2033. Une guerre a décimé la planète. La surface, inhabitable, est désormais livrée à des monstruo sités mutantes. Moscou est une ville abandonnée. Les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain, où ils ont tant bien que mal organisé des microsociétés de la pénurie. Dans ce monde réduit à des stations en déliquescence reliées par des tunnels où rôdent les dangers les plus insolites, le jeune Artyom entreprend une mission qui pourrait le conduire à sauver les derniers hommes d'une menace obscure. mais aussi à se découvrir lui-même à travers les rencontres improbables qui l'attendent.
Chapitre inédit : L'Évangile selon Artyom Un an après les événements relatés dans Métro 2033, Artyom, rongé par les remords, revient sans cesse au Jardin botanique sans savoir pourquoi. Il replonge dans ses souvenirs et s'interroge sur son étrange lien avec les créatures mystérieuses qui menaçaient d'envahir le métro de Moscou.
L'Évangile selon Artyom a été publié en Russie dans un recueil de nouvelles autour du Métro.
Dans l'esprit de Glukhovsky, il s'agit autant du chapitre final de Métro 2033 que d'une ouverture sur la suite des événements dans son projet cross- media qui alterne narration littéraire et ludique. Il est possible également de considérer cet ultime chapitre comme un liant de la saga puisque y est évoqué le projet d'Homère (Métro 2034) d'écrire un livre au sujet d'Artyom.
En 2033, un épisode apocalyptique a chassé les humains de la surface de la Terre, désormais inhabitable.
À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain, où ils ont tant bien que mal organisé des microsociétés de la pénurie.
Des communautés sont installées au niveau de certaines stations, plus ou moins en contact, souvent en conflit, la lecture et l'écriture ont quasi disparu, la surface est crainte parce qu'irradiée, Rive Droite est un lieu maudit.
De couloirs obscurs en stations délabrées, le lecteur est emporté à la suite de :
- Madone de Bac qui, pour unifier politiquement Rive Gauche, entreprend un périple pour rallier les potentats locaux à sa vision fédératrice ;
- Roy, qui vénère les livres et pense que la surface est accessible voire vivable ;
- Juss, un fouineur qui découvre de nouveaux passages entre les stations, grâce aux capacités nyctalopes de sa protégée, Plaisance. Leur couple atypique dans ce monde brutal est particulièrement attachant.
Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancoeurs plus tenaces, les haines plus exacerbées. Une oeuvre, sombre et baroque, en trois volumes : Rive Gauche, Rive Droite, Cité.
Dex, moine de thé, parcourt Panga sur son chariot- vélo, allant de communauté en communauté. Iel écoute les tracas quotidiens de chacun - frustration au travail, fatigue extrême après une naissance, peine de coeur - et prépare l'infusion parfaite pour souffler. Être là pour l'autre et le réconforter, voilà son rôle.
Sa vie est bonne mais ne lui convient plus, car une idée s'est imposée : iel ne peut vivre sans entendre le chant des grillons. La solution s'impose de tout plaquer pour réaliser ce rêve et de partir explorer les terres sauvages.
Un soir que Dex a trouvé un endroit pour se poser, un inconnu le surprend - à plusieurs titres : il s'agit d'Omphale Tachetée Splendide, robot de son état.
Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu'ils se sont fondus dans les mythes de l'humanité.
Omphale est fasciné par Dex. Omphale est aisément fasciné par ce qu'il ne connaît pas. Mais il reprend contact avec l'humanité, comme les robots l'avaient promis lorsqu'ils se sont séparés de la civilisation. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu'une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? » Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question.
Ester est une planète au bord du désastre. Son étoile, sur le point de s'éteindre, balayera dans un futur proche toute vie sur la planète. L'espace est le seul espoir de l'humanité. Les Mentalistes ont choisi d'augmenter grâce à la technologie leur corps et leur esprit. L'Église monclale, quant à elle, façonne la civilisation en utilisant la croyance. Afin de trouver une voie vers leur salut, à savoir une autre planète pour les accueillir, ils unissent leur capacité à contrôler les hommes et à manipuler la société.
