réponse.
Les autres parties (celles concernant l'histoire, le développement, la santé, la culture) sont plus thématiques et visent à faire connaître les interventions féministes sur des problèmes majeurs et récurrents depuis l'Indépendance. Tout en montrant les expériences historiques particulières qui ont nourri les théories et les pratiques du mouvement des femmes en Inde, cet ouvrage présente une approche vivante et engagée des questions actuellement en jeu pour les femmes indiennes.
Au-delà, il pose les jalons d'une vision plurielle du féminisme, dans une perspective transnationale respectueuse de l'altérité historique et culturelle.
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Juger pour échanger ; la construction sociale de l'accord sur la qualité dans une économie des jugements
Sophie Biencourt-quellier, Jean-philippe Neuville
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Natures Sociales
- 1 Décembre 2003
- 9782735109982
Fruit d'un travail de sociologues, ce livre analyse les accords de qualité lors des échanges économiques entre produits et consommateurs. Quels sont les points communs entre la qualité du vin, l'origine d'une clémentine et la fabrication d'une voiture ? C'est qu'il s'agit chaque fois de définir, lors de la fabrication et commercialisation d'un produit, les critères qui permettent de définir sa qualité. C'est la qualité qui permet l'élaboration du produit mais aussi son échange entre consommateurs. Mais sur quelle base repose la notion de qualité ? C'est à cette question de nature sociologique que les auteurs tentent de répondre, grâce à une compréhension des mécanismes permettant la construction d'accords de qualité dans des situations très variables.
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Droits d'entrée ; modalités et conditions d'accès aux univers artistiques
Gérard Mauger
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Décembre 2006
- 9782735111282
Qui décide qu'une production relève du domaine artistique ? Quelles procédures et quels critères entrent en jeu dans cette décision ? Quelles conditions faut-il remplir pour prétendre appartenir à tel ou tel champ artistique ? Quelles ressources - compétences ou dispositions - sont requises ou susceptibles d'avoir de l'importance ? Telles sont les questions qu'aborde l'ouvrage issu d'un ensemble d'enquêtes menées dans le cadre français, sur une période qui s'étend de l'Ancien Régime au début du 21e siècle. Sans prétendre à l'exhaustivité, le travail collectif privilégie la diversité des situations étudiées dans trois univers artistiques : arts plastiques, architecture et littérature. Il trouve son unité dans la question du « droit d'entrée » associée à la « théorie des champs » telle que l'a progressivement construite Pierre Bourdieu.
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REVUE TECHNIQUES ET CULTURES n.48/49 : temps, corps, techniques esthétique
Collectif
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Revue Techniques Et Cultures
- 5 Juin 2008
- 9782735111732
Partout, il est un domaine de la culture que nos contemporains distinguent des autres : les techniques. Démarcation certes applicable à l'ensemble du genre humain. Ces temps-ci, des scientifiques, la haute vulgarisation aussi, redécouvrent cette Amérique-là : « Les techniques ? Mais c'est socioculturel ! » Bien sûr. Techniques et culture, par beaucoup de ses approches, le montre et le démontre pièces en mains depuis les débuts. Ses analyses émanent de disciplines diverses mais relèvent toujours de l'anthropologie au sens large, sans toutefois faire l'impasse sur la technologie. Car toutes les cultures, même très « exotiques », admettent de fait dans leurs conduites les plus banales quelques postulats d'efficience pratique... Y compris quand elles ne tracent pas dans le discours nos bornes à nous : « Faits techniques, et autres »; « Le travail, et le reste ». Mais, conjointement à nos propres classements, ne doit-on pas ranger les leurs parmi les données d'un vrai problème ?
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SOCIO n.2 : révolutions, contestations, indignations
Revue Socio
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Socio
- 16 Décembre 2013
- 9782735116249
Révolutions de couleur dans l'espace postsoviétique, révolutions de fleurs dans le monde arabe, mouvements des indignés en Europe, plusieurs ordres politiques ont été bouleversés par des mobilisations collectives aux modes d'organisations inédits. Au-delà de la singularité de ces différents événements politiques, Socio souhaite lancer un débat sur l'analyse de ces mouvements et leur comparaison. Relèvent-ils d'une rupture historique commune ?
Ces mouvements ont été caractérisés par des formes de mobilisation qui refuseraient hiérarchie et leader. Ils mettraient en avant une nouvelle horizontalité et fonderaient leur cohésion sur des modes d'action plutôt que sur le partage d'une idéologie commune. Les figures de l'intellectuel et les organisations classiques (syndicats, partis politiques) seraient marginalisées au profit de mobilisations spontanées émanant d'une « société civile » naturalisée et dépolitisée. Est-ce là que se situe le renouveau et les passerelles entre les mouvements ? Il semble nécessaire d'interroger et de mettre en perspective ces aspects.
