L'expérience du handicap à l'école N°92, juin 2023 L'expérience du handicap à l'école a été marquée par une série de paradoxes et de tensions au cours des dernières décennies. Comment varie-t-elle en fonction du type de handicap, des contextes socio-culturels nationaux et du fait de l'ignorance collective ? Comment les pratiques effectives mises en place par les écoles, les familles et d'autres partenaires peuvent-elles faire évoluer les objectifs d'intégration scolaire et d'inclusion sociale. Quel vocabulaire utiliser ?
Que prévoir, en termes de dispositions à prendre et d'accompagnement des acteurs impliqués ? Les articles ici réunis proposent d'examiner les politiques éducatives et les pratiques des enseignants, des acteurs et des professionnels dans huit systèmes éducatifs, répartis sur quatre continents : la Bulgarie, le Canada, la République démocratique du Congo, l'Italie, la France, le Japon, le Mexique et la Zambie. Le choix de ces contextes différents, auquel s'ajoutent un entretien avec l'une des responsables de l'ONG Handicap International et une bibliographie, a été guidé par la volonté de contribuer à la réflexion sur les soutiens effectifs et différenciés offerts aux élèves vivant avec un handicap.
Le chemin à parcourir pour rendre positive l'expérience de scolarisation des enfants et des jeunes handicapés reste semé d'embûches multiples dans de nombreux pays. Tous les auteurs s'accordent à souligner l'importance de l'attention portée à l'environnement socio-éducatif, qui rend possible ou non la réalisation du potentiel de chaque enfant.
Un numéro coordonné par :
- Abdeljalil Akkari, professeur en dimensions internationales et comparatives de l'éducation à l'Université de Genève (Suisse) - Jean-Claude Kalubi, directeur du département d'études sur l'adaptation scolaire et sociale à l'Université de Sherbrooke (Canada)
Dans la plupart des pays, la mise en place d'un système scolaire public s'est accompagnée de la création de syndicats d'enseignants, qui se sont développés au xxe siècle, au fur et à mesure que l'offre éducative de l'État s'étendait et s'universalisait.
Aujourd'hui, les syndicats d'enseignants restent souvent au centre de la discussion sur les changements éducatifs, étant considérés par certains comme un obstacle aux réformes nécessaires, tandis que d'autres voient en eux des défenseurs de valeurs et d'intérêts qui ne sont pas spécifiques aux enseignants, et un bastion de l'éducation publique.
S'éloignant de cette logique polarisée, ce nouveau dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres se propose de cerner, à travers 10 études de cas, les évolutions du syndicalisme enseignant en ce début de xxie siècle. Est-il affaibli, en retrait, ou connaît-il un processus de renouvellement et de recherche de nouvelles formes d'expression qui correspondraient aux transformations éducatives en cours ?
À la lecture des articles, on constate une désaffection certaine des enseignants pour leurs syndicats, non seulement dans les pays en développement, marqués par de fortes inégalités sociales dans l'accès à l'éducation, mais aussi dans certains pays développés. Les revendications traditionnelles, en vue de meilleures conditions de travail, de rémunération et de défense des acquis sociaux, ne semblent plus suffire à susciter une adhésion durable.
Mais on observe aussi une dynamique nouvelle : dans certains contextes, les syndicats proposent des réformes du système scolaire et du rôle des enseignants. D'autres formes de représentation et d´organisation émergent. Ces changements, encore embryonnaires, permettront-ils, dans les années qui viennent, de donner une nouvelle voix aux enseignants dans les écoles et dans la société ?
Travailler en collaboration à l'école - N°90, septembre 2022 Le travail collaboratif à l'école est souvent cité comme l'une des pistes à suivre pour participer à la résolution de cette « crise du sens » qui semble frapper de nombreux systèmes éducatifs. Si l'idée que l'on travaille et apprend mieux à plusieurs semble être une évidence, elle mérite pourtant d'être examinée de près : se réunir pour faire ce que chacun savait déjà faire, ce n'est pas la même chose que joindre ses efforts pour le bénéfice de tous et de chacun.
Neuf études de cas, réalisées dans des pays et des contextes très différents, composent ce dossier qui traite non seulement du travail en collaboration des élèves et des enseignants, mais aussi de celui des personnels, de l'institution et des familles.
Suffit-il d'appeler officiellement à la collaboration pour que celle-ci soit effective ? Existe-t-il des « bonnes pratiques » transférables d'un pays à un autre ? Que peut-on apprendre des initiatives qui donnent toute leur place aux élèves ? En quoi permettent-elles d'améliorer la qualité générale de l'éducation ? Avec quelle prise en compte des cultures autochtones ?