Le voyage interstellaire est risqué. Le premier vaisseau qui le tentera, l'Estérion, ne peut prendre à son bord les membres les plus précieux de la planète, au cas où la tentative serait un échec. Autant y envoyer les rebuts d'Ester construire la nouvelle colonie - ou mourir, victimes d'un incident technique.
Parqués dans le navire, cinq mille kroptes, survivants du génocide qui visa récemment leur culture religieuse particulièrement rigoriste, et cinq mille anciens pensionnaires de l'horrible prison de Doeq partagent, sans le savoir initialement, les coursives étroites de ce mastodonte d'acier. Ce secret ne peut durer les 150 ans du voyage, que nous suivons du point de vue clinique des manipulateurs de l'ombre - et de leur décompte des pertes.
Dans cette réécriture du mythe de l'Exode, où l'espace remplace le désert, Pierre Bordage place l'espoir d'une Terre promise au sein même de l'esprit d'Abzalon : ce voyage offrira au monstre la rédemption. Un classique de la science-fiction française.
Les livres de la série « Métro » sont des romans d'anticipation sombres et baroques qui se déroulent dans un monde post-apocalyptique. Ce sont aussi des livres initiatiques dans lesquels les personnages découvrent le monde qui les entoure. Ce sont encore des romans résolument inscrit dans cette science-fiction qui, sous couvert d'un monde futuriste, nous fait réfléchir sur la société où nous vivons et sur la définition de l'humain - sur le destin, le libre arbitre, notre manière d'envisager les choix qui s'offrent à nous et sur la part d'ombre et de lumière que chaque homme porte en lui. Dmitry Glukhovsky maîtrise parfaitement son univers tant du point de vue de l'action que de l'intrigue et de ses personnages.
Le succès a été immédiat dès la sortie en 2010 de Métro 2033 et les ventes se sont maintenues à 5000 ex. par an depuis. La sortie en poche au Livre de poche est prévue ce mois de janvier 2017.
Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s'exiler au sud, dans l'empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre vaincus de longue date restent reclus derrière leurs frontières.
Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection.
Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents en réparation de l'absence de cinq paniers de pigments se prend d'amitié pour la nouvelle épouse esseulée de l'empereur et en voit son existence bouleversée.
Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire que les archives officielles ignorent et qui pourrait déstabiliser l'empire.
Tant récit de fantasy féministe que critique virulente de la monarchie, ce premier livre de Nghi Vo met en scène l'ascension d'In-yo, qui compte peu de ressources et encore moins d'amis. Fille du Nord exilée dans un éternel été magique, L'Impératrice du sel et de la fortune façonnera l'histoire selon sa volonté.
Rive Gauche, tandis que Parn entame la reconquête du trône pastoral dorénavant occupé par Augir, et que Ta Li se lance dans l'exploration de Rive Droite et de ses territoires, Madone poursuit son rêve de Fédération.
Pourtant la mort d'Urm et les nombreuses et sanguinaires oppositions dressées contre elle lui font douter du bien-fondé de son projet. D'autant que sa fille Ionale et sa consoeur dvinn Ésia affirment avec insistance que le temps est venu pour les Métrolites de remonter à la surface.
Rive droite, Juss, Plaisance, Roy et Aube se dirigent quant à eux vers Cité, poursuivant leur quête du légendaire Maître du Temps, qui détient sans doute des informations importantes pour l'avenir des habitants de Métro 2033. Leur parcours est semé d'embûches, entre les Tourmenteurs et autres Rageurs, peuples cannibales, qui sévissent dans les galeries de Rive Droite, et la Fraternité des veilleurs de Saint-Lazare, lesquels ne voient pas d'un bon oeil l'irruption de ces habitants de Rive Gauche qui pourraient bouleverser leur ordre séculaire.
Le Maître du Temps sera-t-il la clef qui permettra à Juss et ses compagnons de comprendre ce qui se passe à la surface ? Car n'y a-t-il vraiment personne là-haut ?
