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Queer Zones. La trilogie regroupe les trois volumes du même nom publiés entre 2000 et 2011, dont le désormais classique Queer Zones. Politique des identités et des savoirs, qui a impulsé la théorie et la politique queer en France. On y voit surgir au fil des pages la post-pornographie ainsi que des explorations politiques, théoriques et personnelles qui renouvellent le féminisme, les études de genre et la théorie du genre. S'y croisent Wittig et Foucault, Butler et Despentes, Deleuze-Guattari et Monika Treut, à l'ombre des subcultures et des subjectivités minoritaires, vivantes et dissidentes, proliférantes et militantes.
Mêlant, dans un style flamboyant, recherche et critique, chronique et polémique, Sam Bourcier construit un féminisme pro-sexe et biopolitique qui est une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoirs, corps et disciplines. Ars erotica, ars theorica, ars politica : la trilogie est l'indispensable boîte à outils de celles et ceux qui veulent sortir des cadres hétéro- et homo- normatifs, du musée de la différence sexuelle et de la binarité - en un mot, vivre et penser comme des queers.
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Pour en finir avec la passion : l'abus en littérature
Sarah Delale, Elodie Pinel, Marie-Pierre Tachet
- Amsterdam
- 21 Avril 2023
- 9782354802639
À l'heure où les procès en « wokisme » se multiplient, une approche résolument féministe de la littérature. Au sein du patrimoine littéraire français comme dans les fictions contemporaines, il est un motif dont le traitement ne cesse de surprendre : celui de la passion. Confondue - parfois à dessein - avec l'amour, elle est le masque sous lequel se dissimulent toutes sortes d'abus : des manipulations constitutives de la séduction aux situations d'emprise, des dynamiques de harcèlement aux crimes dits « passionnels ». Cet ouvrage montre comment l'identification des actes des protagonistes d'oeuvres littéraires à l'expression d'une « passion » permet d'occulter la question du consentement, celle des rapports de domination et, plus largement, les violences physiques et psychologiques que subissent les femmes. De Don Juan à La Princesse de Clèves, des écrits de Choderlos de Laclos à ceux de Marguerite Duras et d'Annie Ernaux, les autrices de ce livre nous invitent à poser un regard lucide sur l'évolution des conceptions culturelles et littéraires dans la société française, ainsi qu'à interroger en profondeur les raisons pour lesquelles l'amour y demeure indissociable de la souffrance.
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Le propriétaire absent
Takiji Kobayashi
- Amsterdam
- L'ordinaire Du Capital
- 13 Octobre 2017
- 9782354801618
À mi-chemin du reportage et du roman, Le Propriétaire absent peint la vie des paysans à Hokkaido dans les années 1920. Partis défricher et coloniser l'île par milliers après son annexion définitive à la fin du xixe siècle, ces migrants découvrent les duretés de l'exploitation et de la lutte. Autour de Ken, protagoniste du livre, Takiji Kobayashi déploie en spirale une chronique ordinaire du capitalisme d'État. Ce « portrait d'une époque », pour reprendre les mots de l'auteur, se nourrit des qualités visuelles d'une écriture qui emprunte sa vigueur aux procédés cinématographiques :
Montage, gros plan, déroulé panoramique des paysages, mais aussi accélérations, ralentis et arrêts sur image. Dans cet ouvrage, l'auteur livre, par des voies détournées, quelque chose de sa propre expérience et dénonce les abus de la Hokkaidô Takushoku Bank, qui l'emploie alors et qui s'en sépare quand paraît ce roman à charge. Après la publication du Bateau usine, voici un autre ouvrage majeur de la littérature prolétarienne japonaise.
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Un matin, David, un brocanteur, m'avoue que, pour lui, commercer n'est qu'un hobby : il est avant tout joueur de poker professionnel, activité qui, dit-il avec enthousiasme, lui ouvre des portes vers d'autres mondes. Autour des tables de jeu, lors des tournois, il rencontre des stars, des gens uniques comme Patrick Bruel : peu d'intermédiaires nous en séparent, le monde est petit.
L'écriture de nos échanges courants nous permet de retracer ces relations, parfois hasardeuses, parfois apparemment plus nécessaires, qui nous relient, de proche en proche, à une vedette, une gloire : Patrick Bruel mais aussi Didier Raoult, Sophie Marceau, François Fillon, Christiane Taubira, Bernard-Henri Lévy...
