« Quoique puisse plaider son époux en faveur de son projet, la jeune femme restait persuadée que cela présentait un risque avéré. Solvann était quasiment le seul à encore posséder une copie papier du livre de l'Agneau, chose qui était interdite depuis bien avant la guerre. Sa volonté de répondre affirmativement à l'étrange rencontre qu'il avait faite dernièrement n'était pas à son goût. Elle avait tenté de le dissuader mais en vain. » Le conflit nucléaire qui a eu lieu à la surface de la Terre a forcé les survivants à vivre dans des abris souterrains. Dans ce monde nouveau, les règles ont bien changé et tout doit être calculé et anticipé afin de s'adapter à ce nouveau climat, sans lumière, sans soleil. Dans cet univers où la pensée est contrôlée, les cerveaux formatés, et le danger de plus en plus imminent, le livre papier de la Communauté de l'Agneau, une organisation secrète résistant aux règles des protectorats de ce monde nouveau, va réveiller l'esprit de rébellion de nos héros et les pousser à monter à la surface de la Terre, au péril de leurs vies... Entre robots, expériences scientifiques et organisation secrète, « Hallunia » a tout d'un roman de science-fiction à l'imagination surprenante.
« Ma chère enfant, tu ne peux pas changer de vie et tourner la page aussi facilement que tu le voudrais, expliqua-t-il doucement. Des questions demeurent sur ton ancienne vie et tu en as déjà de nombreuses sur ton présent et ton avenir. Il te faudra faire preuve de patience mais tu as la force de caractère pour réussir. La première chose que tu devras acquérir est la confiance. Nous sommes nombreux à pouvoir et vouloir t'aider, mais la démarche initiale t'appartient. Personne ne peut la faire pour toi... » Innea et Solvann ; Hallunia et Noiraud... Leur nouvelle liberté, leur volonté de construire un avenir tout en surmontant leur passé ombrageux... Deux arcs narratifs sont ainsi à l'oeuvre dans ces pages, et ne cesseront de résonner, correspondre, s'entrelacer dans ce nouveau volume signé Annette Misen, qui offre une suite captivante à son roman Hallunia. Situé dans un univers science-fictionnel riche et détaillé, Venko est encore de ces ouvrages qui conjuguent force de l'imaginaire et délicatesse de l'écriture pour mieux nous retenir.
« «Nous, nous vivons des millénaires et nous assistons à plusieurs changements ou bouleversements. Nous accumulons tellement de connaissances. Je vous sens avides de connaissances et sympathiques. Je vous sentais un peu plus hostiles. Mes amis, j'ai besoin de refaire un peu d'énergie, de me nourrir. Et ceci à l'intérieur de mon vaisseau. Voulez-vous me suivre et le visiter ?» Nous répondons tous les trois par l'affirmative. Nous précédons Monrand. Cet être que nous connaissons à peine. Nous ne savons pas ce qui nous attend mais nous sommes avides de voir et traumatisés en même temps. C'est cela qui nous fait le suivre.?» L'histoire de Normand, Benoît et Rachel, dont la vie va être bouleversée par la rencontre de Monrand, extraterrestre venu d'une planète lointaine. Celui-ci va peu à peu les initier à la connaissance, mais aussi au sens profond de la vie. À travers différentes épreuves, nos trois amis vont ainsi prendre conscience de leurs forces et de leurs faiblesses. Mais qui est vraiment Monrand, que veut-il au juste ?
