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Contes / Légendes
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Aux frontières du conte populaire, du mythe, du proverbe et de l'histoire drôle, la fable constitue peut-être le plus ancien genre littéraire cultivé presque sans interruption jusqu'à nos jours. Dans l'histoire de ce domaine immense qui s'étend des papyrus égyptiens au Mahabharata, d'Horace à Marie de France, de Phèdre à La Fontaine, le recueil d'Ésope constitue un document de première importance. Les pièces qu'il regroupe ouvrent au lecteur l'univers quotidien et le panthéon familier de tout un peuple anonyme de voyageurs, de chasseurs, de paysans ou d'esclaves. On y découvrira sous forme dépouillée la morale courante que les Grecs ont inculquée à leurs enfants. Les animaux de la fable ne se racontent jamais de fables : dans l'âge d'or qui était le leur, ils n'en avaient sans doute pas besoin ; dans l'âge de fer qui est le nôtre, dont ils nous proposent à leur tour un reflet, ils n'en ont plus le temps. Dans le clivage entre les deux temps se tient la fable, depuis au moins quarante-cinq siècles, avec le père qu'elle s'adopta, venu de Grèce ou d'Orient, d'emblée aussi fabuleux qu'elle.
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Écrits pour la plupart au XIIIe siècle, les fabliaux sont des contes à rire, des récits courts et sans prétention symbolique, véritable contrepoint et contrepied de la littérature courtoise. Ils racontent, avec un humour tour à tour cynique et tendre, des aventures plaisantes ou exemplaires, et mettent en scène des épisodes de la vie quotidienne médiévale. C'est, ici, l'histoire d'un paysan trompé, là celle d'un savetier se vengeant du prêtre qui l'a fait cocu. Si les femmes n'ont pas toujours le beau rôle - elles sont avares, mégères et inconstantes-, elles apparaissent aussi d'une redoutable habileté... Histoires lestement contées où le dialogue anime le scénario, les fabliaux nous invitent à découvrir un Moyen Âge déridé et souriant, dont on méconnaît parfois l'existence.
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À soixante-huit ans, George Sand invente, pour amuser et instruire ses petites-filles, une dizaine de contes merveilleux. Au dire de la grand-mère, la nature est un monde peuplé d'esprits, dans lequel, secrètement, les montagnes s'animent (Le Géant Yéous), les nuages chantent (Le Nuage rose), les grenouilles et les fleurs conversent (La Reine Coax, Ce que disent les fleurs)... Même les statues et les tableaux, dans Le Château de Pictordu, prennent vie. Autant de faits extraordinaires dont seuls les enfants, véritables héros de ces contes d'apprentissage, peuvent être témoins...
Dernier ouvrage publié du vivant de George Sand, les Contes d'une grand-mère (1873-1876) manifestent la vitalité sans faille de cet écrivain. Par-delà l'enseignement transmis aux enfants, c'est sa philosophie qu'elle dévoile à la veille de sa mort : voir, entendre, comprendre, aussi loin que possible.
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«Si les frères Grimm ont répondu justement à leur vocation philologique en s'empressant de fixer par écrit, quand elle allait mourir, une tradition orale qui rejoignait intimement, en dépit des chaos de l'histoire, non seulement les fraîches sources des temps gothiques et romans, mais bien au-delà, les eaux claires des plus hautes enfances de l'humanité, nous répondons aussi à notre vocation et aux urgences poétiques en apportant ici, pour ressusciter une imagination qui se meurt, le jeu complet de ces images profondes qui sont immortelles quand nous ne le sommes pas.» Armel Guerne
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