Les cérémonies d'élévations, seules indications de l'état de la surface, étaient-elles le reflet de la réalité, ou bien des leurres destinés à maintenir coûte que coûte les Métrolites sous terre ?
Zoé est lycéenne lorsque le mouvement social devient insurrectionnel. Elle assiste à une répression sanglante dans le bâtiment qu'elle occupe avec ses camarades.
Elle croit aux Quartiers libres qui se construisent dans la rage et le dégoût de cette violence d'État. Mais à force d'assassinats et de disparitions, la révolte est écrasée par le régime. Les forces révolutionnaires se morcellent alors que l'autoritarisme se renforce. Subtil béton n'est pas l'histoire de cette insurrection, mais de ce qui reste après la défaite, ce qui peut être reconstruit.
Deux années après la Dispersion, un collectif vit en clandestinité dans une maison en périphérie d'une grande ville portuaire. Pour certaines, c'est un choix :
Koma ou Faz trafiquent leur identité officielle et permettent au groupe d'acheter ce qu'elles ne peuvent créer ou réparer. Izem et ses enfants, déchu·e·s de leur nationalité, ou Alex et Pedro, condamné·e·s à cinq ans de prison, n'ont pas d'alternative.
Comment vivre et résister en clandestinité ?
Comment trouver l'énergie pour penser à demain après la déferlante répressive et les grands espoirs meurtris ?
Comment faire à nouveau confiance lorsqu'un mouvement, frémissement du passé insurrectionnel, semble se lever sur le port non loin ?
La clandestinité n'est pas la solution de tou·te·s. Zoé a commencé sa vie d'adulte en vivant cette répression, visitant régulièrement son meilleur ami, Vinyl, mutique depuis les événements traumatiques du lycée. Onik, elle, a quitté le mouvement squat pour une vie de précarité officielle, afin de ne pas abandonner sa mère et son frère. Les vies dans la légalité, surveillée en permanence, des drones à la géolocalisation, ne rencontrent pas les mêmes problèmes que celles dissimulées, mais n'en sont pas moins complexes.
Et puis, il y a Tor. La super-militante, celle qui fait le lien entre les clandestinités, qui amènent des gens vers la lutte, celle dont on tombe amoureuse, celle qui a des contacts à la préfecture. Celle qui n'a pas donné de nouvelles depuis tant de temps.
Dans une grande salle dominant les canaux enténébrés d'une cité maritime qui rappelle Venise, un homme se remémore sa jeunesse et les personnages qui façonnèrent son existence. L'intelligence de Danio Cerra lui permit d'entrer dans une école renommée alors qu'il n'était que fils de tailleur. Engagé à la cour du comte d'une cité locale, il apprend bientôt avec horreur pourquoi on le surnomme la Bête...
Le destin de Danio est bouleversé quand il reconnaît Adria Ripoli, fille d'un seigneur rival, à l'instant où elle entre dans les appartements du comte, une nuit, dans l'intention de le tuer. Destinée au pouvoir par sa naissance, Adria a plutôt choisi une vie de danger et de liberté.
Une guérisseuse déterminée à s'élever contre le destin qui lui semble alloué ; le fils frivole d'une famille fortunée ; un étudiant hésitant à devenir libraire ; une fille de duc décidée à ne se plier ni au mariage ni à la broderie ; et surtout, au coeur de ces existences et de tout un pays, deux chefs de mercenaires dont la rivalité risque de déstabiliser un monde dont le chef religieux s'avère plus décadent que vertueux.
Malgré l'omniprésence de la rivalité entre les deux mercenaires, comme toujours les femmes sont les chevilles ouvrières de la pensée et des romans de Kay, et le MoyenÂge, le temps de tous les possibles.
En 2033, un épisode apocalyptique a chassé les humains de la surface, désormais inhabitable.
À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain, où ils ont tant bien que mal organisé des microsociétés de la pénurie.
