«?Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas «être à sa place». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ??» Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...
France, 2050. Deux scientifiques éradiquent toutes les maladies grâce à une miraculeuse puce électronique que le monde entier s'implante. Bientôt, la puce régule également l'alimentation et les émotions dites violentes ; le « mal » est endigué à la racine. Pour le meilleur... et le pire ? Dans une société de plus en plus aseptisée, une résistance se forme.
Chloé est une star : c'est elle, la scientifique qui a révolutionné le monde avec la création de la puce thérapeutique. Son invention lui échappe lorsque son compagnon Ash entre au gouvernement qui voit en la technologie un outil de contrôle et de surveillance des populations ; très vite, ceux qui refusent de porter la puce sont mis au ban de la société. Oona prend la tête de ces parias. La jeune femme, artiste et danseuse, refuse de rentrer dans le moule étriqué que la puce impose : car une fois toutes les émotions purgées, que reste-t-il sinon une dictature sous lobotomie ? Lorsque Oona et Chloé se rencontrent pour discuter d'une trêve entre les deux camps, la tension est palpable ;
Le pays est au bord de la guerre civile, et les deux femmes, qui se sont connues par le passé, ont du mal à contenir l'émotion de ces retrouvailles. Mais une menace bien plus terrible plane sur le monde, et pucés et résistants devront bientôt unir leurs forces.
Amanda Sthers et Aurélie Jean se projettent dans le futur ; un roman dystopique pas si éloigné de la France contemporaine, où les clivages sociaux sont mis en scène dans une jubilatoire épopée où violence, amour et surnaturel s'entrelacent.
« J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. » Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
Hannah est une Nisei, une fille d'immigrés japonais. Si son père l'a bercée de contes nippons, elle se sent avant tout canadienne ; alors pourquoi les autres enfants la traitent-ils de "? sale jaune ? " ?? Jack, lui, est un creekwalker, il veille sur la forêt et se réfugie dans les légendes autochtones depuis le départ de son frère à la guerre. Le jour où l'ermite tombe nez à nez avec un ours blanc au coeur de la Colombie-Britannique, il croit rêver - la créature n'existe que dans les mythes anciens.
Pourtant, la jeune femme inconsciente qu'il recueille semble prouver le contraire : marquée des griffes de la bête, Hannah développe d'étranges dons à son réveil. Des années 1920 à l'après-guerre, Marie Charrel brosse le portrait d'une Amérique du Nord où la magie sylvestre s'enchevêtre à la fresque historique. Contes japonais et légendes indigènes se lient dans une fabuleuse ode à la nature et à la fraternité.
Un vieil homme fait un infarctus et s'apprête à entamer son « grand voyage » ; au même moment, à des kilomètres de là, une petite fille défie le plongeoir des 10 mètres de la piscine pour impressionner sa maman si secrète. Deux sauts dans le vide qui vont tout faire basculer.
Léonard est un vieil homme solitaire. Sa femme est décédée voilà des années, et ses enfants ne lui pardonnent pas ses erreurs du passé.
Egoïste, c'est vrai qu'il l'a été ; et infidèle, inconséquent, porté sur la boisson... Aussi lorsqu'il passe l'arme à gauche et voit les souvenirs défiler sous ses yeux, il n'est pas dupe quant au chemin de rédemption qu'il s'agit d'accomplir. De son côté, Zoé, dix ans, attend désespérément le retour de sa mère de l'hôpital. Depuis que cette dernière est tombée en catatonie, il lui est impossible de lui parler, de la réveiller de ce qui ressemble à un cauchemar sans fin. La petite fille est décidée à enquêter et à sauver la belle endormie. Les destins de Léonard et de Zoé vont bientôt s'entremêler : l'un pourrait en effet être la réponse aux questions de l'autre...
Thibault Bérard poursuit son exploration du grand roman familial et de ses secrets mal cicatrisés. A travers deux personnages abimés par les événements, c'est d'amour, de résilience et de quête individuelle qu'il est ici question.
EUROPE CENTRALE - ANNEES TRENTE. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa soeur tant aimée, Sylvin ira jusqu'à se glisser dans la peau d'une femme.
Et c'est ainsi travesti qu'il s'engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis. HAMBOURG - 2017. Lukas, jeune homme à l'identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l'Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l'intolérance.