Gloire reconstruit ces tissus d'affections et de désaffections, de liaisons et de déliaisons, et les constitue en formes sensibles de nos capitaux sociaux. -
Un humoriste qui multiplie, jusqu'au négationnisme, les mauvaises blagues sur la Shoah ; des activistes qui le soutiennent en invoquant le passé esclavagiste ; des candidats à la présidentielle qui tiennent à faire connaître leur jugement sur l'histoire coloniale de la France ; des ministres et des éditorialistes qui appellent à "retrouver" un âge d'or républicain ; des musulmans qui se comparent aux Juifs de l'entre-deux guerres pour alerter sur leur oppression ; des statues de Colbert déboulonnées, dégradées ou simplement contestées...
Le passé n'en finit pas de ne pas passer. C'est aux "guerres des mémoires" qui ont scandé la dernière décennie qu'est consacré ce livre. La question mémorielle est une question sociale et politique à part entière. A rebours des rappels à l'ordre, qui délégitiment toute "revendication mémorielle" , tout dissensus, toute liberté prise avec le "récit national" , il s'agit de penser avec les mémoires "illégitimes" - celle des Noirs, des Arabes, des Asiatiques, des Arménien.
Ne. s, des Juifs, mais aussi des femmes, des classes ouvrières, des minorités sexuelles et de tous les groupes opprimés. Il s'agit enfin de déboulonner des "grands hommes" et des "gros mots" ("moralisme" , "manichéisme" , "ressentiment" , "victimisation" , etc.) dont la fonction est d'intimider, d'empêcher de penser les rapports entre passé et présent. Au fil de ces pages, la pensée reprend ses droits, et avec elle le fondement de toute politique : le principe d'égalité.
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Dans le blanc des yeux : diversité, racisme et médias
Maxime Cervulle
- Amsterdam
- 19 Novembre 2021
- 9782354802394
Diversité », « lutte contre les discriminations », « statistiques ethniques » : autant d'expressions qui, depuis les années 2000, n'ont cessé d'alimenter la controverse au sein de la sphère publique française. Dans ce contexte, les domaines audiovisuel et cinématographique ont été au coeur des préoccupations et la question de la représentation des dites « minorités visibles » a été particulièrement polémique. Inversant les termes habituels du débat français autour de la « diversité », cet ouvrage propose d'interroger la construction sociale de la blanchité. Ce concept anglo américain, né à la fin des années 1980 et presque complètement ignoré en France, désigne un mode de problématisation des rapports de race : l'étude des modalités dynamiques par lesquelles des individus ou groupes peuvent adhérer ou être assignés à une « identité blanche » socialement gratifiante. Entre études histo- riques novatrices sur l'articulation entre capitalisme et racisme et enquêtes sociologiques consacrées à l'hégémonie blanche, Dans le blanc des yeux rend ainsi compte des débats qui ont renouvelé la conceptualisation du racisme et pose à nouveaux frais la question de la dimension racialisante des représentations médiatiques.
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S'adresser à tous ; le théâtre à l'epoque de l'industrie culturelle
Diane Scott
- Amsterdam
- Les Prairies Ordinaires
- 16 Avril 2021
- 9782354802264
Le discours venu du théâtre s'attache souvent à vanter la vertu d'un art qui s'excepterait de l'industrie de masse pour offrir un authentique rapport à ce que la culture compte de plus savant. Par ailleurs, ce même discours s'est beaucoup attardé ces dernières décennies à établir les palmarès du théâtre politique, puisqu'il semblait entendu que la politique elle-même avait atteint un point historique terminal.
A la différence de ces deux grandes veines morales, S'adresser à tous entend penser le théâtre comme lieu d'une parole privilégiée et mettre au jour la profonde diversité des investissements historiques qui s'y sont succédé depuis la Révolution. Il analyse l'évolution des catégories qui l'ont déterminé, en lien constant avec les évolutions globales de l'industrie culturelle : comment la manière dont le théâtre organise son rapport aux notions de "politique" , de "peuple" , de "populaire" , de "public" définit sa réalité propre tout en enregistrant ce qui se joue dans le champ culturel en son ensemble.