Ce numéro apporte des éclairages sur le fonctionnement de l'école, en invitant à réfléchir sur la culture scolaire, sur le parcours de formation des élèves et des personnels qui les accompagnent dans leurs apprentissages. Il souligne l'importance de prendre en compte l'ensemble des acteurs, savoirs et valeurs de l'école.
Études de cas : Chine, Espagne, France, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Québec/Suisse, Rwanda, Suède.
Un numéro coordonné par :
- Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'université Paris 8 Saint-Denis, membre du centre interdisciplinaire de recherche « Culture, éducation, formation, travail » (CIRCEFT) et de l'équipe de recherche ESCOL (Éducation, scolarisation). Il étudie notamment les inégalités sociales de réussite scolaire et la manière dont elles se construisent.
- Jean-Pierre Véran, membre du laboratoire Bonheurs, CY Cergy Paris Université. Inspecteur d'académie honoraire, membre du comité de rédaction de la Revue internationale d'éducation de Sèvres et expert auprès de France Éducation International. Il intervient sur les questions de gouvernance des organisations éducatives, de politiques éducatives et d'éducation aux médias et à l'information.
D'une conception traditionnelle fondée sur l'hygiène et la prévention des maladies à la prise en compte du bien-être global des enfants, la définition de la santé à l'école a beaucoup évolué au fil des deux derniers siècles, sous l'influence des grandes organisations internationales. Si nombre de recherches portent sur ce sujet, force est de constater que peu d'études examinent les relations établies entre les familles, l'école et les professionnels de santé.Ces trois acteurs également concernés partagent-ils les mêmes objectifs et les mêmes attentes ? Comment s'articulent les normes scolaires et les normes de santé ? Qui possède l'expertise et le pouvoir d'agir ? Le 89e dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres s'intéresse aussi bien aux représentations et aux pratiques de chacun qu'aux effets des dispositifs mis en place, dans des pays aux contextes socioculturels et politiques variés.Même si les études de cas font ressortir une grande diversité de réponses et de situations, il est intéressant de souligner des éléments de convergence tels que l'approche des besoins spécifiques des enfants, l'attention portée aux troubles scolaires, la question de la prévention, ou encore la recherche du bien-être des élèves.L'équilibre entre les acteurs reste toutefois fragile et le sujet ne demande qu'à être davantage exploré.Études de cas : Allemagne, Belgique, Cameroun, Chine, Pays-Bas, Pologne, comparaison Québec-Flandre, Tunisie, Turquie.
Sous la direction de Hélène Buisson-Fenet et Yannick Tenne
La musique est une activité que l'on retrouve dans toutes les civilisations humaines. Aujourd'hui, les études de neurosciences cognitives suggèrent qu'elle a un pouvoir transformationnel sur la formation de l'esprit, qui modifie les aptitudes cognitives, comportementales et sociales tout au long de la vie humaine.
Dans différents pays, en quoi l'apprentissage de la musique contribue-t-il à faciliter l'éducation et s'insère-t-il dans les politiques éducatives ?
À partir d'études proposées par des chercheurs en neurosciences, mais aussi des musicologues, des ethnologues, des acteurs de l'éducation, ainsi que des élèves et leurs parents, ce numéro propose d'abord une réflexion sur les effets structurants de la pratique musicale sur le développement du cerveau. Il aborde ensuite, à travers plusieurs études de cas, les rapports entre muÀsique et société et leurs implications sur l'éducation.
Du Danemark à l'Afrique du Sud, de l'Inde au Venezuela, en passant par le Sénégal, Trinidad et Tobago, les États-Unis, la France et l'Espagne, les auteurs mettent en évidence la façon dont la pratique musicale se traduit par un bouleversement cognitif, social, et identitaire des individus, qui a une influence positive sur la cohésion du groupe.
Au moment où, en France, la formation des enseignants suscite passions et inquiétudes et révèle les tensions qui traversent la société, ce numéro s'interroge sur la façon dont d'autres pays définissent les grandes options qui inspirent leurs dispositifs de formation et dont ils organisent la formation initiale et le développement professionnel des maîtres.Aucun modèle stabilisé ne semble émerger, même si la formation des enseignants, partout considérée comme un enjeu majeur, tend souvent à être allongée et fait l'objet de réformes.