Des communautés sont installées le long des lignes de métro et dans les stations accessibles, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la lecture et l'écriture ont quasi disparu ; la surface est crainte parce que irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit.
Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l'espace, où elle apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la Galaxie :
Des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d'autres humains.
La pilote, couverte d'écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables. Le médecin et cuistot de bord occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort. Le capitaine humain, pacifiste, aime une alien engagée dans la guerre. L'IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang.
Les tribulations du Voyageur, parti pour un trajet d'un an vers une planète lointaine, composent la tapisserie chaleureuse d'une famille unie par des liens plus fondamentaux que le sang ou les lois : l'amour sous toutes ses formes.
Loin de nous offrir un space opera d'action et de batailles rangées, Becky Chambers signe un texte tout en humour et en tendresse subtile, et réussit le prodige de nous faire passer en permanence de l'expérience d'un exotisme avéré à la sensation d'une familiarité saisissante.
Lovelace, intelligence artifi cielle née à bord du Voyageur à la fi n de L'Espace d'un an, accepte de se transférer à bord d'un corps synthétique. Devenir humaine, une chance ?
À ses côtés, Poivre, mécano, l'aide de son mieux.
Ancienne enfant esclave libérée par miracle, grandie seule sur une planète ravagée, elle aussi a dû lutter pour accéder pleinement à l'humanité et se construire une vie, sinon ordinaire, du moins normale.
Libration - nom d'un point de l'espace en équilibre entre deux astres, zone de stabilité mouvante qui accompagne les planètes dans leur danse - raconte l'histoire de ces deux femmes. Chacune à sa façon s'arrache à une vie liminale pour se tailler une identité, conquérir l'indispensable : la dignité.
Becky Chambers, au lieu de prolonger l'histoire des personnages de L'Espace d'un an, l'élargit. Sa tendresse et sa lucidité nous o rent des pages déchirantes, et un chant d'amour plein de confi ance et de courage.
Esther, archécologue lyonnaise de son état, est assermentée pour se servir en photos et vidéos dans les bases de données des utilisateurs de smartphones des générations passées, afin de mener à bien des rénovations d'espaces naturels. Quand elle s'aperçoit que dans son archivage de téléphone une vidéo de l'appartement où elle vivait pendant le confinement du printemps 2020 a été modifiée, elle ne prend pas la chose à la légère et comprend vite qu'elle n'est pas seule à être impactée.
Mais se met-on en chasse simplement pour récupérer un balcon fleuri sur une vidéo ?
Au fil des cinq actes de ce récit, Esther n'a de cesse d'essayer de comprendre ce qui se joue à l'échelle intime (le vol de ce souvenir l'a-t-il changée ?) et de la société (une manipulation de masse est-elle en cours ?), ce qui nécessite de savoir qui est derrière tout ça : un humain ou une machine ?
Au rythme effréné de sa quête, Esther cible des partenaires - un flic de Dijon, spécialisé dans la traque de pédophiles, une comédienne devenue public analyst pour un théâtre de Lille, un youtubeur angevin, une chercheuse en intelligence artificielle recluse dans la banlieue d'Amiens -, en fonction de la nature du souvenir qui leur a été ou sera « volé », et les persuade de l'aider à tisser la toile qui permettra de résoudre la folie à l'oeuvre.
Car il y a bien folie. Qui ou quoi que ce soit qui orchestre ce détournement, il a été débordé par ses intentions ou ses troupes... D'ailleurs, la société tout entière est en ébullition, car les manifestations antigouvernementales qui se multiplient partout en France, à coups de mots d'ordre sur les réseaux sociaux, deviennent de plus en plus incontrôlables.
Le dernier chapitre, qui occupe un tiers du roman et concerne la « chercheuse recluse », se double d'un époustouflant plan-séquence relatant la visite à Lyon de la Première ministre du gouvernement écologiste du moment, en pleine émeute des foulards blancs...
Max et Alan Langley, deux frères jumeaux, se retrouvent à l'enterrement de leur père après des années de séparation.
