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Dans cet ouvrage majeur, Ilan Pappé, historien israélien de renom, revient sur la formation de l'État d'Israël : entre 1947 et 1949, plus de 400 villages palestiniens ont été délibérément détruits, des civils ont été massacrés et près d'un million d'hommes, de femmes et d'enfants ont été chassés de chez eux sous la menace des armes. Ce nettoyage ethnique a été passé sous silence pendant plus de soixante ans et peine encore à être considéré dans sa pleine mesure. S'appuyant sur quantité d'archives, Ilan Pappé réfute indubitablement le mythe selon lequel la population palestinienne serait partie d'elle-même et démontre que, dès ses prémices, l'idéologie fondatrice d'Israël a oeuvré pour l'expulsion forcée de la population autochtone. Ce qui fut un grand livre d'histoire est aujourd'hui une lecture indispensable hélas éminemment d'actualité. Publié pour la 1 re fois en français en 2006 chez Fayard, il a été mis en arrêt de commercialisation à la fin de 2023 alors que les bombes pleuvaient sur Gaza.
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L'histoire du mouvement féministe en France dans les années 1970, période au cours de laquelle le mouvement se pacifie au profit d'un féminisme étatique fondé sur des avancées législatives en terme d'égalité et de laïcité. L'internationalisme des luttes est également abordé. Enfin, des pistes d'action pour un féminisme politique sont proposées.
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Kollontaï : défaire la famille, refaire l'amour
Olga Bronnikova, Matthieu Renault
- Fabrique
- 1 Mars 2024
- 9782358722742
Personnage clé de la Révolution de 1917, figure pionnière du féminisme socialiste, première femme ambassadrice au monde, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner l'exceptionnalité de la trajectoire intellectuelle et politique d'Alexandra Kollontai¨ (1872-1952). Promptement refoulée par la contre-révolution sexuelle qui s'était abattue sur l'Union soviétique dès les années 1920, brièvement redécouverte au lendemain de mai 1968 avant de retomber dans l'oubli avec les « années d'hiver » de la décennie 1980, l'oeuvre de Kollontai¨ fait l'objet depuis quelques années d'un puissant regain d'intérêt dans le sillage des renouvellements du féminisme mate´rialiste, sans pour autant que l'on ne dispose à ce jour d'un portrait d'ensemble. C'est ce manque que le pre´sent ouvrage se propose de combler en s'attachant à redonner à Kollontai¨ la place qui lui revient dans l'histoire du féminisme, tâche qui suppose non seulement de restituer ce qui fait l'inde´niable actualité de sa pensée, mais aussi de mettre en exergue son inactualité, au sens de perspectives e´mancipatrices qui n'ont pu être réalisées, ont été éttofées ou oubliées, mais qui gagneraient à être réactivés, intempestivement. L'hypothèse qui sous-tend ce livre, et en constitue le fil rouge, est que, pour Kollontai, l'emancipation des femmes a pour condition fondamentale l'abolition de la famille (bourgeoise, nucléaire) et des rapports de proprieété (physique et psychique) sur laquelle elle se fonde. Ce projet se décline selon elle de deux manières : d'une part, par une réinvention radicale de l'amour et des formes de la sexualité; d'autre part, par la socialisation intégrale ou la communalisation des tâches reproductives, à commencer par la maternité. Dans l'un et l'autre cas, c'est la camaraderie, comme affect communiste par excellence, qui doit prévaloir afin de rendre possible la genèse de la « grande famille prolétarienne » qui signera le « retour » à l'égalité homme-femmes, laquelle, pour Kollontai comme pour tant d'autres, avait régné au sein dudit communisme primitif. C'est ce projet que le présent de livre se proposer de recouvrer sous la forme de la biographie d'une pensée qui suivra l'itinéraire révolutionnaire de Kollontai, sans s'épargner la confrontation avec sa « part d'ombre » telle qu'elle trouve en particulier à s'incarner dans la promotion de ce qu'on peut appeler un bioproductivisme.