La confrontation des analyses permet cependant d'identifier des problématiques récurrentes : la question des savoirs et de la professionnalisation ; l'approche par compétences ; le rôle de l'État ; le choix des opérateurs ; la formation et le recrutement.Pays étudiés : Angleterre, Argentine, Corée du Sud, États-Unis, France, Grèce, pays des Balkans Occidentaux, Québec, Suède.Un numéro coordonné par Alain Boissinot, recteur de l'académie de Versailles.
Comment adapter la qualité et les flux de formation professionnelle initiale aux besoins économiques ? Avec quels diplômes, quel rôle des entreprises, quel pilotage par l'État, quelle importance de la formation générale, quelle place pour l'apprentissage ?
Ces questions, d'une importance cruciale dans un contexte de crise qui se traduit dans de nombreux pays par de grandes difficultés d'insertion des jeunes à la fin de la formation initiale, interpellent partout les décideurs, avec une plus ou moins grande intensité selon les contextes.
Les dix études de cas proposées dans ce dossier portent sur l'Eu- rope (Italie, Allemagne, France, Pologne), l'Afrique (Maroc, Côte d'Ivoire), l'Asie (Chine, Singapour et Philippines) et les Amériques (Québec et Colombie). Elles sont complétées d'une synthèse sur les pays de l'OCDE et d'une bibliographie analytique.L'attention se porte principalement sur la formation des ouvriers et employés jusqu'aux techniciens. Dans de nombreux pays développés, c'est ce niveau intermédiaire qui pose le plus de problèmes en termes d'employa- bilité. C'est aussi le niveau où l'on trouve le plus de différences entre les systèmes, aussi bien en ce qui concerne le pilotage politique que le rôle confié à la sphère professionnelle.
Cet échantillonnage met en évidence non seulement des problématiques communes, auxquelles sont apportées des réponses complexes, mais aussi une tendance générale : l'importance de la maîtrise des compétences fon- damentales est devenue déterminante, de même que celle des formations scientifiques et techniques comme facteur de qualité dans les systèmes de formation.
Le phénomène de massification de la scolarisation, qui s'accentue au début du XXIe siècle, engendre une plus grande hétérogénéité des publics scolaires et provoque un besoin accru de nouveaux enseignants dans des proportions jamais atteintes. Qui sont aujourd'hui ces nouveaux enseignants, comment sont-ils formés et découvrent-ils le métier, quelle est leur insertion dans l'établissement scolaire ou dans l'institution ?À travers huit études de cas (Argentine, Chine (Shanghai), États-Unis, Finlande, France, Niger, Rwanda, Suisse) et un article de l'OCDE, le numéro 74 de la Revue internationale d'éducation de Sèvres met en évidence, dans des contextes pourtant très différents, une exigence commune de professionnalisation, qui demeure paradoxale pour de multiples raisons. Les auteurs soulignent aussi l'importance cruciale de l'accompagnement dans l'établissement scolaire et l'enjeu politique du développement professionnel des enseignants.Dans de nombreux pays, on observe une diversification des parcours des enseignants débutants et un phénomène de décrochage professionnel, en lien avec les conditions matérielles et symboliques d'exercice du métier. Les réorganisations en cours du métier d'enseignant, montrées par les contributions, révèlent, de fait, les modèles politiques d'éducation des sociétés contemporaines.Un numéro coordonné par Patrick Rayou, Université Paris 8, et Jean-Pierre Véran, IA-IPR honoraire
À l'heure où l'on parle beaucoup de la mondialisation et de la force unificatrice d'organisations internationales telles que l'OCDE, n'est-il pas paradoxal d'avancer l'hypothèse d'une fragmentation des systèmes éducatifs ?
Les études rassemblées dans ce 76e dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres, qui portent aussi bien sur des pays (Pérou, États-Unis, Sénégal, France, Corée du Sud, pays scandinaves) que sur des réseaux d'écoles (Montessori, baccalauréat International, écoles confessionnelles en Europe), tendent à montrer que non.
La fragmentation des systèmes scolaires nationaux - ou les freins aux processus d'unification de ces systèmes - s'expliquent par plusieurs phénomènes mondialisés. Les uns rendent difficile les compromis nationaux autour de finalités et modèles d'éducation, tandis que d'autres favorisent des réseaux internationaux d'établissements s'écartant du modèle national. Ainsi chaque système scolaire national tend-il aujourd'hui à se fragmenter sur deux axes, l'un lié à la stratification sociale et l'autre à la différenciation des modèles et projets éducatifs. On ne peut actuellement prédire si cette fragmentation va persister et signer la fin des systèmes scolaires nationaux ou si elle débouchera sur la recomposition de systèmes unifiés.