Lorsque l'experte en psychiatrie criminelle, Candace Harmon, est désignée pour réaliser l'évaluation psychologique du criminel dénommé Mars au sein du très sécurisé St Klaus Asylum, elle y voit un tremplin pour sa carrière. En étant la psychiatre de l'ennemi public numéro 1, elle est persuadée que son avenir n'en sera que plus radieux, fait de reconnaissance sociale et professionnelle. Son travail est simple : diagnostiquer la folie chez un homme ayant commis une multitude de crimes plus odieux les uns que les autres et qui a finalement été arrêté par les Olympiens, les Héros du Saint Sauveur de l'Humanité. Cet individu retors et fourbe va lui raconter l'histoire de sa vie et l'emmener dans les recoins les plus sombres de sa psyché et, par là même, dans ce que l'humanité a de plus horrible. Candace va se retrouver coincée au milieu d'un jeu macabre dont elle ne serait qu'un simple rouage et surtout, elle va être amenée à se poser cette terrible question : et si Mars n'était pas fou ? L'auteur nous entraîne au sein d'un univers futuriste où l'homme, après un sinistre cataclysme, a rebâti une société « idéale » et vénère un Sauveur qui l'a protégé de l'extinction il y a près de deux cent cinquante ans. Ce leader de l'unique religion existant encore, aura par ailleurs redéfini les valeurs morales selon sa volonté, tout comme les notions de bien et de mal. Soyez le spectateur privilégié du périple de Mars, un dangereux criminel interné dans le plus grand et le plus sécurisé des hôpitaux psychiatriques de ce monde nouveau, et celui de Candace Harmon, sa psychiatre, à travers ce monde futuriste et étrange.
La France du milieu du vingt et unième siècle. Un couple de trentenaires, Boniface Martin et Aglaé. Elle s'interroge beaucoup sur l'avenir, leur santé, leurs sentiments. Lui souffre d'une société trop uniformisée et d'un travail dans lequel il peine à s'épanouir. Entre deux propositions d'emploi alléchantes et une secte religieuse, il va voir son destin basculer. Sciences et croyances, modernité et spiritualité. Humanisme et individualisme. Mondialisation et extrémisme religieux. Réflexion à hauteur d'homme autour d'un monde tentaculaire, cette chronique d'anticipation réaliste et corrosive fuit le spectaculaire pour nous plonger dans une vision quasi documentaire d'un avenir possible de l'humanité, osant les réponses de demain aux questions d'aujourd'hui.
Depuis que les Barrières s'effondrent sur Igolane, les habitants d'Ialumine entrent en contact avec des peuples jusque-là inconnus. Déjà rompus au commerce avec les sombres Boldérans, émerveillés par la sensualité des Libadonnais avec qui ils échangent depuis quelques années, les hommes et femmes de cette contrée civilisée apprennent, médusés, l'existence d'un nouveau continent, Shaline, habité par des êtres vraisemblablement archaïques. Si les frontières d'Igolane ne cessent d'être repoussées et vaincues, ces découvertes en chaîne suscitent pourtant toutes les convoitises, font naître l'appât du gain et dévoilent toutes les rancoeurs. Pour la première fois, ce monde s'éveille ainsi à la violence et aux troubles. Si bien que sur la demande du Président d'Ialumine, Argo Solène est envoyé sur les lieux pour empêcher que les événements ne dégénèrent...
Enlila Apkallu s'est réfugiée sur une île. Elle va courir un marathon. Elle aimerait devenir la championne du jour, mais, s'inspirant de récentes découvertes scientifiques, elle a surtout décidé d'exploiter les effets neurochimiques de la course à pied pour tenter d'abolir ses obsessions. Durant sa course folle le long de la mer, un homme vêtu de noir rôde, on parle d'un psychopathe évadé d'un asile, un certain Marco la suit obstinément. Elle va dialoguer avec une entité bizarre, l'Astrocyte 218. Il la guidera au coeur de son cerveau, aux sources de ses tourments, fantastique voyage qui la propulsera dans l'histoire, à Simiane, en 1545, à Paris, en 1310, puis, en un prodigieux tour de passe-passe, vers un autre espace-temps. La fin du marathon marquera le début d'une traque meurtrière où Enlila affrontera ses démons, leur tendra un piège machiavélique, se battra pour que justice lui soit rendue. Y parviendra-t-elle ?
Divisée en cinq tomes, la fresque des "Vorlames" débute avec l'intriguante découverte du professeur Turbat, archéologue de profession. C'est au coeur de la forêt que Violaine, enterrée depuis des siècles, s'éveille à nouveau à la vie. Revenant millénaire ou démon passager, l'équipe du professeur Stannel ainsi que le commissaire Mellaud vont devoir déterminer si Violaine est bel et bien un esprit vengeur revenu discuter des torts qu'elle a subis... Soutenu par une facilité d'écriture, le roman fantastique « Les Vorlames » profite d'un scénario solide et d'une dose non négligeable de suspens. S'étalant sur cinq tomes, le premier épisode s'impose comme une mise en bouche. Il en est de même de cette première rencontre avec ceux qui tenteront de mettre au jour la résolution d'une querelle ancestrale. Violaine, Mellaud ou encore Clotilde, autant de personnages ambivalents qu'on a plaisir à découvrir !