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Gagner le monde : sur quelques heritages feministes
Zahra Ali, Rama Salla Dieng, Silvia Federici, Verónica Gago, Lola Olufemi, Djamila Ribeiro, Sayak Valencia
- Fabrique
- 20 Octobre 2023
- 9782358722643
Alors qu'une aspiration féministe à la justice et à l'égalité s'est emparée d'une génération et fait feu de tout bois, c'est par le détour de l'histoire que les textes rassemblés ici nous parlent d'aujourd'hui. Contre les récupérations conformistes, les offensives réactionnaires qui ciblent le féminisme, leurs autrices évoquent des luttes et des figures qui ont compté pour elles et s'arment d'un héritage internationaliste fécond et vivant.
On verra ainsi à l'oeuvre au fil des pages cette étonnante aptitude des concepts et des mots d'ordre féministes - comme des militantes elles-mêmes - à franchir les frontières à travers les décennies et les continents qui fait la puissance du féminisme, sa capacité à changer le monde.
Traduit de l'anglais et de l'espagnol par Étienne Dobenesque, traduit du portugais par Paula Anacaona -
Faire justice : moralisme progressiste et pratiques punitives dans la lutte contre les violences sexistes
Elsa Deck Marsault
- Fabrique
- 8 Septembre 2023
- 9782358722636
Que faire, concrètement, face à l'ampleur des violences sexistes, sexuelles et autres, qui sévissent dans nos sociétés ? Comment gérer les conflits et les abus sans rejouer les mécanismes d'un système pénal qui occupe une place centrale dans la production de la violence à travers le monde ? Ces questions traversent depuis de longues années les mouvements militants en général, et LGBTQI+ tout particulièrement, d'autant plus ardemment depuis que la déflagration MeToo les a placées au centre des discussions politiques. Sur fond de reflux généralisé, les milieux progressistes voient aussi surgir d'innombrables dénonciations des violences qui se produisent en leur sein, et qui appellent à des réponses pratiques, qui mettent en vie des relations de camaraderie, des amitiés, des organisations et des principes politiques.
Écrit par une « militante gouine » impliquée dans des collectifs de gestions des violences sexistes et sexuelles, ce livre part du souci affiché de se passer de la police et des tribunaux pour en analyser les écueils dans la pratique tout en en prolongeant le geste et la réflexion. Comment en est-on arrivé au paradoxe d'un militantisme abolitionniste punitif ?
Comment les militant·es pour la justice sociale et pour l'abolitionnisme pénal en sont-iels venu·es à faire parfois pire que la police en termes de violence à l'intérieur de leurs communautés ? Et comment sortir de cette impasse ? La question est d'autant plus difficile qu'elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le wokisme accusé de tous les maux, pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.
À rebours des illusions du développement personnel et sans céder à l'injonction à la pureté militante, elle propose une critique fine du moralisme progressiste qui isole les faits de violence de la société qui les produit et justifie les pratiques punitives dans les milieux progressistes. En se saisissant d'exemples concrets rencontrés au gré de son militantisme et en discutant précisément avec les théories abolitionnistes, Elsa Deck Marsaut dessine ici des pistes pratiques pour élaborer une justice transformative inventive, capable de prendre soin des victimes et de transformer les individus afin d'endiguer enfin le cycle des violences qui jalonne nos vies. -
À l'heure où le terme « ensauvagement », d'abord charrié par l'extrême droite, pénètre les sciences sociales et se discute dans la sphère médiatique et politique comme un phénomène tangible, Louisa Yousfi nous propose ici un récit à la fois politique et littéraire de ce (re)devenir barbare des Noirs et des Arabes de France.
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Programme de désordre absolu : décoloniser le musée
Françoise Vergès
- Fabrique
- 3 Mars 2023
- 9782358722490
La décolonisation du musée occidental universel est impossible, c'est l'argument de départ. Elle est impossible parce que pour que la décolonisation du musée soit accomplie, il faudrait des bouleversements qui remettraient radicalement en cause ses fondements, son fonctionnement, sa structure, sa mission, ses objectifs, et dès lors, pourrionsnous encore parler de musée ? Le musée, qui n'a jamais été un espace neutre, protégé des luttes sociales et idéologiques, symbolise la puissance de l'État, la richesse de la nation et son niveau de « civilisation ». Dire que cette décolonisation est impossible ne veut pas dire qu'il ne faut pas se battre pour que des amendements, des changements et des transformations de cette institution aient lieu, que des négociations ne soient pas entreprises avec les communautés dont des objets sont exposés, répondant ainsi à des exigences de réparation et de restitution et de justice épistémologique et sociale.