La vie leur a fait prendre des chemins diamétralement opposés et leur ressemblance, jadis frappante, n'est plus qu'un lointain souvenir. Forcés de cohabiter pour mettre de l'ordre dans les affaires paternelles, ils découvrent de vieux secrets profondément enfouis qui ravivent leur ancienne rivalité. Se joint bientôt à eux la voisine, Millie, qui aimerait elle aussi en savoir davantage sur ses origines, le tout sous le regard d'un mystérieux astronaute qui semble hanter le trio depuis toujours...
La majorité des chapitres se composent d'extraits des autobiographies de Max, Alan et Millie. Le regard de ces trois personnages sur la mort de Paul Langley et sur les apparitions d'un astronaute au beau milieu de la nuit permet d'effleurer l'objectivité à travers ces trois subjectivités.
Leurs relations, pleines de ressentiments et de nondits, sont aussi explorées face au deuil auquel ils font face.
« Chaque histoire a trois facettes, paraît-il : la vôtre, la mienne et la vérité. » Un quatrième personnage, auteur de cette dernière citation, n'est autre que le créateur du blog unravelingtheparadox.
Com. Site Web obsédé par cette affaire de fantôme, il découpe les mémoires de nos trois personnages, les annote de détails et de nouvelles clés de compréhension et y adjoint des documents et articles.
Joshua Chaplinsky nous propose ici un roman métatextuel postmoderne étonnamment maîtrisé et... lisible. Si la forme peut dérouter, aucun effort particulier n'est exigé du lecteur, qui n'aura qu'à se laisser porter pour découvrir ce texte d'une linéarité finalement surprenante.
Dans un monde où la société est devenue artificielle, les intelligences artificielles pourraient-elles faire société ?
Quatre personnages - un trader, une chanteuse pop, un ancien tireur d'élite, une joueuse de jeu vidéo multijoueurs : chacun croit jouer pleinement sa carte sur l'échiquier de la société sans percevoir qu'il est piégé dans des fictions confortables dont il n'est pas le seul acteur.
Plus un. Hans / Joachim dont ils croisent tous la route.
Ce mystérieux jeune homme, tantôt séduisant, tantôt menaçant, est décidé à confier le destin de nos sociétés à des machines. Ce qui va contraindre nos personnages à coopérer, à se rencontrer pour empêcher l'irréversible.
Et des IA...
On pense à William Gibson, Iain M. Banks (en particulier l'époustouflant Inversions) pour la littérature SF, et à Person of Interest, Mr Robot et Blacklist, pour les séries télé.
Koli, Monono, Tasse et Ursala étaient en grand danger à la fin des Épreuves de Koli. Suivant le signal de « l'Épée d'Albion », ils avaient embarqué sur l'Océan.
Alors que leur navire s'échoue, ils sont sauvés par un immense bateau en fer, sur lequel vivent Paul, Lorraine et leur fils, Stanley. Leur comportement est étrange. Ursala et Monono suspectent rapidement Paul et Lorraine d'être des techs, et non des humains. Quant à Stanley, il oscille entre l'immonde et l'effrayant. En effet, lorsqu'il est en forme, il est extrêmement hostile envers les nouveaux venus. Le reste du temps, il est apathique, après que ses parents l'emmènent prendre son traitement. Peu à peu, nous allons en apprendre davantage sur leurs étranges sauveurs. Ou geôliers, peut-être.
À Mythen-Croyd, Toupie triomphe face aux attaques des forces d'Half-Ax. Bien qu'elle en retire un puissant tech, un véhicule blindé et armé, elle n'en reste pas moins dans une position difficile. Le tech de son mari a été détruit, événement qui le déchoit de son statut de Rempart. Le grand-père de ce dernier est désormais complètement sénile. Une crise de commandement apparaît donc dans le village natal de Koli : son amie d'enfance, Toupie, bien qu'appréciée de tous, fait trop peu de cas des tractations politiques pour se concentrer sur ce que cache Half-Ax, et leur probable nouvelle attaque.