Car, si le théâtre après la Révolution française entretient une relation complexe à la notion d'art, il n'existe que directement branché sur le concept de culture qui lui confère sa respiration moderne. S'adresser à tous historicise les attentes qui le structurent, dégage les caractéristiques de sa séquence contemporaine et renouvelle de manière matérialiste l'approche théorique de cet art. Dans cet essai à l'écriture ramassée, dense, rythmée, Diane Scott reprend le flambeau de la Théorie critique en matière de culture.
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Village de pêcheurs devenu métropole mondiale en moins de vingt ans, lieu de tous les superlatifs (plus haut gratte-ciel, plus vaste centre commercial, plus grandes îles artificielles, hôtel le plus étoilé...), Dubaï pourrait bien signaler l'émergence d'un stade nouveau du capitalisme, encore inconnu sous nos cieux : un système à la fois plus ludique, par la généralisation du loisir touristique et de la jouissance
commerciale, et plus violent, entre chantiers esclavagistes et politique de la peur, grâce aux guerres qui font rage de l'autre côté du Golfe persique - soit une société sans vie sociale ni classe moyenne, pur mirage de gadgets sans nombre et de projets pharaoniques. L'analyse de Mike Davis pointe les rapports de force à l'oeuvre derrière le phénomène Dubaï ; elle est complétée par une réflexion de François Cusset sur les défis posés aux " démocraties " occidentales par l'insolente réussite de Dubaï, Inc.
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La Politique du voile étudie de façon claire, pédagogique et dépassionnée l'histoire des controverses suscitées par le voile islamique en France depuis la fin des années 1980. De quoi ces débats sont-ils le symptôme ? Pourquoi ce vêtement provoque-t-il autant d'émoi ? Comment a-t-il pu apparaître comme une menace pour la République ?
Avec un grand sens de la nuance, Joan W. Scott s'attache à démêler les différentes significations sociales associées au voile :
Elle montre que ce dernier est inséparable de la construction d'un « problème immigré » dans les années 1980, lui-même lié à la mémoire de la décolonisation, d'une part, et, d'autre part, à la montée conjointe du chômage et du Front national. Selon l'historienne, le voile, diversement perçu comme la marque d'une soumission des femmes aux hommes, d'une attitude hostile à la laïcité, voire d'une arriération sociale et politique, se révèle le signe de l'échec de l'intégration des immigrés d'Afrique du Nord, qui se trouvent assignés à une position « liminale », à la fois intérieure et extérieure à la République. Ainsi, par une sorte de choc en retour, interroger le voile revient à interroger une République que beaucoup voudraient aujourd'hui figer dans une identité (sexuelle, religieuse, ethnique) homogène.
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Cultures pornographiques ; anthologie des porn studies
Collectif
- Amsterdam
- 20 Mai 2015
- 9782354801434
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Lire, interpréter, actualiser ; pourquoi les études littéraires ?
Yves Citton
- Amsterdam
- 20 Janvier 2017
- 9782354801496
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Vie Précaire : Pouvoirs du deuil et de la violence
Judith Butler
- Amsterdam
- 10 Janvier 2005
- 9782915547047
Dans le monde de l'après-11 septembre et de la « guerre contre le terrorisme », qui bénéficie du statut d'être humain ? Quelles vies sont jugées dignes d'être vécues, quelles morts d'être pleurées ? Comment éviter que le deuil et la douleur n'aboutissent à l'intensification du cycle de la violence et de la contre-violence ? Comment préserver une sphère publique où le déploiement de la pensée critique reste possible ? Ce sont ces questions qu'explore ce livre au travers de l'analyse de la censure et de l'anti-intellectualisme aux États-Unis, de la condition des prisonniers de Guantanamo et de l'accusation d'antisémitisme récurrente dans les débats sur le conflit israélo-palestinien. Selon Judith Butler, la réaffirmation violente de la souveraineté impériale des États-Unis repose sur la dénégation des limites de cette souveraineté et constitue une forme de compensation désastreuse à la vulnérabilité et à l'interdépendance qui caractérisent fondamentalement le monde actuel. Pour mettre un terme à cette logique destructrice, il est nécessaire de prendre acte de celles-ci, mais aussi de faire en sorte que le travail de deuil dans lequel la société américaine est engagée inclue certains morts dans l'espace public - précisément ceux qui aujourd'hui ne comptent pas.
