Milan Kundera est décédé ce 11 juillet 2023. Le 1 lui rend hommage dans un hors-série bâti autour d'un texte inédit : le portrait-fleuve que Christian Salmon - son assistant et confident de toujours - a confié à la rédaction du journal. Bien plus qu'un hommage à son ami, il livre ici un regard sur l'oeuvre de l'écrivain disparu et les pièces contre lesquelles elle nous met en garde.
A retrouver aussi : des extraits clefs de son oeuvre, sa vie en repères dessinés, le regard d'écrivains français et étrangers (l'écrivaine tchèque Sylvia Richterova).
Il y a cent vingt ans, Emile Zola mourait dans son sommeil, intoxiqué par la combustion d'un feu de cheminée couvert. Un événement au retentissement mondial, pour cet écrivain hors-norme, véritable monument national, dont le 1 invite ici à revisiter la vie, afin de prendre la mesure de l'oeuvre. Car plusieurs Zola coexistent en Zola : le père des Rougon-Macquart, l'épris de justice prêt à sacrifier sa gloire pour Dreyfus, ou encore l'homme privé, passionné de progrès et de nature, mais au coeur partagé entre deux femmes. Portrait de celui qu'Anatole France qualifia de « moment de la conscience humaine ».
Deux génies. Y a-t-il autres mots pour qualifier Nietzsche et Pascal, qui font ce mois-ci la couverture de la Revue des Deux Mondes ? Non, tant on est pris de vertige à l'évocation de ces grands penseurs complexes, paradoxaux, aux corps abîmés par le travail et en proie au questionnement permanent. Restons humbles, ne cherchons pas à les enfermer dans des cases que leurs esprits rugissants feront voler en éclats. « Ceux qui limitent leur caractère à un ou deux traits se trompent. Si Pascal est un ascète, il aime plaisanter et rire, sa correspondance le prouve. Nietzsche n'est pas seulement le rebelle, le vorace, le violent qui transparaît dans ses écrits, il se montre attentif et doux envers ses contemporains. Les deux hommes se dérobent aux simplifications », avertit Aurélie Julia, directrice de la Revue.
Parce qu'il connaît Nietzsche jusque dans ses recoins, Michel Onfray en est l'un des meilleurs pédagogues et parvient, au cours d'une longue interview, à éclairer, que l'on soit ou non béotien, la personnalité et la pensée de l'auteur de Zarathoustra. Comment percer le concept de volonté de puissance ? Pourquoi selon la dialectique nietzschéenne traverse-t-on trois temporalités du chameau, du lion et de l'enfant ?
Petit-fils du Général, Yves de Gaulle retrace lui le lien entre le philosophe prussien et son grand-père « humaniste et chrétien » alors qu'a priori tout semble les éloigner : « le premier pense et détruit par la pensée ; le second ne cesse de vouloir construire par l'action (...) ».
De Pascal avec qui il partage l'amour de la mathématique, Cédric Villani dresse de son côté le portrait d'un « scientifique joyeux et audacieux, qui s'inspire du monde pour définir ses problèmes ». Il nous raconte comment Blaise Pascal, dont on célèbre cette année le 400e anniversaire de la naissance, fut le premier à mettre « explicitement en calculs le hasard », ouvrant dans l'histoire des sciences le vaste champ des probabilités.
Dans ce numéro de la Revue des Deux Mondes est publié pour la première fois le texte d'une conférence qu'a donnée en 1976 Julien Freund après le vote le 10 novembre 1975 d'une résolution des Nations unies assimilant le racisme au sionisme. Révoquée en 1991, cette motion fut selon le philosophe français l'instrument d'une manoeuvre de politique intérieure de la Russie et d'une manipulation des pays arabes.
Lisez encore la perspective troublante qu'ouvre la transition démographique en cours dans la quasi-totalité des pays du monde. Alors que pour la première fois depuis 1960, la Chine a connu l'an dernier un repli de sa population, l'érosion à l'échelle mondiale de l'indice conjoncturel de fécondité (ICF) laisse présager avant la fin du siècle un hiver démographique aux conséquences lourdes d'incertitudes. Bonne lecture !