Déni de faits attestés et vérifiables, refus de théories (en particulier de l'évolution), adhésions à des discours extrêmes ou à des contre-vérités manifestes, mise en cause de théories scientifiques avérées... Voilà ce que peuvent rencontrer aujourd'hui les enseignants dans leurs classes et l'on s'inquiète, à raison, de l'extension du négationnisme, de la propagation des fausses nouvelles, des ravages du complotisme, particulièrement auprès des jeunes.
Afin de penser posément ce sujet « brûlant », ce dossier propose d'examiner dix contextes très différents : la Belgique, le Chili, les États-Unis, la France, la Hongrie, l'Irlande du Nord, les Pays-Bas, le Sénégal, Singapour et la Turquie.
En cours de biologie, d'histoire, d'éducation morale ou civique, de philosophie, que vivent et font les enseignants de ces pays, aux prises avec des discours et des propos ou attitudes d'élèves qui entrent en conflit les uns avec les autres et avec ce qu'ils sont censés transmettre ?
On est frappé, à la lecture des articles, par la multiplicité des « conflits de vérité », par l'acuité des préoccupations.
Les auteurs, de plusieurs disciplines, mettent en évidence les problèmes épistémologiques, politiques et éthiques contemporains soulevés par cette question. Ils en proposent des élucidations, analysent des situations de classe, et suggèrent des orientations pédagogiques. Apprendre aux élèves à exercer leur raison ne va pas sans attention portée à la dimension émotionnelle des sujets abordés, à leur histoire, aux conditions politiques et éthiques de la pensée critique.
Ce dossier pourrait être alarmant. Il n'est pas alarmiste. Il manifeste la mobilisation des chercheurs, montre l'ingéniosité des enseignants, l'implication de leurs formateurs, l'intelligence des élèves. Il souligne aussi combien l'éducation, la pensée critique, la parole créatrice, dans cette dangereuse passe, sont l'affaire de tous.
La question de l'inclusion est aujourd'hui au coeur des problématiques éducatives. Alors qu'à l'origine, elle concernait surtout les élèves handicapés ou présentant des troubles de l'apprentissage, l'école inclusive se donne désormais pour objectif de veiller à l'inclusion de tous les enfants, sans distinction, en prenant en compte leur diversité. On constate cependant que ce discours s'accompagne, à divers degrés selon les pays, d'un maintien ou d'une aggravation des inégalités scolaires, de difficultés d'enseignement pour les professeurs et, parfois, de résistances familiales. Ce nouveau dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres se propose d'apporter des regards croisés sur cette problématique, en interrogeant l'évolution des conceptions éducatives au sein de neuf pays : l'Italie, le Brésil, Israël, les États-Unis, la Slovaquie, le Mali, le Laos, la Suisse et la France. Dans chaque pays, le parcours vers l'inclusion est un processus long et jalonné de multiples étapes. Des intentions aux réalisations, les institutions et leurs acteurs sont partout projetés dans des situations d'une grande complexité. Pour les auteurs, l'inclusion scolaire constitue cependant un objectif atteignable, et offre un potentiel pour améliorer la cohésion sociale, les relations interculturelles et les possibilités d'éducation de tous les enfants. La question centrale est celle de la capacité des systèmes éducatifs à mobiliser tous les acteurs en faveur de l'inclusion.
Dans ce numéro, la Revue internationale d'éducation de Sèvres s'intéresse à de grandes figures qui, au fil des siècles, ont fait évoluer l'éducation et ont eu une influence au-delà de leur époque et du contexte dans lequel elles sont apparues. De Confucius à Averroès et Ibn Khaldûn, de Dewey à Montessori, Vygotski ou Piaget, de Freire à Freud, Abreu, Condorcet, Rousseau ou Ferry, de la Paideia à l'évolution des conceptions de l'éducation en Afrique, un large éventail d'époques et de contextes est proposé au lecteur. Ce panorama, qui s'intéresse aussi bien à des personnalités qu'à des mouvements, permet de mettre en évidence quatre grands chemins, au sein de quatre civilisations, qui continuent d'être empruntés aujourd'hui. En ces temps actuels de grandes mutations sociétales, est-il possible, en étudiant la chaîne des événements, des idées et des ruptures, d'entrevoir le cheminement futur de l'éducation ? C'est le défi que tente de relever ce nouveau dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres.