Une troisième narratrice intervient désormais : Monono, qui accompagne Koli depuis son exil. Grâce à son récit, nous en apprenons davantage sur la fin de l'hégémonie humaine, sur la guerre et les technologies qui nous ont fait chuter. Elle nous perd, se joue de nous avec ses airs innocents.
Peut-être fallait-il imaginer dès le premier volume qu'une intelligence artificielle plus que centenaire avait d'autres intérêts que ceux d'un jeune adolescent comme Koli...
Nouvelles de la mère patrie est un recueil de textes écrits à l'origine pour la presse russe, car avant même d'être auteur, Dmitry Glukhovsky est journaliste. Un journaliste sorti de l'école qui forme aujourd'hui, comme elle le faisait hier, les journalistes du Kremlin. Comme tous ceux de sa génération, il est le témoin des chan- gements que traverse la Russie : un pas en avant, deux pas en arrière. Une Russie, où il n'a jamais fait bon d'évoquer et encore moins de coucher par écrit certains sujets sensibles : le pouvoir, ses dérives, ses compro- missions, sa corruption... C'est bien dans la lignée des auteurs de science-fiction soviétiques qu'il inscrit son oeuvre, de manière générale, et les nouvelles qui composent ce recueil, en particulier. On pense aux frères Strougatski, bien sûr, dont les romans pourtant truffés de critiques à l'égard du régime ont toujours échappé à la censure ; à croire que la métaphore se joue de l'esprit retors des bureaucrates censés débusquer la moindre velléité d'insoumission.
Quand Glukhovsky écrit ces récits, c'est à ses concitoyens qu'il les destine, et peu importe qu'ils soient refusés par des directeurs de rédac- tion (après avoir été dûment rémunérés), il les pu- blie quand même sur ses propres réseaux. Pour un lecteur occidental, la fenêtre qu'il ouvre sur le quotidien des gens du peuple comme sur celui des affidés du pouvoir peut ressembler à un mi- roir déformant tant on a l'impression que l'auteur prend le pas sur le journaliste pour forcer le trait sur la naïveté des uns et les compromissions des autres. Malheureusement, la fiction n'est pas très loin de la réalité.
Rien ni personne n'échappe à la plume acerbe de l'auteur, à commencer, bien sûr, par le numéro 1 (qui échange parfois sa place avec le numéro 2) - le Leader de la Nation -, suivi de près par les strates corrompues de l'adminis- tration, les mafieux reconvertis en hommes d'af- faires, les nouveaux riches, les gens modestes, les travailleurs immigrés, les flics honnêtes, les journalistes, la télévision, l'alcoolisme omnipré- sent, les extraterrestres, le diable et ses hordes de démons, et les habitants oubliés des steppes sibériennes. Chacun reçoit son dû, qui pour ses vices, qui pour sa complaisance, qui pour sa naïveté et son incapacité à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure. L'absurde et le fantastique, qui jalonnent le quotidien russe, ne sont jamais loin, et l'on se surprend même parfois à ressentir de la tendresse pour certains protagonistes.
Le 17 octobre 1960 à 11 h 45 du matin, la DS présidentielle fut prise sous le feu d'une mitrailleuse lourde dissimulée dans un camion à la Croix de Berny. Le Général décéda quelques instants plus tard sur ces dernières paroles : « On aurait dû passer par le Petit-Clamart. Quelle chienlit. ». De Gaulle mort, pas de putsch des généraux, pas d'OAS, pas d'accords d'Évian, pas de référendum, et une guerre d'Algérie qui se solde par la partition du pays : Alger et Oran restent françaises. De nos jours, à Alger, l'obsession d'un collectionneur de disques pour une pièce rare des années 60 le conduit à soulever un coin du voile qui occulte les mystères de cette guerre et de ses prolongements.
