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L'Inventaire
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Journaliste et écrivain suisse, Victor Tissot (1844-1917) publie, en 1882, le récit d'un impressionnant voyage qu'il vient d'effectuer, de Leopol (aujourd'hui Lviv, en Ukraine), alors englobée dans l'empire d'Autriche, à Moscou.
Les éditions L'Inventaire rééditent aujourd'hui une partie de ce périple. Victor Tissot y relate son séjour dans les steppes du sud et de l'ouest, celles dont parle Anton Tchekhov dans son récit La steppe, puis son arrivée à Kiev.
On est frappé à la lecture de ce texte par la curiosité et l'ouverture d'esprit de l'auteur, par la qualité de son écriture et - plus tristement - par la dégradation qu'ont subie, depuis la Première Guerre mondiale, des régions alors en plein essor. -
L'arctique russe : Un nouveau front stratégique
Marlène Laruelle, Jean Radvanyi
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 11 Septembre 2024
- 9782355970634
En quelques années, réchauffement climatique aidant, l'Arctique est devenu un enjeu stratégique majeur convoité par de nombreux acteurs. Parallèlement à la guerre en Ukraine, les régions russes de l'Arctique, la « Route maritime du nord » font partie des priorités du pouvoir russe qui prétend contrôler son espace maritime jusqu'au Pôle.
Ce septième Carnet de l'Observatoire fait le point sur les investissements russes en Arctique dans le domaine économique et les infrastructures civiles et militaires. Il analyse la projection géostratégique de Moscou dans cette région, en interaction avec les autr es acteurs, alliés ou adversaires -
Le paradoxe de la politique étrangère française, ces dernières années, est qu'après avoir appelé de ses voeux un monde multipolaire, elle ne sait pas s'y adapter et entre, via le consensus européen, dans un système de blocs dont elle a longtemps contesté l'existence. Tirant les leçons de la guerre en Ukraine, échec manifeste de la diplomatie française, du projet de moins en moins réaliste d'une « Europe puissance », de l'évolution des liens de la France avec le monde arabe, l'Afrique et le « Sud global », l'auteur fait un bilan nuancé, mais sévère de notre politique étrangère. Pour lui, il y a urgence à réagir. Dans un environnement où apparaissent de nouveaux et puissants acteurs, il importe que la France retrouve les marqueurs traditionnels de sa politique étrangère et de sa diplomatie : respect des souverainetés et des spécificités nationales, recherche de la stabilité, attention portée aux aspirations des peuples... Bref, il s'agit de donner à la France sa place pleine et entière dans le monde qui s'annonce.
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En avril 1903, la ville de Kichinev (aujourd'hui Chiinu), capitale de la Bessarabie, est le théâtre d'un des plus effroyables pogroms qu'ait connus l'Empire de Russie. Deux mois plus tard, l'écrivain et essayiste Vladimir Korolenko (1853-1921) se rend sur les lieux pour tenter de comprendre ce qui s'est passé. C'est ainsi qu'il écrit «La maison n° 13», témoignage en huit courts chapitres sur les marques encore vives des crimes perpétrés. Ce texte ne paraîtra en russe que deux ans plus tard, sous la forme d'une petite brochure éditée à Kharkov. Publiée pour la première fois en français, «la Maison n° 13» s'accompagnera d'une biographie-bibliographie de l'auteur, ainsi que d' un rappel historique des faits et de la situation des populations juives de l'époque.
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Dans la continuité de "La grâce ou l'éloge des commencements" (L'Inventaire, 2021), Joseph-Antoine d'Ornano propose ici ce qu'il appelle des "instants de vie secrète", sous la forme de poèmes et de tableaux. Le peintre et poète qu'il est s'efforce de porter sur la vie et le monde un regard doux et tranquille - une tâche qui n'a rien d'aisé aujourd'hui. Les tableaux et poèmes d'"Instantanés sereins" sont apaisants, bienfaisants, comme l'était "La grâce", et ce n'est pas leur moindre mérite. Les livres de Joseph-Antoine d'Ornano recèlent aussi une part de mystère. À charge pour le lecteur de le découvrir. "Tout n'est pas donné", aime à répéter l'auteur. Peintre, auteur de nouvelles et d'essais, Joseph-Antoine d'Ornano a publié aux éditions L'Inventaire, outre "La grâce", un livre composé de ses tableaux : "Laissées éparses" (2012).