Une aube funeste s'étend sur le monde enchanté de TalathDôr. Des grondements émanent des ténèbres et noircissent les nuages. Dans la cité magique de Stalacta se terre un mal dont même les mages ignorent l'existence. Tous semblent ne pas ressentir ce qui se trame entre leurs murs. Et pourtant... Zaccari Karline, un jeune apprenti mage connaît une enfance que beaucoup de garçons de son âge envient. Mais dans cette vallée où l'incroyable est quotidien, des évènements sombres vont changer le cours de sa vie. Un ancien grimoire écrit de la main d'un terrible tyran nommé Saar et que l'on croyait perdu relance la rumeur d'une prophétie vieille de mille ans annonçant la fin des temps...annonçant la destruction de TalathDôr. Seul contre un adversaire aux desseins machiavéliques et aux pouvoirs terrifiants, Zaccari devra affronter un passé douloureux et un avenir incertain afin de tenter de sauver TalathDôr. Mais comment remporter un combat quand le monde, lui même, ne veut pas être sauvé.
« Je recule d'un pas, puis de deux sans trop savoir. Un courant d`air remonte des eaux alors que je regarde mon tombeau. Il avance d`un pas assuré, son arme rangée. Il sait qu`à ce moment il n`y a plus d`issue. Sa main prend mon cou avec force, ma gorge se sert, mes larmes coulent le long de cette main qui m'oppresse. Plus qu'un pas et c'est le vide, la chute est inéluctable. Leurs sourires satisfaits alors que je perds pied, contemplent ma descente aux enfers. Une vague frappe la craie de la falaise, de la rupture du monde, de l'en deçà et me ramène vers ses profondeurs pour l'au-delà. »
Perle, jeune adolescente des beaux quartiers, vit avec ses parents d'adoption Elize et Carle qui la couvent d'amour. Abandonnée devant leur porte un soir de tempête, elle ignore tout de ses origines. De nature solitaire et posée, la jeune fille cache néanmoins un lourd secret. En effet, elle est entourée de magie depuis son plus jeune âge. Cette dose de féérie fait de l'adolescente un être hors du commun. Mais malgré cette fabuleuse dimension l'entourant, Perle, déscolarisée pour cause de précocité intellectuelle, se sent terriblement seule et incomplète. Elle aimerait, du plus profond de son coeur, connaître son histoire. Son souhait sera exaucé le jour de son seizième anniversaire où la jeune fille découvrira ses origines et ce que ces dernières lui imposent. Accompagnée d'Ethan et de Stella, deux êtres ailés, elle se retrouvera propulsée au plus profond de ses racines à ses risques et périls.
L'amour, la paix, la joie, l'exaltation d'un simple fait n'a pas de place dans les jeux de pouvoir. Des esprits gravés au fer rouge, des nerfs d'acier, des épées frappées. L'honneur, la paix, la trahison, la guerre. C'est de cela que sort le monde.
« Calice commence à effectuer des mesures sur cette planète avant de dire à son équipage : - Cette planète a un diamètre de 4 820 kilomètres, son noyau interne est agité, il bouge dans tous les sens, ce qui a entraîné une élévation de son champ magnétique, ce qui la protège des vents solaires très actifs et non des astéroïdes. Quelle est la composition de cette planète, Goyrs ? Goyrs envoie alors la sonde en direction de la Terre. » Nul temps mort, nul répit pour ce roman signé G. Baudéant, qui nous entraîne dans le sillage turbulent de Calice, héroïne extraterrestre à qui sont confiées les missions les plus cruciales et périlleuses... comme défaire cette Éminence grise, aux desseins pour le moins menaçants. Empruntant les motifs traditionnels de la science-fiction, usant de thèmes comme le voyage dans le temps, la rencontre avec l'humanité, l'histoire ou la lutte pour la liberté, cette oeuvre se distingue néanmoins en accordant un rôle primordial à une femme marquante et inspirante.