Jusqu'à ce que Lukas commette l'irréparable pour protéger Iva... A près d'un siècle de distance, Marie Charrel retrace le destin d'artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde. Mais prêts à se battre jusqu'au bout pour défendre qui ils sont.
Pour la directrice de la Fondation iFRAP, le constat est édifiant : la France est le pays le plus taxé d'Europe ? 1100 milliards d'euros d'impôts par an ? mais tous ses services publics s'effondrent les uns après les autres. Et ce n'est pas un problème de moyens. Malgré des dépenses qui ne cessent d'augmenter, l'hôpital n'est plus que l'ombre de lui-même, l'école de la République s'enfonce un peu plus chaque année, les transports publics dysfonctionnent en permanence... La justice et la police sont débordées, les prisons saturent... Tout craque de partout, rien ne semble plus fonctionner malgré les milliards d'euros injectés. Où passe donc notre argent ?
« Le grand gaspillage » que dénonçait l'historien Jacques Marseille il y a vingt ans est pire que jamais. Et le scandale a pris de l'ampleur :
L'État est endetté à hauteur de 3000 milliards d'euros et les gaspillages nous coûtent des dizaines de milliards sans que rien ne semble fait pour endiguer l'hémorragie...
Il est temps de réformer le système, d'arrêter le matraquage fiscal et les dépenses publiques inconsidérées. Stoppons l'incitation à la dépense sans contrôle de notre argent, à la corruption et à l'économie souterraine. Faisons la lumière sur les fuites de l'argent public et sortons vite de ce piège pour notre démocratie et notre liberté !
Des premiers émois de l'enfance aux plus grands rôles de Molière et Shakespeare dans des salles combles, Jacques Weber se souvient, par flashs, d'une vie monumentale. Se côtoient dans une joyeuse effervescence les muses Marguerite Duras et Grace de Monaco, les comparses de scène Francis Huster, Jacques Villeret ou Isabelle Adjani, l'admiration émue pour Catherine Deneuve, Gérard Depardieu... les souvenirs familiaux, également, ne sont jamais loin, comme celui de sa mère pleurant la disparition de Gérard Philippe ou celui de son frère adoré, Bernard.
L'exercice autobiographique devient vite le prétexte au tableau d'une époque, d'une génération ; celle de jeunes brûleurs de planches promis à un avenir radieux - du moins, pour ceux qui ne se consumeront pas en cours de route. C'est à eux, également, que Weber rend hommage avec une douce mélancolie.
L'auteur se questionne sur la succession d'événements ayant mené l'extrême droite aussi proche du pouvoir. Il s'intéresse à tous les partis politiques français, qu'il accuse d'être responsables par leur passivité de la normalisation du discours extrémiste dans les médias. Après des décennies d'échec, selon lui, il propose une manière de stopper son ascension.
Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s'ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu'il ne comprend pas. «Ma conversion au sacré s'est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j'ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s'imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre: la vie s'en est mêlée, et depuis, tout a changé.»
Cléo est une jeune femme à l'image de son rire : solaire. Dès l'enfance, elle a appris à franchir d'un bond fougueux les obstacles que la vie, joueuse, lui présente. Pourtant, tout n'est pas que lumière dans son monde... Mais par-delà ses failles et ses blessures, elle avance.
Lorsqu'elle croise le chemin de Théo, lui aussi accidenté de la vie, elle est bien décidée à lutter pour leur droit au bonheur. Théo est veuf ; il a deux enfants. Comment les choses pourraient-elles être simples ?
Guidée par sa soif inextinguible de vie, Cléo engage son plus beau combat pour leur amour, cette aventure folle, et, surtout, pour ce lien véritable plus fort que tout - plus fort que celui du sang - entre elle et leurs enfants.
Thibault Bérard nous entraîne au coeur de vies entre¬mêlées par le pouvoir des épreuves relevées et signe une ode au lien maternel sous sa forme la plus pure, la plus belle et la plus véritable.