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En 2018, Laurine Rousselet rencontre Carolyn Carlson, "poétesse visuelle", écrit-elle. Au cours des deux années suivantes, en résidence d'écrivain à l'université d'Orléans, elle travaille à un spectacle vivant, Émergence, ayant pour thématique "Le Corps en mouvement". Émergence devient aujourd'hui un livre (le cinquième de Laurine Rousselet publié aux éditions L'Inventaire). Dans ce texte où le son s'associe au silence pour articuler une parole en train de se faire, apparaissent, tour à tour et en continu, les quatre âges de la vie d'une femme - de l'enfance à la vieillesse. Cinq couleurs (vert, bleu, rouge, jaune, noir) y sont autant de repères sensibles.
Dans Émergence l'urgence de l'écriture trouve son souffle et son rythme dans un dialogue qui fait jaillir le besoin viscéral de dire. Émerge alors une parole libre, capable d'unir tous les langages dans un lieu indéterminé qui appartient à tous et à personne : le lieu du souffle et du mouvement.
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Géopolitique du gaz russe ; vecteur de pouvoir et source de revenus
Aurélie Bros, Thierry Bros
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 27 Novembre 2017
- 9782355970290
Troisième « Carnet de l'Observatoire » après «Russie-Europe : des malentendus paneuropéens » et« Russie : les enjeux du retour au Moyen-Orient», le livre d'Aurélie et Thierry Bros s'attaque à un domaine majeur concernant la Russie : le gaz et ses enjeux tout à la fois économiques, commerciaux, stratégiques, diplomatiques... Si, à partir des années 1970, la Russie soviétique est devenue, peu à peu, un État pétrolier et gazier, exportant de plus en plus de gaz en direction de l'Europe, la situation est en train de changer. La crise russo-ukrainienne a eu des répercussions sur la sphère énergétique, notamment gazière, ravivant le débat sur la menace potentielle d'une dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe, tandis que le rapprochement sino-russe s'est intensifié. La tendance actuelle est une « sur-géopolitisation » des activités gazières russes, avec une tendance à la « sur-dramatisation » pour les exportations en direction de l'Europe et une « sur-idéalisation » dans les exportations en direction de l'Asie. Une telle vision occulte non seulement les enjeux économiques et financiers, mais aussi les rapports de forces qui tendent à s'exacerber sur le marché domestique russe pour l'accès aux marchés tant en Russie qu'à l'étranger.
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Petite histoire des relations franco-russes
Jean de Gliniasty
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 24 Février 2021
- 9782355970450
La France et la Russie ont noué, depuis la fin du XVIe siècle, des relations exceptionnelles dans les domaines culturel, intellectuel, économique et - parfois - politique. Elles constituent aujourd'hui un thème de débat enflammé à Paris et sont une priorité de la diplomatie d'Emmanuel Macron. Ambassadeur de France en Russie de 2009 à 2013, Jean de Gliniasty directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), offre au lecteur un historique des relations entre les deux pays, ainsi qu'une réflexion sur leur évolution
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Tsigane née en France, Jeanne Gamonet a tout fait dans sa vie : elle a été avocate, a écrit des romans policiers, a travaillé pour le cinéma et la télévision. Elle a étudié un nombre invraisemblable de langues, dont le latin, le grec, le sanskrit, l'anglais, l'espagnol, l'italien, le portugais, le tadjik et, bien sûr, le rromani. Jeanne Gamonet propose ici 190 poèmes ¼ en trois de ces langues qu'elle maîtrise (il ne s'agit pas de traductions) : rromani, français, espagnol, consacrés aux Fils du Vent, les Tsiganes. Tsiganes morts sans sépulture pendant la Seconde Guerre mondiale, Gitans auxquelles Isabelle la Catholique faisait couper les oreilles en pointe parce qu'ils étaient des singes, la tragédie des Fils du Vent est bien présente dans ces poèmes. Mais il y a aussi l'amour, la passion, la sensualité, il y a la douceur d'une maison et d'un jardin, il y a le voyage, l'errance et, toujours et partout, la colère et la mélancolie.