« Tout nous impose d'aider les Terriens, d'être les messagers en faveur de la paix, le progrès, la confiance et l'amour de son prochain. Cette planète a trop subi de catastrophes, cela va continuer si nous ne les aidons pas de manière autrement plus efficace que de saintes promesses ou de bonnes paroles. C'est mon avis. Il faut que tu mûrisses Mick, nous partirons à la rencontre de Lorraine quand tu auras appris les moeurs, les coutumes et le langage de son pays. Bon courage, mon cher Mick ! » Le jour de ses dix-sept ans, Mick se voit remettre un message de son défunt père. Ce dernier, lors de sa mission sur Terre, a promis à une petite fille qu'elle et ses descendants connaîtraient le bonheur dans la vie. Aux côtés du capitaine Nigérius, le jeune homme décide de partir sur la planète bleue à la recherche de Lorraine. Arrivera-t-il à honorer ce serment ? La grande saga hortziène continue avec un troisième volet plein de sagesse et riche en questionnements.
« Là, il s'arrête net : accrochée au tronc de son chevet de fortune, une feuille de papier ! Il s'approche : oui, c'est bien une feuille de papier, de couleur brune et noircie d'une écriture faite de lettres bizarres, comme sur les anciens parchemins. Roland hésite puis s'avance encore et il lit, incrédule : "À l'aube d'un nouvel âge, ton âme pénétrera dans un territoire étrange, fait de toute éternité humaine et, pourtant, singulièrement le tien. Tu y vivras les épreuves de ton histoire majeure et tu y connaîtras les altérations du même, entre joies et périls, raison et déraison. Ton désir saura trouver les huit merveilles ambiguës, portes des stases qui enivrent jusqu'aux âmes les plus froides. Tu devras puiser en toi la force de les franchir. Quoi qu'il advienne, ne t'écarte pas de ton chemin, suis les étapes qui te conduiront vers le Nord extrême, aux confins du monde fabuleux. Là, dans l'antre de tous les possibles, sera écrit le mot de ta fin." » Alice a son Pays des Merveilles, Julius a quant à lui son Altermonde, lieu d'initiation, espace de métamorphoses, de quêtes et de découvertes sur soi, qui s'inspire, sous la plume de S. Tagnani, de grandes références de la culture. Récit épique au sens premier du terme, Virtuelle Apocalypse se double encore d'une réflexion sur les rapports entre réel et imaginaire à l'âge de l'informatique, et compose, en creux et à travers les expériences de son héros et de ses doubles, le cheminement intime d'un adolescent qui se cherche en cet âge si particulier.
« Parmi les neuf planètes colonisées c'est elle qui ressemble le plus à la Terre. Elle possède deux grandes masses continentales et une plus petite. Les courants marins se ressemblent et la variété des paysages, de la faune et de la flore nous fait étrangement penser à la Terre. C'est-à-dire la Terre du lointain passé quand la nature sauvage était dominante. » Christian Girard nous présente une société disséminée aux quatre coins de l'univers. La colonisation des planètes à l'aube du trente et unième siècle est devenue un enjeu capital et le voyage spatial sonne le début d'une nouvelle ère. L'auteur nous fait le récit de l'installation et de l'évolution de ces colons ayant quitté la Terre mère pour développer leur propre société. Dans un environnement futuriste, cet ouvrage nous décrit de manière chronologique la mise en place des colons dans leur nouvel habitat. Un récit fantastique brillant qui laisse imaginer l'avenir de la Terre mais aussi l'importance de la robotisation dans nos vies.