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Raymond Chandler ; les détections de la totalité
Fredric Jameson
- Amsterdam
- 22 Août 2014
- 9782350960913
Cette étude magistrale propose une interprétation « synoptique » de l'oeuvre de Raymond Chandler, en reconstruisant la situation littéraire et sociale dans laquelle elle s'inscrit et le monde ou la totalité qu'elle projette. Chandler, styliste et peintre de la vie américaine des années 1930, se fabrique une place unique dans la littérature, à cheval sur les pulps et la littérature moderniste. Los Angeles, cadre invariable de ses romans, constitue à la fois un « microcosme et une anticipation » de la vie du pays tout entier. Jameson livre une étude minutieuse de l'espace chandlérien, tout entier dominé par le vide, et de la structure particulière de L.A., univers fragmenté en une multitude d'univers privés qui ne sont rapprochés que par la trajectoire de l'enquêteur. Mais, à la grande exaspération de son lecteur, l'art de Chandler consiste à se détourner de l'histoire policière et à différer son dénouement par une accumulation d'intrigues secondaires en apparence gratuites. Intrigues principale et secondaires finissent toutefois par se confondre dans un motif omniprésent : la mort. C'est la mort, en effet, qui nous livre la clé de l'oeuvre de Chandler, et c'est en elle que va s'abolir l'ensemble du parcours qui a conduit à la résolution de l'énigme : « le présent se dissout au point de n'être plus guère qu'un instant poussiéreux, naguère vécu, qui ira bientôt rejoindre les cartons d'archives d'un journal ». Chandler fait du polar un roman de l'absurde.
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Dans l'abondante littérature consacrée à Duchamp, la thèse de Maurizio Lazzarato détonne : et si l'oeuvre duchampienne n'était rien d'autre qu'un grand refus ? Il deviendrait possible de la lire non comme une proposition interne à l'art, ni même simplement opposée à lui (faire de l'art avec des objets non artistiques, selon l'interprétation canonique du readymade) mais comme un refus pur et simple de faire de l'art et de se comporter en artiste. Chose que Duchamp lui-même revendiquait dans ses écrits, en se qualifiant d'« anartiste ».
Ce refus, qui ne débouche pas sur un programme ou sur des idées « positives », possède de profondes conséquences. À travers l'institution artistique, Duchamp vise les assignations sociales et l'accent trop souvent placé sur la production, dans le culte du génie comme dans l'apologie du travail en général. Il s'inscrit dans la continuité du mouvement ouvrier, qui fut aussi un non-mouvement : un arrêt de la production qui suspendait les rôles, les fonctions et les hiérarchies de la division du travail. L'« action paresseuse » duchampienne ouvre sur une autre éthique et une autre anthropologie de la modernité : en s'attaquant aux fondements du travail, elle cherche à opérer une transformation de la subjectivité, à inventer de nouvelles techniques d'existence et de nouvelles manières d'habiter le temps.
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Billy Budd, matelot & autres récits maritimes
Herman Melville
- Amsterdam
- Poche
- 19 Juin 2007
- 9782915547573
Billy budd est sans doute un des textes littéraires les plus discutés et les plus commentés qui aient été écrits au xixe siècle ; il a suscité, et suscite encore, des débats souvent passionnés, tant son interprétation est délicate, tant aussi il engage des problèmes fondamentaux de notre culture.
Cette fable politique a pour figure centrale un matelot à la beauté éclatante, enrôlé de force sur un navire de la marine de guerre britannique à l'époque de la révolution française, qui doit successivement faire face à la haine inexpiable que lui voue claggart, le maître d'armes chargé de la police de l'équipage, et à la justice inflexible du commandant du navire, le capitaine vere. dans ce récit, traversé par un homo-érotisme évident, décrivant des relations de pouvoir saturées dans un univers exclusivement masculin, melville met en scène avec le personnage de billy budd une antigone moderne qui, dans l'adversité, est frappée de mutisme.