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Petit nécessaire de la révolution et contrerévolution ; catalogues 1917-1927
Anne Coldefy-Faucard
- L'Inventaire
- 27 Novembre 2017
- 9782355970306
Fusils, revolvers, haches, cocardes, mitrailleuses, drapeaux rouges, banderoles, wagons plombés et wagons à bestiaux, besaces, torches de copeaux, ballons, bonbons enveloppés dans des papiers à l'effigie de Lénine, brosses à dents et poudre dentifrice, tétines, mais aussi bas de soie, poudre de riz, parfums, rouge à lèvres - non, ce n'est pas, malgré les apparences, un inventaire à la Prévert ! Du début de l'année 1917 à 1927, la Russie connaît deux révolutions, une guerre mondiale et une guerre civile, l'instauration d'un régime, d'un mode de vie et de pensée entièrement nouveaux. Les « choses » jouent ici un rôle non négligeable : il en est de nouvelles, apportées ou imposées par les révolutionnaires ; il en est de définitivement rejetées dans les « poubelles de l'Histoire », et qui deviennent «ipso facto» la marque de la contrerévolution. Présenté à la manière d'un catalogue publicitaire et commercial des années vingt, avec des illustrations des « objets » en noir et blanc, ce Petit Nécessaire permet de comprendre à quel point les bouleversements initiés en 1917 affectèrent très concrètement les moindres détails de la vie. Le lecteur y trouvera toute la panoplie du parfait révolutionnaire ou contrerévolutionnaire
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Russie-Europe : des malentendus paneuropéens
Jean-Christophe Romer
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 10 Février 2016
- 9782355970221
Les relations entre l'Europe et la Russie n'ont jamais été aussi compliquées, tendues, depuis une vingtaine d'années tout au moins. Sanctions, répliques aux sanctions, les deux entités (faut-il parler de « blocs » ?) sont engagées dans un jeu de ping-pong susceptible de mal tourner. En Russie, on parle d'ores et déjà de « nouvelle guerre froide ». L'Europe, de son côté, jette l'anathème sur le Kremlin, lequel, à son tour, se pose en défenseur des valeurs européennes que l'Europe elle-même aurait « reniées ». Ajoutons les questions de la Crimée et de l'Ukraine, et la marmite est prête à exploser.
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Russie : les enjeux du retour au Moyen-Orient
Igor Delanoë
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 12 Décembre 2016
- 9782355970245
Si la crise syrienne a mis en lumière le rôle incontournable de Moscou sur la scène stratégique moyen-orientale, la Russie avait depuis longtemps entrepris d'y rétablir son influence. Fruit d'une longue histoire qui remonte à l'époque des tsars, l'intérêt russe pour le Moyen-Orient ne s'est jamais démenti, tout juste s'est-il mis en sommeil au lendemain de la disparition de l'URSS, avant de ressurgir à l'aube des années 2000 et de donner lieu à ce "retour" que tous constatent aujourd'hui.
Que fait la Russie au Moyen-Orient ? Quels y sont ses intérêts, et comment entend-elle les défendre ? Qui sont les partenaires et les concurrents de Moscou sur l'échiquier moyen-oriental ? Autant de questions auxquelles entend répondre le présent ouvrage. Après Russie-Europe : des malentendus paneuropéens de Jean-Christophe Romer, le livre d'Igor Delanoë est le deuxième volume des "Carnets de l'Observatoire", collection qui se propose de fournir un éclairage informé, équilibré et accessible sur les grands sujets liés à la Russie.