« Mon regard était attiré par ce phénomène, et je ne pouvais l'en détourner. J'ai réussi à fermer les yeux après son passage, mais quand je les ai ouverts de nouveau, il s'était passé quelques heures et j'étais toujours dans mon bureau. Je me suis alors précipitée pour rentrer chez moi. Durant les semaines suivantes, je ne me sentais pas en forme, j'étais distraite, j'avais la sensation d'avoir des flashs. Lors d'un after work j'ai vu pour la première fois à travers les flammes d'un barbecue une vision nette. Je me voyais le lendemain en train de changer de trottoir brusquement, je ne savais pour quelle raison. Mes collègues me trouvaient absente ces derniers temps, ils m'ont demandé si j'allais bien, je leur ai répondu que oui, que je n'étais que fatiguée. Le lendemain, après un court sommeil, perturbée par cette vision, alors que je marchais pour me rendre au travail, dans une ruelle, j'ai aperçu un SDF qui brûlait du carton dans une poubelle pour se réchauffer, j'ai traversé et me suis dirigée vers lui. Un chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule qui en a percuté un autre. J'étais alors choquée, car sans cette vision j'aurais été renversée. » Suite à une éclipse émerge tout une génération de femmes et d'hommes dotés de facultés extraordinaires... Capacités qui placent chacun d'entre eux face à de grandes décisions, mais aussi de lourds risques qu'il leur faudra affronter en commun. Mené tambour battant par un jeune auteur qui ne dissimule ici rien de ses influences - les comics -, Nazara appartient à ces romans imaginatifs, nerveux et tendus, qui vous happent avec force pour ne vous relâcher qu'à leur dernier mot.
« Cet Anfarctus n'a pas fini de me surprendre ; je pense qu'il a la forme d'une aiguille dressée dans une brume obscure, dont le chas serait suffisamment grand pour qu'un chameau puisse passer tout à son aise. Tu vois, j'ai encore bien des choses à apprendre à son sujet, mais j'espère vivre assez longtemps pour faire partager aux initiés tous les secrets de mes découvertes. » Apprenti chercheur, Carolin fait l'expérience en une seule journée de deux moments intenses. En effet, en l'espace de quelques minutes, celui qui expose ses thèses avant-gardistes sur l'univers lors d'une conférence rencontre aussi celle qu'il sait rapidement être la femme de sa vie. Adoubé par ses pairs, amoureux, l'horizon semble pleinement dégagé pour ce jeune homme... Toutefois, si l'existence est source de bontés, elle peut aussi se montrer cruelle. oeuvre totale, conjuguant science-fiction et réflexions scientifiques, utopie et traité social, joies et peines, espérances et tragédies, Éros et Thanatos, ce nouveau volet de la saga Hortziène signé E. Billet s'impose comme un roman étonnant, s'adressant tout autant à la tête qu'au coeur de son lecteur.
« Au moment où, sans forces, elle allait abandonner et glisser irrémédiablement sur le sol, au milieu de milliers de pieds, un grand bruit lui a fait lever la tête dans un dernier effort : des oiseaurianes ! Elle a tendu sa petite main vers eux et s'est sentie soulevée hors de la masse mouvante, hors du piège. Au début de l'ascension, elle a regardé vers le bas, vu le grand moutonnement des dos serrés tressautant en cadence, de l'immense troupeau, avec de-ci, de-là, une silhouette terrienne agrippée. Elle a cru reconnaître l'une d'elles qui tendait les bras vers elle et a crié «Maman !». » Un voyage dans les étoiles où l'appât du gain et la recherche d'un nouvel habitat se livrent une lutte intestine. L'histoire d'Héloïse et Oriane, deux jeunes filles voyageant avec leurs parents, illustre avec tendresse l'innocence d'un peuple face à l'inconnu. Entre fiction et philosophie, cet ouvrage pousse à la réflexion et invite à considérer l'impact de l'homme sur son environnement. Un récit qui soulève des questions sur la cohabitation, le respect et la compréhension de l'autre mais aussi sur le rapport à la nature. Françoise Coudor-Benameur propose avec justesse et sensibilité sa vision d'un monde où tout reste à faire.