Nouveauté 2019 Depuis un certain nombre d'années, l'université connaît de nombreuses mutations qui font évoluer l'enseignement et favorisent le développement d'un objet nouveau : la pédagogie universitaire.Partout dans le monde, les pratiques d'enseignement se modifient sous l'influence des changements sociaux et sociétaux : massification, arrivée des nouvelles technologies, modification du rapport au savoir, aspirations inédites et mobilité accrue des étudiants, exigence de pédagogies diversifiées, etc. De nouvelles formes d'enseignement apparaissent (apprentissage par problèmes, classe inversée, formations à distance, hybrides ou co-modales...), mais ce sont aussi les modalités d'évaluation et les espaces d'apprentissage qui évoluent. Et si, il y a quelques années encore, la formation des enseignants universitaires à la pédagogie était encore embryonnaire, des centres d'appui à la pédagogie se créent maintenant dans le monde entier, quelle que soit la typologiedes établissements, tandis que s'affirme la question de la valorisation de l'engagement pédagogique des enseignants.Les études de cas rassemblées dans ce numéro de la Revue internationale d'éducation de Sèvres (Belgique, Chine, Danemark, France, Liban, Québec, Sénégal), complétées d'une étude bibliographique, mettent en évidence la convergence de ces évolutions et les défis à relever ainsi que les réponses apportées, selon les contextes.
Un dossier coordonné par le professeur Philippe Lalle, conseiller stratégique pour la pédagogie, ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation
Pourquoi et comment punit-on dans les écoles au Burkina Faso, au Bénin, au Japon, en Russie, en France, en Algérie, en Angleterre, aux États-Unis ou encore au Québec ?
La question de la sanction à l'école, longtemps oubliée, souvent passée sous silence, revient aujourd'hui en force dans de nombreux pays.
Ce 81e dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres souligne les questions et les défis que ces neuf systèmes scolaires très différents ont à relever.
S'appuyant notamment sur des enquêtes menées auprès d'élèves, d'enseignants et de parents, ce voyage au coeur des pratiques punitives montre des écoles inquiètes. Mais il met aussi en lumière les solutions et les expériences originales qui sont mises en oeuvre.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la sanction est un analyseur de première importance pour comprendre ce qu'éduquer veut dire, à un moment donné, dans une société donnée. Elle est bel et bien une question éducative majeure.
Un dossier coordonné par Eirick Prairat, professeur de philosophie de l'éducation à l'Université de Lorraine
Les processus de privatisation « en » éducation et « de » l'éducation concernent désormais la plupart des pays du monde.
Dans un contexte de mondialisation et d'internationalisation accrues des systèmes éducatifs, la mise en oeuvre, ces dernières décennies, de mesures spécifiques de privatisation, le développement d'un secteur marchand de l'éducation, mais aussi des évolutions sociétales de fond concernant les notions d'individualisme et d'individu interrogent d'une nouvelle manière les enjeux liés aux privatisations.
La promotion des intérêts privés est-elle compatible avec un processus d'éducation ? Induit-elle irrémédiablement, par exemple, une conception utilitariste de l'éducation ? Quel est son impact sur les nouvelles générations et leur capacité à faire société ? Finalement, les privatisations en cours de l'éducation en changent-elles la nature ou ne s'agit-il que d'une différence de modalité d'organisation ou de gouvernance ?
Pour répondre à ces questions, ce dossier rassemble les contributions de treize chercheurs en éducation, spécialistes mondiaux réputés ou auteurs d'enquêtes pionnières dans leur domaine, dont les travaux permettent d'envisager une grande diversité de cas (Angleterre, Chili, Côte d'Ivoire, États-Unis, France, Inde, Suède. Il met également en évidence des problématiques transversales à de nombreux pays, comme le développement du soutien scolaire privé en Asie ou les stratégies mises en oeuvre par des entreprises privées pour influencer les politiques éducatives.
Quelle que soit la définition retenue, tous les auteurs soulignent la croissance sans précédent de la privatisation ces dernières années. Illustrer cette diversité est l'un des objectifs majeurs de ce dossier qui donne à voir trois principales formes de privatisation, non exclusives et clairement liées les unes aux autres : une privatisation par le biais de politiques publiques spécifiques, une privatisation par le marché et une privatisation par une prise en compte croissante d'aspirations et d'intérêts individuels privés.
Un dossier coordonné par Thierry Chevaillier, Université de Bourgogne, et Xavier Pons, Université Paris-Est Créteil
La crise de la Covid-19 a mis en lumière l'importance de la parole des chercheurs dans la prise de décision politique.