1/ Comment se fabriquent concrètement des consensus contre l'ordre établi et des formes de répression ? Quels sont les lieux où s'élaborent ces nouvelles formes de mobilisation contournant les institutions politiques traditionnelles ? Les institutions et les militants « classiques » ne redeviennent-ils pas incontournables au moment de la pérennisation des mouvements et de l'exercice du pouvoir ?
2/ Quelle est l'importance des nouveaux processus d'identification et des réseaux transnationaux ? Comment s'organise concrètement la circulation des expériences, des émotions, des images et des techniques de contestation ? En quoi les médias sociaux modifient-ils les formes de mobilisation et de participation ? Permettent-ils la construction d'un nouvel espace public ?
3/ Comment envisager ces événements dans une approche plus globale de la temporalité ? Retrouve-t-on la spécificité du temps révolutionnaire identifié par les historiens de la Révolution ? Les horizons d'attente sont-ils fondamentalement renouvelés ?
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Quaderni, n° 90/printemps 2016 : L'innovation dans tous ses états (première partie)
Bernard Paulré
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 11 Mai 2016
- 9782735121014
Si l'innovation technologique a monopolisé l'attention tout au long du XXe siècle, nous sommes aujourd'hui confrontés à une situation originale caractérisable par trois traits:1) il est de plus en plus question d'innovation en dehors du champ économique pour désigner des activités créatrices de nouveauté et dont les modalités et les contenus sont sensiblement différents de l'innovation techno-économique;2) Il existe de multiples injonctions à innover, et3) l'innovation est souvent l'objet d'une valorisation en soi.Les articles rassemblés dans ce premier des deux numéros spéciaux consacrés à l'Innovation nourrissent cette thèse de différentes façons:- en analysant le désenchantement et la perte de prééminence de l'innovation technologique (B. Paulré)- en resituant le concept d'innovation et sa valence dans une perspective historique longue (B. Godin)- en illustrant et en caractérisant la montée de ce qu'on appelle l'innovation sociale (P. Ledux Browne)- en soulignant la place qu'a occupée la recherche de la nouveauté dans la philosophie de M. Foucault (C. Ramond)- en analysant la perception, les manifestations et les effets de la pression à innover dans certains laboratoires de recherche en sciences dures (C.-J. Bourque).
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Migrations et mobilites
Patrick Baudry
- Maison Sciences De L'Homme D'Aquitaine
- 10 Février 2018
- 9782858924677
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La Société du déclassement : La contestation à l'ère de la modernité régressive
Oliver Nachtwey
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 19 Novembre 2020
- 9782735126545
Depuis le miracle économique, la pauvreté n'a joué qu'un rôle marginal en Allemagne. Compte tenu de l'euphorie suscitée par "le nouveau plein emploi", l'ampleur des inégalités sociales, la montée des bas salaires et la précarité grandissante n'ont pas été pris suffisamment en compte.Sous la surface d'une société apparemment stable, les piliers de l'intégration sociale s'effritent.Or, les enjeux des luttes sociales en France qui ont pris une ampleur historique à la fin de l'année 2019 ressemblent de manière troublante aux remaniements massifs engagés par l'Allemagne dans les années 1990. Et malgré toutes les différences, les mouvements de protestation tels que "Podemos", « Pegida », les syndicats parisiens ou les gilets jaunes partagent une perception commune: les promesses sociales qui ont maintenu les sociétés européennes modernes ensemble jusqu'à la fin du xxe siècle ne sont plus valables. A mesure que les systèmes de protection sociale se réduisent, le danger de polarisation sociale augmente et le déclin social menace également la communauté démocratique en tant que telle.
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Les Mangeurs de craies : Une histoire des instituteurs ouest-africains en situation coloniale
Jean-hervé Jézéquel
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 5 Décembre 2024
- 9782735130658
L'école normale William-Ponty, ouverte au Sénégal en 1903, a été pendant plusieurs décennies le creuset de l'élite politique et intellectuelle de l'Afrique occidentale française (AOF), une fédération créée en 1895 pour gérer administrativement huit colonies françaises d'Afrique de l'Ouest (appelées alors territoires).De ses bancs sont issues des figures prestigieuses et notamment ceux qu'on appelle les « Pères » des indépendances africaines: le Malien Modibo Kéita, le Nigérien Hamani Diori, le Béninois Hubert Maga, le Sénégalais Mamadou Dia, l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny et bien d'autres encore. Mais au-delà de ces cas célèbres, l'école William-Ponty a aussi accueilli des centaines de diplômés anonymes: plus de 2 200 entre 1903 et 1947, une toute petite goutte pour une population de l'AOF estimée à environ 16 millions de personnes à la fin des années 1940.Appelés « Pontins », ils sont instituteurs pour la majorité mais aussi commis d'administration, médecins et vétérinaires. Ce livre propose de jeter un regard nouveau sur un pan mal exploré de la situation coloniale: comment des centaines de jeunes hommes d'Afrique de l'Ouest ont, individuellement aussi bien que collectivement, investi, embrassé, contesté, transformé la manière dont s'est forgée l'appartenance à une élite instruite formée par l'autorité coloniale en AOF.