Avec les années 2000, une nouvelle forme d'antisémitisme est apparue, modifiant la compréhension qu'on en avait depuis deux siècles, quand l'antisémitisme avait "pris la suite" de l'antijudaïsme. Cette mutation accompagnait l'entrée dans la modernité politique et l'amoindrissement de la prégnance du motif religieux dans la haine des Juifs. La mutation contemporaine signale l'entrée dans la mondialisation.
La cible de la haine est à la hauteur de son envergure : l'Etat d'Israël, en tant qu'il symbolise le destin collectif juif dans le monde contemporain et notamment depuis la deuxième guerre mondiale. Or l'opinion publique reconnaît ce phénomène, bien installé et statistiquement documenté, avec difficulté. Comment le définir ? Comment comprendre ce décalage entre les faits et les représentations en la matière ? Qu'est-ce qui se trame dans ce qui est un symptôme d'une très vaste crise qui touche le régime démocratique et dont l'Union Européenne, où se produit le choc des migrations internationales, est le théâtre ? Cette livraison tente de le comprendre, tant sur le plan global que sur le plan propre à la France, en s'attachant à mieux saisir le phénomène.
Ce numéro se propose d'approfondir notre compréhension des réponses mémorielles que les Juifs de France (Afrique du Nord incluse) apportèrent, avant le supposé « tournant » de la guerre des Six Jours (1967), à leur expérience de la Seconde Guerre mondiale et au génocide perpétré par l'Allemagne nazie et ses alliés à l'encontre d es Juifs d'Europe pendant ce conflit.
Par Juifs de France, il faut entendre une mosaïque de groupes socioculturels, tous n'ayant pas traversé la guerre dans les mêmes conditions et ne s'en étant pas forgé une représentation similaire après 1945.
Pour ce faire, le numéro étudie les différents vecteurs de mémoire afin de montrer tout l'éventail des médiums mobilisés pour mettre en mots et en sens les expériences vécues pendant la Seconde Guerre mondiale : commémorations, monuments, livres du souvenir, recherches historiques, collectes de sources, témoignages, arts, etc.
Il croise les approches historiographiques (histoire culturelle, histoire intellectuelle, histoire politique, histoire religieuse ou encore histoire sociale), et ce afin de souligner tant l'ancrage que la diversité des mémoires de la Shoah parmi les Juifs de France entre la Libération et la guerre des Six Jours.
Enfin, si le numéro s'inscrit indéniablement dans le cadre de la réévaluation historiographique globale présentée ci-dessus, l'étude des silences, des oublis et des tabous peut bien sûr aussi y trouvera aussi une place, notamment dans le cadre de contributions portant sur la sphère intrafamiliale, les relations interpersonnelles et les mécanismes de la transmission intergénérationnelle
La revue est l'expression écrite des travaux et des études des membres de l'Institut international de géopolitique (IIG) ainsi que des correspondants de celui-ci à travers le monde.
Centré autour d'un thème ou de l'étude d'un pays, chaque numéro de la revue rassemble, avec un souci permanent des perspectives historiques et géopolitiques, les contributions d'auteurs français et étrangers relevant de disciplines très diverses. Poser des questions, confronter des points de vue, ouvrir des débats, tel est le rôle de Géopolitique qui se veut ainsi lieu de recherche, de repères et de références.
Cités a pour tâche de relever le défi d'une réorientation de la philosophie politique vers les débats contemporains, tout en conservant un ancrage indispensable dans l'histoire de la pensée. L'ambition intellectuelle de cette revue vise à associer le retour au réel et l'ouverture au possible. Par le retour au réel, on s'efforce de décrire et d'analyser les faits sociaux, politiques ou économiques dans ce qu'ils ont de plus rude et de plus irréductible. Le travail de l'analyse sera donc risqué dans des domaines en général peu fréquentés par les philosophes. Par l'ouverture au possible, on montre comment les choses pourraient ou devraient être autrement. Face à l'histoire réelle, on fait intervenir la dimension critique du possible.
La revue tente de concilier deux exigences : la rigueur du travail de l'analyse et la clarté de l'écriture, L'un de ses caractères principaux est la pluridisciplinarité réelle : celle qui se réalise dans le travail du concept.
Elle est largement ouverte aux débats contemporains et à tous ceux qui les animent.
Les numéros sont plurithématiques (avec un thème principal). Dans sa structure, la revue comporte plusieurs rubriques : témoignage, débat, critique du discours politique, analyse de quelques événements significatifs, actualité de la recherche, recensions, bibliographie politique...
Depuis plus d'un demi-siècle, La Pensée s'efforce, en laison avec les enjeux politiques et avec les luttes de classes, de cerner les évolutions des savoirs et des formes d'analyse rationnelle, dans le champ des diverses sciences de la nature et de la société, comme dans celui de la philosophie. Permettant de lire, sur les questions posées, des apports et des points de vue divers, elle est attachée à faire connaître et à développer de manière créatrice les innovations conceptuelles et les découvertes de Marx. Elle cherche à comprendre les enjeux de notre temps pour contribuer aux processus d'émancipation sociale et de libération humaine. Instrument de culture, de documentation, de réflexion, La Pensée vous aidera à approfondir vos analyses critiques et prospectives