Qu'est-ce qu'un début dans la vie ? Ressource infatigable de nos récits familiaux, le début d'une vie se réinvente chaque fois, signant la marque du romanesque dans nos existences.Pourquoi recommence-t-on et jusqu'à quand ? Qu'est-ce qui nous fait rechercher l'intensité du sentiment de vivre, l'impatience et l'innocence des commencements ? Et comment conserver cette ardeur au fil des épreuves ?Pour explorer ces débuts, Claire Marin déploie toutes les nuances de son extraordinaire art de comprendre, en lectrice accomplie de nos tourments et de nos joies.
«Longtemps, je n'ai pas su de quel milieu je venais. Pendant ma prime enfance, même, j'ai pensé que je venais d'un milieu social aisé. À un moment, j'ai compris : ma famille et moi, nous étions pauvres.» Les origines : voilà un «grand mot» pour répondre à la question de nos identités et de nos devenirs. Sommes-nous la somme des déterminations biologiques et sociales dont nous avons hérité ? Si, en revanche, l'identité se construit au fil de la vie, quelles places y tiennent le travail et le mérite ?Gérald Bronner, «transclasse» lui-même, s'interroge et revisite la question sous le double angle du savoir sociologique et de son expérience personnelle.Une réflexion émouvante, ainsi qu'un plaidoyer en faveur de la complexité qui rend nos origines dignes d'être racontées.
Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au coeur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d'un cirque, entouré d'un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce « fils du vent » va traverser la première moitié du « siècle des génocides », devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d'un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l'homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l'Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent.
À la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l'écriture ample et poétique. Alain Mascaro s'empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.
Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes, l'une d'elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d'une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes, elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant, lorsque Desiree refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps : Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d'une jeune femme Blanche. Mais jusqu'où peut-on renoncer à une partie de soi-même ?Dans ce roman magistral sur l'identité, l'auteure interroge les mailles fragiles dont sont tissés les individus, entre la filiation, le rêve de devenir une autre personne et le besoin dévorant de trouver sa place.
Ils sont tous deux allemands. L'un est juif, l'autre non, et leur amitié semble indéfectible. Ils s'expatrient pour fonder ensemble une galerie d'art en Californie, mais, en 1932, Martin rentre en Allemagne. Au fil de leurs échanges épistolaires, Max devient le témoin impuissant d'une contamination morale sournoise et terrifiante : Martin semble peu à peu gagné par l'idéologie du IIIe Reich. La tragédie ne fait que commencer...
Renier ses promesses sans en avoir l'air, nouer les bonnes alliances, éviter les quiproquos désastreux, jouer de la menace pour impressionner... La diplomatie est un art qu'il faut manier avec habileté et précaution.En 15 leçons, Frédéric Encel décrypte les stratégies, souvent contestables, des grands de ce monde, celles qui font et défont les puissances. En excellent pédagogue, il nous dévoile les arcanes du pouvoir et nous plonge au coeur des relations internationales, aux côtés de Bonaparte et de Gaulle, Macron et Zelensky, Poutine, Biden et Xi Jinping. Cette édition, enrichie de plusieurs leçons supplémentaires, nous permet de mieux appréhender les tensions et les crises de notre monde actuel.
Le narrateur invite à découvrir le personnage de Jim, son attitude mystérieuse, les deux versants de son âme.
« Tous les grands secrets ont un goût particulier ».
Nadia a 17 ans et la vie devant elle. Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l'a vue grandir. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente l'élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l'extrême par le poids du secret.
Dans la lignée d'Elena Ferrante et de Chimamanda Ngozi Adichie, Brit Bennett donne voix à des héros en quête d'accomplissement et nous offre un roman lumineux, inoubliable.
- Plus de 100 cartes inédites et mises à jour et 50 infographies et documents- Un tour d'horizon complet des grands enjeux internationaux- En partenariat avec Courrier international et franceinfo.
Le passage de l'adolescence à l'âge adulte de deux amis d'enfance, à l'occasion d'une découverte inquiétante qui va précipiter et dramatiser ce passage.
Lorsqu'elle se marie, Magdalena Van Bereyen est obligée de renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, car là n'est pas la place d'une femme. Encore moins au XVIIe siècle, en Hollande. Dans son journal intime, elle confie alors, au fil de ses souvenirs et des tumultes de sa vie d'épouse, les secrets de son âme.Ce premier roman de Gaëlle Josse, inspiré d'un tableau de l'âge d'or flamand, est le portrait intemporel, empreint de mélancolie et de poésie, de la condition des femmes.