Dans l'opacité du plus grand système totalitaire de la planète, sacré pour la troisième fois à la tête du Parti ?communiste, de l'armée et de l'État, Xi Jinping est le maître absolu de la Chine, aujourd'hui deuxième économie mondiale. Un développement extraordinaire qui, en deux générations à peine, a sorti de la misère des centaines de millions de personnes, et assuré leur immense fortune à des entrepreneurs hors pair. Comme aux États-Unis, 1 % des Chinois les plus fortunés contrôlent plus du tiers de la richesse nationale. On les connaît à peine, les Jack Ma d'Alibaba, Pony Ma de Tencent, Ren Zhengfei de Huawei, Zhang Yiming qui a créé TikTok, Yang Huiyan, la patronne de Country Gardens, ou la reine du botox Zhao Yang... Trop d'influence, trop d'arrogance - au risque de casser les ressorts de l'économie, Xi Jinping les a mis sous tutelle et a maintenu pendant près de trois ans 1,4 milliard de personnes dans le carcan du zéro Covid. La croissance fléchit, le chômage grimpe, des manifestations surgissent. Début 2023, changement radical, priorité à l'économie. Ukraine, Taïwan, haute technologie?: la confrontation avec les États-Unis durcit. Xi Jinping peut-il réussir son pari sans les milliardaires rouges, et imposer au monde la suprématie chinoise??
Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??
Après le succès de De l'autre côté de la Machine, Aurélie Jean nous entraîne dans un nouveau voyage : au coeur de nos institutions juridiques et des algorithmes qui s'y exercent. Comment la loi est-elle pensée et appliquée au temps des algorithmes ? Comment les algorithmes sont-ils utilisés au sein du système judiciaire ? Et est-il vraiment possible de les réguler ? C'est un fait : les algorithmes rythment nos vies. Ils nous aident à nous déplacer, à travailler, à nous soigner, et même à légiférer. Certains, alarmistes, diraient qu'ils sont de partout... Or, peu d'entre nous les comprennent, sans parler d'en maîtriser les subtilités. Nos dirigeants, parlementaires et nos juristes n'y font pas exception, et participent pour certains à augmenter la confusion autour de leur utilisation et de leur supposé danger... Pourtant, il est aujourd'hui nécessaire, voire capital, de comprendre le fonctionnement des algorithmes développés, mais aussi d'anticiper leur développement, de l'encadrer et de l'accompagner aussi judicieusement que justement. Une chose demeure cependant certaine : les algorithmes ne disposent d'aucune personnalité juridique face à un tribunal. En revanche, s'ils ne peuvent réellement faire la loi, ils l'influencent et en orientent désormais la pratique. Mal employés, ils deviennent une menace pour ses principes de transparence et d'équité. Bien maîtrisés, ils peuvent, au contraire, guider ceux qui la font et l'exercent afin de garantir le traitement égalitaire de chacun face à la justice. Consciente du défi qui nous attend, Aurélie Jean nous appelle à agir et propose de dompter (plutôt que de réguler) les algorithmes à travers des lois souples et anticipatrices, afin de ne rien sacrifier au progrès tout en les pensant dans la plus grande objectivité scientifique, sociale et économique. Car c'est cette même transparence intrinsèque à l'exercice de la justice qui doit s'appliquer dans le champ des algorithmes afin de permettre à chacun - du citoyen au législateur - de garantir l'harmonie, la justice et l'essor intellectuel au sein de nos sociétés.
« Je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche », expliquait Montaigne à propos de la longue chevauchée qu'il fit à travers l'Europe en 1580.
Gaspard Koenig aussi sait ce qu'il fuit : les injonctions permanentes des gouvernements et des algorithmes. Il s'est donc lancé sur les traces de Montaigne, en suivant le même itinéraire, avec le même moyen de transport : un cheval, ou plutôt une jument, Destinada. Pour rejoindre Rome, le cavalier et sa monture ont parcouru 2 500 kilomètres pendant cinq mois, passant par le Périgord, la Champagne, les Vosges, la Bavière, la Toscane...
Toquant aux portes pour trouver gîte et couvert, parcourant les campagnes mais aussi les zones commerciales et les centres-villes, l'écrivain a eu tout le loisir de « frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui », comme le recommandait Montaigne. Dans cette plongée au coeur des territoires, la générosité et l'hospitalité sont presque toujours au rendez-vous.
Au rythme du pas, notre modernité révèle ses vertus et ses travers. L'occasion pour l'auteur de renouer avec certains thèmes chers à Montaigne : la relation entre l'homme et l'animal, l'art du dépouillement, les conflits religieux, la diversité des cultures ou les leçons de la nature...
Au fond, que Gaspard Koenig pouvait-il bien chercher dans un tel vagabondage, sinon la liberté ? La sienne, celle que l'on cultive dans cette « arrière-boutique » où se réfugiait Montaigne. Mais aussi la nôtre, exigence politique plus contemporaine que jamais.