Qu'en est-il dans le domaine de l'éducation ?
Comment s'articulent les relations entre la recherche en éducation, la décision politique et l'action de terrain ? Quel est le pouvoir des différents acteurs et où est-il situé ?
Ce numéro analyse des contextes variés : France, Chine, Mexique, Russie, Suède ou encore Pays de Galles ou Québec, et élargit la réflexion au cas de l'Afrique et des pays arabes. Il met en évidence les différents équilibres en place et leur impact sur l'éducation.
Une coopération étroite entre les sphères de la recherche, de la décision et de l'action semble plus que jamais nécessaire pour que les systèmes éducatifs puissent répondre aux besoins d'éducation et faire face aux mutations sociétales.
Ce dossier tente ainsi de dégager les conditions qui permettraient de créer de l'intelligence collective au bénéfice de la qualité de l'éducation.
Un numéro coordonné par Jean-Marie De Ketele, Université catholique de Louvain, rédacteur en chef de la Revue internationale d'éducation de Sèvres.
Dans la plupart des pays, la conviction est désormais acquise que c'est de la base et non du sommet que l'École peut se réformer et progresser. Beaucoup ont choisi de confier plus de responsabilités au niveau local et d'accorder une autonomie grandissante aux établissements scolaires. Les modes et les fonctions de direction sont devenus des priorités dans les programmes d'action gouvernementaux. On assiste à un foisonnement d'études internationales et de travaux de recherche sur ce sujet.
Cependant, si des modèles de direction efficaces émergent de l'analyse des pratiques professionnelles, on a du mal à saisir la réalité diverse et mouvante du métier de chef d'établissement aujourd'hui.
La Revue internationale d'éducation de Sèvres a donc choisi de donner la parole à des acteurs situés à différents niveaux du système éducatif, des chercheurs, des praticiens, des responsables institutionnels, tous experts reconnus du sujet dans des pays de traditions scolaires et de cultures différentes.Sans tabous, ils cernent les réalités et les questionnements d'une profession encore largement en construction, en confrontant le métier prescrit et le métier réel tel qu'il apparaît dans les témoignages et les pratiques.
S'agit-il d'un vrai métier ou d'une simple fonction ? Parle-t-on d'un ou de plusieurs métiers ? Directeur, principal, rektor, personnel de direction, derrière la diversité des titres et la variété des contextes, peut-on dégager une même identité professionnelle ?Partout, la direction des établissements scolaires se révèle une question complexe, d'une réelle importance stratégique, car il s'agit de répondre à la multiplication de nouvelles exigences.
Tous les auteurs soulignent que les transformations, en cours ou à venir, ne peuvent prendre sens qu'en référence à un système explicite de valeurs morales et éthiques. Sans ce dernier, il serait illusoire de faire reposer la réussite de l'École sur les seules épaules des chefs d'établissement, quelle que soit par ailleurs la force de leur engagement et de leurs convictions.
Études de cas : Allemagne, Chili, États-Unis, France, Portugal, Slovénie, Suède Un numéro coordonné par Ghislaine Matringe, Inspectrice générale honoraire de l'Éducation nationaleSommaire :Ghislaine Matringe Introduction Les évolutions du métier de chef d'établissement Constats, enjeux et perspectives Rachel D. Roegman, Thomas Hatch, Carolyn Riehl Le leadership en des temps incertains Pratiques clés pour les chefs d'établissement aux États-Unis João Barroso, Université de Lisbonne La gestion scolaire, entre modernisation et exigence démocratique Le cas du Portugal Anne Barrère, Pascal Bolloré, Alain Bouvier, Ghislaine Matringe, Bernard Toulemonde Des identités professionnelles en construction Les chefs d'établissement en France Table ronde José Weinstein, Gonzalo Munoz, Javiera Marfan La direction pédagogique des chefs d'établissement, un défi à relever Le cas du Chili Stefan Brauckmann Entre droits et devoirs élargis Une perspective empirique sur l'action des chefs d'établissements allemands Andrej Koren Quel développement professionnel des chefs d'établissement ?
Le cas de la Slovénie Dan Collberg Quelle identité pour les chefs d'établissement ?
La Suède entre décentralisation et recentralisation Hélène Beaucher Références bibliographiques
Dans plusieurs pays, on constate un échec des politiques de réforme et d'innovation. Et pourtant, l'école change. Quels sont les changements à l'oeuvre et qui tendent à modifier, de façon parfois peu visible mais en profondeur, le paysage des systèmes éducatifs?