Françoise Vergès part de cette impossibilité pour penser ce qui serait possible, ce qui remplacerait le musée dans un monde post-raciste et post-capitaliste. Car si le programme de la décolonisation est celui d'un « désordre absolu » car il « se propose de changer l'ordre du monde » (Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Maspero, 1961), alors il nous faut imaginer ce qu'est ce programme. S'attaquer à l'ordre de ce monde (et non du monde, pour être précise), c'est s'attaquer à ses institutions.
Le premier chapitre revient sur une défaite, celle du projet Maison des civilisations et de l'unité réunionnaise à l'île de La Réunion et explique pourquoi cette défaite était inévitable dans un contexte de colonialité. Ensuite, l'auteure rappelle le rôle du pillage dans la constitution du plus grand musée français, le Louvre, accompli par les armées napoléoniennes dans des États d'Europe et en Égypte, établissant ainsi une politique qui trouvera son plein développement avec la colonisation. Puis l'auteure présente des pratiques qu'elle a imaginées et mises en oeuvre qui cherchent à expérimenter des méthodes collectives de performance artistiques. La conclusion portera sur « l'abolition-révolution » ou le programme décolonial de désordre absolu. -
De nos jours, dans notre Occident moderne et progressiste, il est difficile d'imaginer de politique publique qui ne fasse mention des droits des femmes.
Selon un retournement particulièrement cruel, les gouvernements n'en retiennent que l'aspect le plus franchement répressif, à savoir la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans ce livre, et après avoir signé un pamphlet pour un féminisme décolonial, Françoise Vergès propose de prendre à brasle- corps ce pont aux ânes des violences.
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Une guerre mondiale contre les femmes : des chasses aux sorcières au féminicide
Silvia Federici
- Fabrique
- 5 Février 2021
- 9782358722001
Cet ouvrage tente de rassembler en quelques chapitres les grands enjeux soulevés par Silvia Federici autour de la notion de sorcières et de chasse aux sorcières. Le public a connu (et reconnu) Federici à travers son magnum opus de recherche historiographique intitulé Caliban et la sorcière. Cet intérêt s'explique à la fois par la diversité des questions soulevées par l'autrice et par leur importance actuelle dans le débat public : en tournant notre regard sur les inquisiteurs du Moyen-Âge, Federici nous parle de la domination des femmes, de la genèse du capitalisme et du travail salarié, mais aussi de la privatisation des communs et de la destruction de la nature.
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En un demi-siècle, depuis les lois sur les droits civiques aux États-Unis, le combat pour la libération emmené par les luttes noires américaines a pris une dimension internationale ; il a joué à la fois le rôle de révélateur des grandes injustices et de catalyseur des espérances du moment.
Angela Davis a été un témoin majeur de ce demi-siècle. Militante communiste et proche des Black Panthers dès 1968, elle accompagne la radicalisation des mouvements noirs et leur engagement sur une multiplicité de fronts, de la guerre du Vietnam à la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud.
Ce recueil d'entretiens et de textes inédits d'Angela Davis donne à voir cet engagement sans trêve pour la libération.
Figure iconique et mondialement reconnue, le parcours et l'engagement d'Angela Davis sont bien connus en France - notamment à travers son Autobiographie (récemment rééditée) - tout comme sa lutte contre l'enfermement et la prison, déployée dans Les Goulags de la démocratie.
Ce recueil d'articles et d'entretiens rassemble des textes et interventions contemporaines d'Angela Davis. Derrière une grande pluralité d'enjeux se dégagent deux grandes thématiques.
Davis y décrit d'abord la violence d'État et l'oppression comme des phénomènes mondiaux :
Elle souligne ainsi la porosité entre l'oppression des Palestiniens et l'incarcération en masse des Africains-américains, ou encore les liens entre les violences policières et la guerre sans fin menée au Moyen-Orient. Depuis sa perspective états-unienne, Angela Davis revient ainsi sur une série d'événements qui ont scandé la dernière séquence de la politique d'émancipation : les mobilisations autour de Ferguson, puis le mouvement Black Lives Matter contre les violences policières racistes, condensent un plus large spectre de résistances à l'échelle du monde.