À l'épreuve des faits, vaincue par les atrocités commises en Ukraine, par l'intransigeance politique et militaire de Vladimir Poutine, par ses menaces contre l'Occident, la politique russe d'Emmanuel Macron a clairement changé.
Pendant longtemps, l'Élysée avait cru que la question russe pouvait trouver sa solution dans un dialogue stratégique qui respecterait les intérêts légitimes de Moscou. Emmanuel Macron affirmait que la Russie était «naturellement» européenne et que la diplomatie pouvait ramener son président à la raison et arrimer son pays au Vieux Continent...
Macron a flirté avec Poutine, et maintenant il s'en éloigne, voulant apparaitre comme le chef du camp occidental.
Poutine le laissera-t-il faire ? Que désire vraiment Macron, se rendant en Russie, puis en Ukraine, après avoir discuté longuement avec Joe Biden, Boris Johnson, et bien sûr encore et toujours Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ?
On pourrait croire que le Président français cherche à conclure son mandat sur un Nobel de la paix. Au risque d'amener la guerre en plein milieu de l'Europe...
Alors que les crises sanitaires ont intensifié notre rapport au numérique, les enfants et les adolescents ont vu leur temps d'exposition aux écrans atteindre des niveaux records, sans qu'aucune attention soit vraiment portée aux contenus qu'ils regardaient. Comment en sommes-nous arrivés là?? Comment y remédier?? Comment aider nos enfants à reprendre le contrôle face à des algorithmes de plus en plus sophistiqués?? Dans cet essai qui tient autant de l'analyse critique que du guide pratique, Carole Bienaimé Besse explore avec intelligence et rigueur les enjeux et les défis de notre société hyperconnectée, et les conséquences sur les plus fragiles, qui sont souvent les plus jeunes. Elle démontre comment les écrans affectent leur santé mentale, leur développement intellectuel, leur vie sociale, et met en lumière les nombreux pièges auxquels nous sommes finalement tous confrontés?: le rabbit hole, la distraction perpétuelle, la tyrannie de l'image de soi, les contenus inappropriés, la désinformation, la surveillance de masse. Mais au-delà de la critique, et sans jamais sombrer dans le fatalisme, Carole Bienaimé Besse propose surtout des solutions concrètes pour aider les parents, les éducateurs et les adolescents à naviguer dans cet univers complexe. Elle suggère des pistes pour faire évoluer le cadre législatif, et plaide pour que l'éthique soit enfin remise au coeur de l'innovation. Son objectif ? Que chacun puisse tirer le meilleur parti de la révolution numérique - sans en devenir une victime.
Les égarés ? Dans les médias comme dans la vie, ils sont plus nombreux qu'on ne le croit. On les reconnaît aisément : ils s'enferment dans un concept fou, qu'ils vénèrent absolument : l'identité. Alors ils ne parlent que de race, de pays d'origine, de couleur de peau, de culture (d'appropriation culturelle), de classe sociale... Ils ne croient qu'aux racines... C'est parce qu'ils font fausse route, et parce qu'ils risquent d'entraîner notre monde avec eux, que Julia de Funès reprend sa plume et tente de les raisonner. Que se passe-t-il en Occident ? Alors que l'identité était autrefois une sorte de construction savoureuse, une image de soi qu'on dessinait au fur et à mesure de son parcours et de son existence, désormais cette notion empêche et contraint la vie des gens, parce qu'ils la pensent en amont de leur vie, et parce qu'ils assurent qu'on ne peut en changer ! Pour lutter contre ces préjugés, la philosophe dessine dans ce livre 10 rôles ultracontemporains, dix cases prison : le lycéen woke, l'homme anti-viriliste, la femme hyperféministe, la grand-mère hyperactive, le jeune homme racisé, etc. Surtout, Julia de Funès oppose à l'identité une notion joyeuse, et philosophique : l'authenticité. Être juste soi, mais vraiment soi, au carrefour de plusieurs identités, et sans plus jouer aucun rôle.
On le sait : le couple est devenu plus fragile, les séparations et divorces se multiplient, les séquences de vie solitaire sont en extension continue, le modèle du couple monogame (et hétérosexuel) remis en cause. À cela s'ajoute le besoin de revendiquer son identité individuelle, son identité propre au sein du couple. Comment faire alors pour s'exprimer sans menacer son couple ? Les petites batailles du quotidien !