« La Bête émergeait. Une Bête face à une bête. Le surnom contre l'instinct. Le frisson partit du bout des doigts effilés, des pointes métalliques, comme si les griffes étaient devenues le prolongement naturel de son être. Il se délecta de ce tremblement ; jamais il n'avait ressenti pareille sensation. Une vague de bien-être, celle de l'individu s'accomplissant, l'inonda. Il était toujours mort de peur, mais soudain extrêmement lucide. Éveillé. Il détenait la certitude que ce qui s'apprêtait à se produire, ici même, peu en importait l'issue, marquerait son existence tout entière et le changerait à jamais. Il se savait à un tournant décisif de sa vie. Il regarda à travers son masque l'énigme face à lui, comme si celui qui n'était pourtant qu'un simple homme éclipsait toute foi, tout dieu, et était tout ce qui comptait. Il le révérait comme il aurait révéré une idole. Une clarté vespérale éclairait la serre, tamisée, filtrée par les carreaux jaunâtres et crasseux du plafond. Käal ne remuait pas. Il patientait, tous ses sens en alerte, sous sa face noire et lisse de tueur. À l'euphorie succéda bientôt le malaise. Il plissa les yeux ; le pied droit de Dante avait glissé vers lui de quelques millimètres. Comment avait-il pu le remarquer ? » Le troisième millénaire voit le monde à feu et à sang, ravagé par la guerre que livre ce qui reste de l'humanité à une horde de démons. Parmi ces guerriers, chair à canon surentraînée, Käal Jensen fait ses premiers pas. Devenu l'un de ces Rédempteurs, surnommé la Bête, la jeune recrue croise bientôt le chemin du vétéran Dante : psychopathe, machine de guerre, bombe à retardement... le personnage le fascine, au point de vouloir sauver son âme à tout prix. Mais dans cet enfer, chacun est maudit... Autour d'un univers apocalyptique d'une violence effrayante, Alexi Volkov signe une fresque SF pleine de bruit et de fureur, qui vaut avant tout par sa singularité, son style maîtrisé et ses portraits de damnés à l'ambiguïté troublante.
C'était un instant à forger en son âme. Il est des instants où la vie paraît plus pure que le verre, plus fragile peut-être, où le bonheur n'est pas un rêve mais une évidence. Tels étaient les jours, les années et les heures où Hachiko et Niji voyageaient ensemble au coeur du paradis illusoire de l'enfance. Leur refuge était l'Oasis de Miyajima, l'une des douze grandes îles flottantes sculptées dans l'océan du ciel de Jinsei, le monde de la Vie. Demain, le Forgeron et sa Musicienne devraient affronter les ombres qui menaçaient déjà d'emprisonner les amants, de transformer leurs instants en poussière et leurs rêves en cendres. Mais, face aux chaînes du Destin, au sable du Temps et à la faux de la Mort, existait-il seulement une Oasis pour les flammes de leurs âmes et les larmes de leurs coeurs ? Puisant son inspiration dans la culture manga - le nekketsu en particulier -, Simon Oeriu orchestre une fresque ambitieuse doublée d'un récit initiatique touché par la grâce. Autour du destin de deux adolescents et d'un monde entier bouleversé par la guerre, il donne vie, porté par une plume élégante, à un univers magique empreint de poésie qui saura captiver les amoureux du genre.
« - Je ne sais pas trop comment m'y prendre alors que je viens d'être directe, j'ai deux mauvaises nouvelles, une très mauvaise et une encore pire..., m'annonça-t-elle avec sa petite frimousse qui me faisait tant penser que cette demoiselle avait été une princesse dans une autre vie. Aucun son ne sortit de mon orifice buccal, autrement dit ma bouche, mais j'ai l'impression d'être intelligent avec un terme comme ça, c'est valorisant de se sentir intelligent, non ? - La première, c'est que je suis bel et bien décédée. Je restai bouche bée. - La deuxième, c'est qu'en apprenant ma mort, tu as été victime d'un infarctus. » Se faire réveiller par un coup de téléphone en plein milieu de la nuit n'est jamais rassurant. Mais lorsqu'on apprend coup sur coup le décès de la femme de sa vie et sa propre course contre la mort de la bouche de son fantôme, le choc prend une tout autre envergure... Pour Ben, le réveil est difficile. Épaulé par Cassandre depuis l'au-delà, le jeune homme doit s'accrocher à la vie : celle qui ne tient plus qu'à un fil, mais aussi celle d'avant, des jours heureux. Invité à revisiter ses souvenirs, il entame alors un voyage hors du commun à l'issue incertaine... Entremêlant rêves, réalité et boucles temporelles, l'auteur signe un cocktail détonnant de romance et de fantastique, servi avec un sens de la dérision aussi savoureux que généreux.