Cette nouvelle traduction de billy budd s'efforce de rester au plus près de la langue si singulière de melville, de ne pas lui substituer la " belle " langue de la traduction, et de restituer pour le lecteur francophone ses aspérités et sa beauté baroque. ce volume contient également les encantadas ou îles enchantées, et est suivi d'une postface inédite en français d'Eve Kosofski Sedgwick. -
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Les textes de Richard Marienstras réunis ici dessinent à la fois une ligne de vie et de pensée : ligne de vie pour un adolescent juif engagé dans la Résistance Drôme nord, dont le père meurt à Auschwitz, et qui part combattre pour Israël en 1948, avant de défendre une conscience autre, non étatique, des peuples en diaspora ou des peuples autochtones minorisés ; ligne de pensée, car R. Marienstras nous invite à concevoir la notion de peuple en dehors de l'État-nation : un « peuple nationalitaire » plutôt qu'un peuple national ou nationaliste identifié à des lois s'appliquant sur un territoire.
Qu'est-ce que ce peuple nationalitaire et qu'engage-t-il pour aujourd'hui ? C'est un Janus tourné vers le passé et vers l'avenir qui se donne sa force d'invention, un territoire mental interstitiel où faire vivre la capacité de s'inventer soi-même comme peuple et où préserver cette invention. Il s'agirait de sauvegarder une manière d'être au monde qui peut être qualifiée de juive, tzigane, bretonne, et peut-être bientôt, dans un monde d'empires et de circulation, de française ou d'indienne. Ceux qui osent encore penser l'« exception française » ni comme principe territorial nationaliste, ni comme archaïsme, mais comme ligne de vie universaliste et singulière à la fois, auront peut-être besoin de cette notion de peuple nationalitaire pour sortir des identités exclusives, fermées, mortifères. Ceux qui ont pensé les ethnoscapes à la manière d'Arjun Appadurai ou les « lieux de la culture » à la manière d'Homi Bhabha pourraient eux aussi tirer profit de cette notion distincte de tout essentialisme et de toute négation oppressive. Le peuple nationalitaire est celui qui, face à la demande incessante d'homogénéisation, affirme qu'il vaut encore la peine de singulariser un nom qui porte l'idée même d'universel singulier.
Diaspora, minorités, peuple, universel : telles sont les notions qui, pour R. Marienstras, permettent de concevoir un devenir-monde où les manières de vivre s'accueillent sans se confondre, dans une porosité qui pluralise les grammaires de vie disponibles.
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Quand lire c'est faire ; l'autorité des communautés interprétatives
Stanley Fish
- Amsterdam
- 27 Octobre 2007
- 9782350960319
Stanley fish n'est pas seulement le modèle du célèbre morris zapp, héros des satires universitaires du romancier david lodge. il est l'un des plus grands théoriciens littéraires du second xxe siècle, à l'égal de barthes et derrida. pragmatiste roublard, provocateur policé, il n'a cessé en quarante ans de susciter la polémique.
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Le vieux, biographie d'un voyou
Azzedine Grinbou, Michel Kokoreff
- Amsterdam
- 15 Mars 2019
- 9782354801885
Fruit d'une rencontre entre le sociologue Michel Kokoreff et le voyou Azzeddine Grinbou, Le Vieux est un monologue qui retrace la carrière d'un délinquant. Né dans une famille ouvrière immigrée, «Le Vieux» grandit dans les Hauts-de-Seine. Après avoir quitté l'école à 14 ans, cambriolages, braquages et trafics de drogue lui permettent de rompre provisoirement le cercle de la reproduction sociale et de se hisser au sommet de la voyoucratie, avant d'en chuter. Décrivant l'ordinaire de la criminalité organisée, ses transformations entre 1970 et aujourd'hui, celles du travail, des prisons, des politiques publiques, Le Vieux n'est pas la geste héroïque d'un bandit. Il montre au contraire comment les criminels, mus par un désir mimétique, ont banalement incorporé les normes dominantes de la société de marché, comment l'exception rencontre la norme ; l'illégalisme, la loi ; l'aventure, la routine ; la déviance, le conformisme ; la marginalité, la domination dans une seule et même violence sociale.
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Publié pour la première fois en 1809 sous le nom d'auteur fictif de Diedrick Knickerbocker, Histoire de New York connut immédiatement un immense succès et fit de Washington Irving le premier écrivain américain de renommée internationale ; il constitue en cela l'acte de naissance officiel de la littérature américaine.