Dans cette enquête minutieuse et amusante, Jean-Claude Kaufmann examine tous ces petits gestes qui oscillent entre la « petite gentillesse, juste pour rire » et la « vengeance molle » d'un « Machiavel en pantoufles » : réveiller l'autre en faisant mine d'être désolé, passer l'aspirateur pendant un match de foot à la télé, ne pas remplacer le rouleau de PQ vide, ne pas ranger les affaires de l'autre au bon endroit... Pour le sociologue, il ne s'agit pas de faire du mal à l'autre, mais bien de se faire du bien et donc d'en faire indirectement à son couple. Les petites vengeances secrètes se présentent ainsi comme une alternative majeure aux crises ouvertes et aux séparations, une salutaire thérapie de couple!
Même si cela peut paraître contre-intuitif, il faut parfois apprendre à faire mal pour faire le bien, se faire du bien et faire le bien du couple
Si notre parole se libère heureusement pour dénoncer les injustices, les traumatismes, on constate qu'elle s'abime également en propageant les haines et les mensonges - par le harcèlement en ligne, les fake news, les trolls... Il faut sans doute le reconnaître : les mots font mal. Ils peuvent être des armes destructrices.
Voici la thèse défendue par Roger-Pol Droit et Monique Atlan, dans le prolongement de leur dernier livre, Le sens des limites (2021). Loin d'un pessimisme mortifère ou d'un constat d'échec, leur nouveau livre éclaire la puissance de la parole et propose des solutions pour comprendre notre responsabilité dans son usage. Pour les auteurs, il est essentiel et urgent de ré-apprendre à parler, pour sauver notre humanité.
Sensible, rêveur, Célian ne s'épanouit pas à l'école. Sa mère Mary, à la suite d'une rupture amoureuse, décide de partir avec lui dans une île légendaire de la mer Baltique. C'est là en effet qu'à la Renaissance, Tycho Brahe - astronome dont l'étrange destinée aurait inspiré Hamlet - imagina un observatoire prodigieux depuis lequel il redessina entièrement la carte du Ciel.
En parcourant les forêts et les rivages de cette île préservée où seuls le soleil et la lune semblent diviser le temps, Mary et Célian découvrent un monde sauvage au contact duquel s'effacent peu à peu leurs blessures.
Porté par une écriture délicate, sensuelle, ce premier roman est une ode à la beauté du cosmos et de la nature. L'Enfant céleste évoque aussi la tendresse inconditionnelle d'une mère pour son fils, personnage d'une grande pureté qui donne toute sa lumière au roman.
Aujourd'hui où l'on ne peut plus tracer de plan de la Cité idéale, et où les lendemains « ne chantent plus », peut-on faire autre chose que défaire ce qui bloque l'état présent des choses pour y rouvrir des possibles ?
Or, qu'est-ce qui bloque, si ce n'est des coïncidences idéologiques installées depuis trop longtemps, paralysant la société ? Ne pouvant les renverser (comment en aurait-on la force ?) et les dénoncer ne s'entendant plus, on ne peut que les fissurer : localement, sur le terrain, chacun en ayant l'initiative là où il est.
Mais ces dé-coïncidences se relient et se relaient, elle se répondent et peuvent s'associer.
Une Association en est née, dont chacun peut faire partie. Car c'est quand même avec des fissures que commencent à s'effondrer les cavernes.
Le sexe serait-il en berne ? 43?% de nos 15-24 ans n'auraient pas eu de rapport sexuel au cours des douze derniers mois : comment expliquer cette révolution du No Sex chez les jeunes ? S'agit-il d'un phénomène mondial ? Durable ? Est-il possible de n'éprouver aucune attirance pour personne ? Quelle différence y a-t-il entre asexualité et abstinence ? Qu'en est-il de la libido ? De la masturbation ? Pourquoi le No Sex dérange-t-il toujours autant ? L'hypersexualisation de notre société serait-elle à l'origine de la sobriété sexuelle du moment ? Une "récession" est-elle déjà en cours ? Mêlant approche historique, enjeux socio-sexologiques et témoignages éloquents, la sexologue Magali Croset-Calisto répond ici à toutes ces interrogations et analyse l'abstinence et l'asexualité par-delà les problématiques de l'intime en questionnant leur place et leur signification dans notre civilisation. Un petit traité instructif, bienveillant et déculpabilisant.