« J'ai succombé comme tant d'autres à l'attraction de cet homme grand et énigmatique... » C'est peut-être là ce qui explique le mieux pourquoi Meyer Schapiro ne reproche pas à Freud de construire une figure rêvée de Léonard. L'énigme et l'unique faisceau des hypothèses par quoi Freud pense l'avoir résolue peuvent bien exposer le livre à la critique d'être un « roman psychanalytique », mais le portrait n'est en rien le fruit d'un rêve ou d'un mythe. Laissons à Freud le soin de conclure : « Ne peut-on pas cependant être choqué par les résultats d'une investigation qui accorde aux hasards de la constellation parentale une influence si décisive sur le destin d'un être humain [...] ? Je crois qu'on n'en a pas le droit ; tenir le hasard pour indigne de décider de notre destin, ce n'est rien d'autre qu'une rechute dans la vision du monde pieuse, dont Léonard luimême prépara le surmontement en écrivant que le soleil ne se meut pas. »
Il est la figure cardinale, celle dont on se réclame jusqu'à la récupération la plus grossière, une sorte de captation d'héritage qui frise parfois le ridicule. C'est un fait : le fondateur de la Ve République ne cesse de hanter la scène politique. L'attentat de l'OAS, auquel il réchappa en 1962, accéléra le dessein politique de de Gaulle : faire du président de la République, clé de voûte de nos institutions, un élu au suffrage universel. Mais soixante ans après, que reste-t-il de cette aura présidentielle ? Franz-Olivier Giesbert dresse un portrait iconoclaste du père de la Ve République. Emmanuel Macron nous donne sa vision de de Gaulle et des enseignements qu'il nous a légués. L'historien Michel Winock raconte le retour au pouvoir du Général en 1958. Ludivine Bantigny revient sur les événements de Mai 68. David Djaiz explique la politique d'aménagement du territoire, comme volontarisme d'État gaullien. Pascal Perrineau nous raconte pourquoi de Gaulle a cherché à assurer une légitimité populaire à ses successeurs. Enfin, Frédérique Neau-Dufour et Laurent Joffrin dressent un portrait de l'homme de lettres derrière le monstre politique.
On pensait le débat sur le travail terminé : la « fin du travail » n'était-elle pas relativement proche, grâce à l'intelligence artificielle et à la robotisation ? Assurément. On s'est donc attaché à en réduire de plus en plus la durée légale (du moins en France), en vue de s'en absoudre un jour. Or l'inflation aidant, on se rend compte que les conflits salariaux n'appartiennent pas qu'au vieux monde. On s'aperçoit que la question de la retraite et du « travailler plus longtemps » réapparaît et divise. Quelques déclarations ont suffi pour que ressurgisse l'ancestral débat sur la « valeur travail ». Quelle est l'actualité du débat sur le travail ? Le travail a-t-il une « valeur » ? Faut-il définitivement en finir avec le travail ? Il s'agira de voir ce qui se passe en France et au-delà de nos frontières (Asie, USA...).
Si vous aussi, vous ressentez l'envie d'échapper à l'hystérie de l'époque en faisant un pas de côté et en tournant poliment le dos au jeunisme ambiant, cette revue est faite pour vous. Elle vous fera replonger dans des oeuvres parfois oubliées, rencontrer des personnages hauts en couleur, mémoires encore vivaces de notre patrimoine culturel, vous permettant ainsi de satisfaire vos goûts de jeune (ou vieux) schnock. Ni rétrograde, ni passéiste. Schnock, donc... Tout bonnement. Alors rejoignez-nous ! Après vous...
Simon Leys (1935-2014) est un sinologue, écrivain, essayiste, traducteur et professeur des universités. De lui, on se souvient notamment des Habits neufs du président Mao, d'Ombres chinoises, d'Images brisées et de la Forêt en feu, quatre ouvrages parus dans les années 70-80 qui démythifiaient le culte de Mao. Simon Leys fut l'un des premiers intellectuels à attaquer l'idolâtrie maoïste qui sévissait en Occident et plus particulièrement en France. Il fut accusé de tous les maux avant d'être encensé. Il est aussi l'auteur de Shitao, Les Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère : le sinologue nous a appris à regarder la civilisation chinoise dans ce qu'elle a de plus grandiose et de plus sinistre. Le journaliste Philippe Delaroche a mené un entretien fleuve avec Simon Leys au soir de sa vie. Celui-ci n'a jamais été publié (il y évoque son premier voyage en Chine, ses engagements, sa foi...). Nous le faisons paraître. Cet entretien nous a donné l'idée de concevoir un numéro sur lui, ses travaux, ses combats, son héritage, ainsi que sur la façon dont les intellectuels regardaient/regardent la Chine.
En 1970, Michel Foucault n'a pas encore atteint la cinquantaine. Il a de´ja` publie´ quelques mai^tres livres dont Les Mots et les Choses et Arche´ologie du savoir. Des pages d'une e´criture vibrante et d'une violence contenue. De quoi s'agit-il ? De de´boulonner la statue du sujet dans la philosophie occidentale. La mort de l'homme, rien de moins. Qui peut imaginer, a` cet instant, que ce prodige n'a plus qu'une petite quinzaine d'anne´es a` vivre ?