Suivant cette intuition forte, l'historien Kris Manjapra examine dans un essai important comment les esclaves africains ont été dépossédés par les mouvements mêmes qui étaient censés les libérer. Selon lui, en se préoccupant seulement de la question des abolitions et non de leur mise en oeuvre, les historiens ne racontent que la moitié de l'histoire. Grâce à un travail de première main, l'auteur analyse les politiques établies en Europe et aux Amériques, qui dédommagent les planteurs plutôt que les affranchis ou, comme en Haïti, qui imposent le fardeau de la dette pour prix de la liberté. L'historien insiste sur la façon dont les esclaves, loin de rester passifs, ont pris en main leur destinée et travaillé à leur propre libération. La question si sensible des réparations est au coeur de ce livre en quête de justice.
La mort surprend Louis Lorenzo au milieu de son salon, sac de courses en main. Une disparition soudaine que personne ne remarquera. Personne, si ce n'est Louis Lorenzo lui-même, qui abandonne son corps et contemple son cadavre depuis les quatre coins de la pièce. Louis part alors explorer les environs qui l'ont vu vaquer à ses banales occupations de retraité. Parfois propulsé dans des dimensions dont il ne soupçonnait rien, il se heurte encore au mur de verre de sa solitude. Et sans cesse, obsédé, il revient à ce corps qu'il n'habite plus mais sur lequel une autre forme de vie commence à proliférer.De sa magnifique écriture précise, douce-amère, Hervé Le Corre nous livre un texte à la lisière du roman noir, du conte fantastique et de la Vanité. Habitué à mettre en lumière l'existence des «petites gens», l'auteur de Traverser la nuit invente ici la mort minuscule, celle qui, logiquement, clôt une vie minuscule.
Quatrième de couverture C'était devenu une region de ténèbres. Mais il y avait tout particulièrement en son coeur une rivière, une grande rivière puissante, que l'on pouvait suivre sur la carte, semblable à un immense serpent déroulé, avec sa tête dans la mer, son corps au repos s'incurvant indéfiniment sur une vaste contrée, sa queue se perdant dans les profondeurs du pays. Et tandis que je la contemplais sur une carte à la devanture d'un magasin, elle me fascina, comme un serpent fascine un oiseau. Je me souvins alors qu'il y avait un gros comptoir, une compagnie commerciale, sur cette rivière. Que diable ! pensai-je, ils ne peuvent faire du commerce sans utiliser des bateaux d'un genre quelconque sur toute cette eau douce des bateaux à vapeur ! Pourquoi ne pas essayer de m'en faire confier un ? Je continuai mon chemin dans Fleet Street, mais je ne pus me débarrasser de cette idée. Le serpent m'avait envoûté.
Marignan, Lépante, Vauban, Pierre le Grand, Bonaparte... Ces noms résonnent dans l'histoire de la guerre moderne et ont traversé les époques : les XVI?, XVII?, XVIII? siècles restent les grands siècles de l'innovation dans le domaine de la guerre. La guerre moderne déferle sur terre et sur mer. Aucun lieu du globe n'est épargné. Les Européens, dans leur expansionnisme colonial, se confrontent d'abord aux populations locales. Puis ces champs de bataille deviennent des lieux de conflits entre les nations occidentales elles-mêmes, donnant à la guerre une dimension mondiale. Les révolutions scientifiques et techniques, les réformes tactiques et stratégiques vont servir empires et royaumes et favorisent le développement de nouvelles façons de combattre : poudre noire et canon, artillerie de campagne, guerre de course, création d'une administration étatique structurée... Toutes ces transformations, représentées par plus de 230 cartes et documents, s'inscrivent dans un contexte de mutations politiques, financières, sociales et culturelles fondamentales qui feront basculer l'Europe et le monde dans la modernité.
Le grand froid glace les bois. Le vent et ta pluie rythment les journées. Les oiseaux sont tous partis, et même les arbres ont pris des vacances. Mathilde, Pierre et Zoé vivent, te temps d'une saison, l'expérience poignante de l'absence et de ta solitude... jusqu'au retour d'un rayon de soleil. Un magnifique album d'Eva Lindström, grande auteur suédoise à découvrir absolument.