Sur ce roman foisonnant de plus de cinquante narrateurs (dont Albert Camus, bien sûr) souffle le vent d'une Histoire qui n'est pas la nôtre mais qui aurait pu l'être, à partir des années 60. C'est cela l'uchronie, la vraie, ni nostalgique ni passéiste, mais à contre-courant de la pensée dominante : cela dit que si tout aurait pu se passer autrement, et donc que le futur aussi pourrait être autrement. Le texte le plus ambitieux de Roland C. Wagner - 15 ans de mûrissement, 5 ans d'écriture -qui puise dans sa vie d'enfant et dans les partis pris de ses oeuvres précédentes : la violence et l'ultra-libéralisme ne sont pas une fatalité. Un grand roman de littérature et d'extrapolation sociologique.
Paris, 2063.
Harcelé par l'antipathique inspecteur Trovallec dit «le Dénébien», c'est pour se disculper d'une accusation de meurtre que doit enquêter cette fois Temple Sacré de l'Aube Radieuse, le détective millénariste au chapeau vert fl uo.
Où l'on pénètre la complexité de la psychosphère et où la Grande Terreur de 2013 apparaît sous un éclairage nouveau. Où se profi le aussi l'ombre menaçante de Dragon Rouge, un archétype «fondamentalement archaïque ». L'enjeu ? Rien moins que le destin éthique de l'humanité.
Dans un avenir pas si lointain. l'humanité a su manipuler son génome pour stopper le processus de vieillissement et jouir ainsi d'une forme d'immortalité.
L'Europe, devenue une gigapole hérissée de gratte-ciel où s'entasse l'ensemble de la population, fait figure d'utopie car la vie y est sacrée et la politique de contrôle démographique raisonnée.
La loi du Choix prône que tout couple qui souhaite avoir un enfant doit déclarer la grossesse à l'État et désigner le parent qui devra accepter l'injection d'un accélérateur métabolique qui provoquera son décès à plus ou moins brève échéance.
Une mort pour une vie, c'est le prix de l'État providence européen.
Matricule 717 est un membre de la Phalange qui débusque les contrevenants. Il vit dans un cube miteux de deux mètres d'arête et se contente du boulot de bras droit d'un commandant de groupe d'intervention. Un jour, pourtant, le destin semble lui sourire quand un sénateur lui propose un travail en sous-main : éliminer un activiste du parti de la Vie, farouche opposant à la loi du Choix et au parti de l'Immortalité, qui menace de briser un statu quo séculaire.
Nouvelle voix, nouvelle conteuse : Toupie, Toupie Vennastin, l'amie et amoureuse d'enfance de Koli devenue femme de Rempart à Mythen-Croyd. Alors que Koli et ses compagnons cheminent vers Londres, elle nous narre les événements qui frappent le village. Une maladie y a fait son apparition et le grand-père Vennastin, seul Rempart capable d'y remédier, sent ses moyens le lâcher.
Voyant une alliée en la dernière arrivée dans la famille, il va s'en ouvrir à elle et lui confier son tech, la mettant ainsi en danger de mort.
Toupie nous propose une voix et une voie alternative à celle de Koli. Jeune fille très mûre, elle a une conscience plus aiguë des enjeux politiques de la communauté. Face à un Koli qui, idéaliste et naïf, ne reculait pas devant le conflit, elle offre un contrepoint plus pragmatique voire calculateur, mais bien plus adapté à un monde où la survie de tous est difficile à assurer.
Et Koli alors ? Après avoir anéanti Senlas et ses adeptes, retrouvé le larbin et s'être encombré de Tasse, une rescapée de la secte dont la présence ne fait pas l'unanimité...
Koli et Ursala reprennent leur pérégrination vers Londres ou, du moins, vers la source du signal émis par l'Épée d'Albion, dans l'espoir de découvrir les secrets des anciens techs et du mal qui a frappé l'Engleterre.
Si ce voyage suit un déroulement classique entre végétation hostile, bêtes sauvages et ennemis humains plus redoutables encore, il donne l'opportunité à l'auteur d'approfondir la relation entre Ursala et Monono qui, en outre, semble accéder à certains stades de conscience et d'émancipation.