Alors que le monde entier manifeste aujourd'hui contre le racisme et les violences faites aux Noirs, Le´gende consacre son 2e nume´ro a` cette ico^ne qu'est Angela Davis. Figure marquante des anne´es 1970, elle fut de toutes les luttes contre l'injustice raciale. La mort de George Floyd a ravive´ son aura. On a reconnu son poing leve´ et sa coupe afro de´sormais blanche sur le port d'Oakland en juin dernier.
Sa vie est une expe´rience e´difiante double´e d'une lec¸on de courage et de te´nacite´.
Avec Judith Perrignon, Gordon Parks, Pauline Peretz, Dany laferrière, Gisèle Pineau, Véronique Olmi.
Si vous aussi, vous ressentez l'envie d'échapper à l'hystérie de l'époque en faisant un pas de côté et en tournant poliment le dos au jeunisme ambiant, cette revue est faite pour vous. Elle vous fera replonger dans des oeuvres parfois oubliées, rencontrer des personnages hauts en couleur, mémoires encore vivaces de notre patrimoine culturel, vous permettant ainsi de satisfaire vos goûts de jeune (ou vieux) schnock.
Ni rétrograde, ni passéiste. Schnock, donc... Tout bonnement. Alors rejoignez-nous ! Après vous...
Le concept d'enveloppe psychique familiale (Anzieu, 1981), forgé à partir de la rencontre du « moi-peau » avec les théories psychanalytiques groupales et familiales, s'est peu à peu imposé en clinique. À cette fiction théorique sont attribuées des propriétés, des qualités et/ou des altérations. Quatre décennies plus tard, quel destin cet apport a-t-il connu? Didier Houzel (1994) en a souligné les composantes bisexuelles et la nécessaire stabilité. Peu à peu, l'enveloppe psychique familiale s'étant distinguée de celle du sujet, on a étudié sa parenté avec la métaphore du berceau psychique, ses effets sur les liens intersubjectifs actuels et sur les liens vestiges avec les disparus et les générations passées.
Ce numéro, qui ponctue le quart de siècle du Divan familial, prolongera le débat : comment se crée une nouvelle enveloppe familiale à partir de celles qui précèdent? Peut-on considérer l'enveloppe psychique familiale comme le lieu premier de l'écologie psychique de la famille?
Comment Hannah Aredt, rescape´e de la perse´cution des Juifs d'Europe, est-elle devenue cette figure intellectuelle remarquable ? Ce nume´ro du 1 cherche a` re´pondre a` ces questions et a` bien d'autres. Un fait certain : apre`s la Shoah, la vie d'Hannah Arendt devient tout entie`re politique.
Ce nouveau grand format Kaizen, est consacré au travail et à l'entreprise et va interroger les nouvelles formes de travail et de gouvernance. Il donnera aussi des exemples pour que les entreprises, les salariés réduisent leur impact environnemental (production, transport, numérique).
On croyait la violence politique circonscrite à quelques groupes marginaux, s'opposant au « cercle de la raison ». Il n'en est rien. La violence politique a gagné en légitimité et en visibilité.
La situation sociale et économique en France, qui ne cesse de se dégrader, est marquée par un retour de la violence dans les discours et dans les actes.
La colère du peuple est toujours légitime face aux élites qui se coupent de la société (cf. discours radicaux de Sandrine Rousseau). Cette radicalité est beaucoup plus acceptée que des propos moins violents tenus à l'extrême droite sur l'immigration. Dire que la violence est l'ultime recours des faibles contre les forts traduit une méfiance vis-à-vis des procédures démocratiques ordinaires et une imprégnation du discours révolutionnaire de 1789.
Quelles sont les racines de la violence ? Les extrêmes, à droite et à gauche, ont-ils le même rapport à la violence ?
Comment la violence a-t-elle été théorisée par Robespierre et Lénine ?
L'inconscient révolutionnaire est-il inscrit dans notre inconscient collectif ?
Dès le XIIe siècle, Hildegarde de Bingen, établissait les principes d'harmonie de l'univers et de l'être humain, et avertissait sur les conséquences de leur non-respect. Au niveau individuel, elle a proposé un régime de vie, une alimentation, un ensemble de soins qui visent à rétablir la santé dans l'organisme affaibli. À l'échelle de sa communauté, elle a mis en oeuvre, par la musique et les arts, des moyens thérapeutiques pour fortifier l'harmonie et soigner l'homme dans son intégralité. Ce hors retrace la vie, la philosophie de cette pionnière.