Walter Scott confessait avoir ri à s'en tenir les côtes en le lisant : c'est qu'Histoire de New York, dans lequel Irving s'attache à démythifier les origines des Etats-Unis, oscille entre ironie mordante et comique exubérant ; il y parodie le style pédant des historiens et caricature à traits vigoureux les grandes figures politiques de son temps. Ironie de l'histoire, ce livre, pour lequel l'auteur avait réalisé des recherches approfondies, fut au XIXe siècle l'une des sources majeures dont s'inspirèrent les historiens de la New York de la période hollandaise.
C'est donc l'occasion de découvrir une époque méconnue de New York, celle de sa fondation, mais aussi de saisir les échos de la vie politique des Etats-Unis au temps de Jefferson. La présente édition est une version révisée d'une traduction française anonyme de 1827, pour la première fois rééditée, et augmentée pour tenir compte de modifications apportées ultérieurement par Washington Irving.
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Lire et penser ensemble ; sur l'avenir de l'édition indépendante et la publicité de la pensée critique
Jérôme Vidal
- Amsterdam
- Democritique
- 15 Avril 2006
- 9782915547245
Les processus de concentration à l'oeuvre dans le monde de l'édition font à juste titre, depuis la parution de l'important livre d'andré schiffrin, " l'edition sans éditeurs " (paris, la fabrique, 1999), l'objet d'analyses et de dénonciations répétées.
" lire et penser ensemble " voudrait cependant mettre en évidence les points aveugles de cette focalisation presque exclusive sur les problèmes de concentration. si la réalité menaçante de ces processus est certaine, le portrait valorisant de l'éditeur indépendant en " éditeur - résistant ", luttant encore et toujours contre les géants de l'oligopole de l'édition, ne risque-t-il pas de se réduire à une dénonciation incantatoire, ignorante de la complexité et des ambiguïtés des transformations en cours ? ne faudrait-il pas souligner aussi l'ouverture de la situation présente, les possibilités encourageantes qu'elle offre ? ne faudrait-il pas surtout mettre en évidence d'autres facteurs essentiels de la transformation du monde du livre et de la lecture, facteurs qui ne sont pas réductibles aux problèmes posés par l'économie, au sens étroit du terme, de l'édition ? il importe au plus haut point de formuler aujourd'hui les termes d'une véritable politique démocratique des savoirs et du livre, qui s'attache en particulier aux effets de l'enseignement et des évolutions technologiques sur les pratiques intellectuelles et les pratiques de lecture, et qui, sans les négliger, ne se limite pas aux aspects plus strictement économiques des problèmes rencontrés par les éditeurs et les libraires indépendants.
Pour ce faire, " lire et penser ensemble " revient notamment, d'une part, sur " l'affaire google livres " et les confusions qu'elle a suscitées et, d'autre part, sur les contenus et les usages des manuels scolaires dans l'enseignement secondaire et sur la production en masse de " non-lecteurs " qui en résulte. l'enjeu de ces débats n'est rien de moins que le maintien des conditions de l'existence et du développement de la culture critique nécessaire à l'agôn démocratique.
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Bartleby ; une histoire de wall street et autres recits
Herman Melville
- Amsterdam
- Poche
- 19 Juin 2007
- 9782915547580
Après avoir décrit son cabinet d'homme de loi, lieu sinistre cerné par les grands murs sombres des immeubles avoisinants de wall street, et ses clercs, qui évoquent les personnages les plus comiques de dickens, le narrateur de cette histoire de wall street rapporte comment bartleby, qu'il avait recruté comme copiste, refusa obstinément de répondre à tous les ordres et à toutes les demandes, sollicitations et supplications qui lui étaient adressés, leur opposant une même formule : " j'aimerais mieux pas " (i would prefer not to), entraînant par là le dérèglement de tout son univers.
Les portraits cocasses et mordants dressés par melville et l'évocation émouvante d'une figure christique aux prises avec le pharisaïsme de ses contemporains laissent ouverte la question du sens de ce récit : si la formule de bartleby perturbe le narrateur et son petit monde, elle vient aussi troubler les interprétations du texte que le lecteur pourrait se risquer à avancer. c'est sans doute l'une des raisons de la fascination que n'a pas cessé d'exercer bartleby sur ses lecteurs.
Ce volume contient également des traductions inédites de l'homme au paratonnerre, la véranda, le clocher, ainsi que " descriptions d'un combat ", une lecture de bartleby proposée par mathieu lindon.
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