Il n'est pas si courant qu'un roman de fantasy traite de la vieillesse. Barnabéüs Grodålem y campe un homme tout juste à la retraite, se préparant à écrire ses mémoires.
Élevé dans les couches hautes de la société, fils aîné d'une mage intransigeante, Barnabéüs s'était préparé à faire un jour le voyage vers Agraam- Dilith, la cité blanche, la cité des mages, la cité secrète dont personne ne connaissait le lieu s'il n'était mage lui-même.
Coup de théâtre : à la fin de l'adolescence, ce n'est pas Barnabéüs que sa mère emmène, mais son frère Palpoternim, dont lui se sent si proche, et elle fort peu. Barnabéüs, évincé de la haute société, gagne alors les faubourgs, intègre la guilde pour devenir un ensorceleur des choses menues et continue de chérir son frère.
Toutefois, au moment de transcrire sa vie passée, Barnabéüs en est détourné par une jeune fille qui lui demande son aide pour retrouver son amoureux parti il y a de longs mois avec son père pour Agraam-Dilith et qu'elle désespère de voir revenir. Barnabéüs refuse fermement mais, un matin qu'il était sorti acheter quelques légumes, il voit Prune se faire malmener dans la rue - panier d'osier au bras, il se retrouve à monter à bord d'un bateau pour la protéger...
Et les voilà partis à la découverte d'un monde qu'elle remet en question et que lui estime connaître parce qu'il le croit tel qu'on le lui a inculqué :
Un monde stable, un pays de lacs et de montagnes où personne n'est censé savoir ce qu'il y a sur l'autre versant.
À l'instar de Niourk de Stefan Wul, Le Livre de Koli imagine un futur si dévasté qu'il s'apparente presque au passé. Au lieu d'évoluer, l'humanité a régressé et vit désormais en petites communautés, pauvres et agricoles, coupées les unes des autres par la forêt. Génétiquement modifiés, les arbres et les plantes ont acquis au fil des siècles la capacité de pousser très rapidement, en même temps que le réflexe d'attaquer tout être humain passant à portée de branche. C'est pourquoi le jeune Koli a été élevé dans la crainte de cette nature aussi menaçante qu'envahissante.
Heureusement, quelques élus sont capables de faire fonctionner une ancienne technologie (les restes de notre science du XXe siècle) et assurent ainsi la protection du village. Ils jouissent d'un prestige révérencieux et échappent aux corvées quotidiennes.
Rien d'étonnant donc à ce que Koli, à la veille de ses 15 ans, rêve d'intégrer cette élite et d'endosser leur autorité. Mais la technologie ne s'éveille pas pour lui, et il se voit condamné à une vie de dur labeur sans perspective de récompense...
C'est plus qu'il n'en peut supporter : Koli décide de voler la technologie qu'il n'a pas su gagner. Loin de lui faciliter la vie, cela marquera le début des ennuis : banni de son village, il devra affronter la forêt, ses dangers et ses secrets.
Quatre novellas dans un univers de science-fiction où les humains ont exploré l'espace et installé des colonies sur lesquelles des corporations règnent en maître. Ce monde ultra-connecté voit se côtoyer toutes sortes d'hybrides - humains, humains augmentés, androïdes, programmes informatiques en tous genres et intelligences artificielles.
Le narrateur, qui écrit son journal, est un être synthétique asexué, un androïde de sécurité chargé d'assurer la protection des clients qu'on lui assigne. Ce synthétique, qui se surnomme spontanément « AssaSynth » en raison de son passé sanglant, pose un regard froid et dédaigneux sur l'humanité.
Ironie et flegme sont de mise, car tout ce que cet androïde désire, c'est qu'on le laisse tranquille. Il a piraté son module de contrôle - un secret quit lui vaudrait d'être détruit si cela venait à se savoir -, et préfère de loin visionner des épisodes de son soap opera préféré téléchargés en douce plutôt que de fréquenter des humains qu'il ne comprend pas et qui le lui rendent bien.