D'autre part, le livre trace une continuité entre les luttes du passé et les luttes présentes.
On y rencontre d'abord les grandes figures ou séquences des luttes africaines-américaines :
Non seulement Malcolm X et les Black Panthers, mais aussi la guerre de Sécession et W.E.B Du Bois. Davis rappelle ainsi combien ces luttes se sont nourries des luttes de libération en Asie, en Afrique, en Amérique latine, et les ont inspirées en retour.
Mais ce livre porte aussi un regard optimiste sur les formes émergentes de résistance, et sur la capacité des nouvelles générations à reprendre le flambeau d'une lutte sans frontières contre l'injustice et l'oppression.
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Dans ce livre, il ne s'agit pas de simplement se demander pourquoi les gays sont passés à droite.
D'entrée de jeu, l'auteur récuse cette interrogation, parce qu'elle confond le symptôme et le mal réel. Si les idées islamophobes et racistes ont pu pénétrer la dite « communauté homosexuelle », c'est en raison d'un problème bien plus structurel : la normalisation, autant voulue par les intéressés que menée par l'État, d'une partie des personnes gays et lesbiennes.
Cette lame de fond a rencontré son apogée lors de la consécration du « mariage pour tous », présenté comme une victoire d'une revendication, portée de longue date.
Naze rappelle que, dès l'obtention du Pacs, les mouvements gays et lesbiens avaient fait un pas en arrière par rapport à l'exigence d'un Contrat d'union civile aux prérogatives bien plus larges que le seul couple en situation conjugale.
Ce qui est en jeu dans la lutte homosexuelle, et ce depuis les années 1970, c'est précisément la possibilité d'autres modes de vie, d'autres pratiques amoureuses, affectives, amicales, que celles proposées par le modèle hétérosexuel et bourgeois.
Or, en se focalisant sur la revendication du mariage, les mouvements gays et lesbiens ont en partie renoncé à un tel potentiel subversif, pour obtenir la tolérance, voire l'indifférence, de la société hétérosexuelle dominante.
En dressant ce constat sans appel, Naze nous invite simultanément à réimaginer d'autres possibles, à retrouver l'élan utopique de Guy Hocquenghem, du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR).
Pour ce faire, il faut cesser de considérer les « gays » comme une communauté existant à part entière ; toute communauté n'existe qu'à travers sa lutte ; il n'y a pas d'identité collective qui ne soit politique et articulée à des pratiques militantes.
En ce sens, ce n'est pas la « communauté gay » qui est passée à droite ; il y a une certaine idée de la « communauté » qui s'est imposée, au gré des défaites face au néolibéralisme et en réponse à la tragédie du Sida.
Lutter contre l'homonationalisme, contre le vote FN chez les gays, c'est lutter contre la normalisation des identités sexuelles minoritaires, pour enfin réinvestir une attitude combative, un élan révolutionnaire.
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Contre l'antisémitisme et ses instrumentalisations
Judith Butler, Ariella aïsha Azoulay, Leandros Fischer, Sebastian Budgen, Maxime Benatouil, Houria Bouteldja
- Fabrique
- 18 Octobre 2024
- 9782358722872
La lutte contre l'antisémitisme serait le parent pauvre de la gauche. Reprise comme une évidence, cette affirmation est pourtant rarement étayée ni accompagnée d'une tentative d'explication sérieuse. Plus grave, elle est aujourd'hui devenue l'étendard d'une offensive réactionnaire qui instrumentalise l'antisémitisme contre les forces politiques anticapitalistes et anti-impérialistes en se faisant passer pour progressiste. Dans la séquence dramatique qui s'est ouverte le 7 octobre, toute expression de solidarité avec le peuple palestinien a été ainsi ciblée et criminalisée. Ce livre réunit des voix internationales qui s'alarment du procédé autant que de ses conséquences pour la lutte contre tous les racismes.