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Trois filles, trois soeurs, à la Tchekhov. Trois soeurs qui, toutefois, ne sont pas réunies dans la même maison et ne crient pas "à Moscou, à Moscou !" : l'une vit aux États-Unis, l'autre en Allemagne et la troisième en France. Ce sont des femmes des XXe et XXIe siècles. Chacune a mené et mène sa vie tambour battant, jusqu'au moment où l'une d'elles, Nathalie, apprend qu'elle n'a pas le même père que les deux autres. Leurs parents n'en ont jamais rien dit.
Qui est donc le père biologique de Nathalie ? Les trois soeurs vont se réunir pour mener l'enquête, laquelle implique un "retour à Constance", en Allemagne, où elles ont vécu toutes les trois, petites.
Retour à Constance, donc, une bonne cinquantaine d'années après, ce qui implique un retour à l'immédiat après-guerre. -
La nouvelle armée russe
Isabelle Facon
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 19 Février 2021
- 9782355970443
Après une quinzaine d'années de décomposition, l'armée russe est - depuis la guerre de Géorgie en 2008 - au coeur des préoccupations du Kremlin. Outil militaire désormais performant, elle est aussi un vecteur central de la politique étrangère du pays. C'est de cette « nouvelle armée russe », essentielle à la puissance internationale de la Russie et aux relations internes au pays, que traite Isabelle Facon, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). La nouvelle armée russe est le cinquième « Carnet de l'Observatoire », collection qui se donne pour objectif de fournir un éclairage informé, équilibré et accessible sur les grands sujets liés à la Russie. Elle s'adresse principalement aux étudiants, journalistes, diplomates, décideurs économiques, ainsi qu'à tout honnête lecteur s'intéressant à ce pays.
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Chronique d´une mort annoncée, celle de la mère de l´auteur, atteinte d´une forme rare de cancer du sein, le récit d´une enfance à Berlin-Est, avant la chute du mur, dans une famille d´intellectuels dont Christiane est le pilier à la fois tragique et magique. Au compte-rendu limpide, presque consciencieux et documentaire de la maladie se mêle le parcours d´une femme en quête de ses origines, - son père, un scientifique juif, disparut en 1943 -, cultivant de ses ascendances des traditions essentiellement culinaires et dotée d´une joie de vivre qui affecte même sa pensée de la mort : « Qui sait ? Peut-être même que c´est bien... » Au fur et à mesure, toute « ostalgie » mise à part, resurgissent les contraintes matérielles, les tensions silencieuses qui constituaient le quotidien désolé de la vie en Allemagne de l´Est, le désarroi quasi burlesque des naufragés de la communauté juive de Berlin. Mais à la gravité du thème personnel et historique, l´auteur, dans un style simple et non dénué d´humour, oppose la force de souvenirs heureux et la complicité incroyablement tendre et pudique qui unit mère et fils.
Le lecteur est touché tour à tour par l´implacabilité du sort et la sollicitude du jeune homme qui prend en charge la maladie de sa mère tandis que les changements drastiques subis par le pays depuis le Tournant défilent en toile de fond sur un mode proche du très acclamé Good bye Lenin !
Cette « auto - non fiction » s´inscrit ainsi dans la lignée de grands textes comme Le Malheur indifférent de Peter Handke ou Le livre de ma mère d´Albert Cohen.
Jakob Hein est né en 1971 à Leipzig et vit à Berlin où il est médecin. Vielleicht ist es sogar schön (le titre original), paru après Mein erstes T-shirt et Formen menschlischen Zusammenlebens a été suivi d´autres romans et récits chez Piper Verlag. Il a été traduit dans de nombreuses langues mais c´est la première fois qu´il est publié en français.
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Ru.net : géopolitique du cyberespace russophone
Kévin Limonier
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 20 Juin 2018
- 9782355970320
À tort ou à raison, la Russie s'est construit une image de « cyberpuissance » que les accusations américaines, en liaison avec l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, renforcées par les récentes déclarations du nouveau président français, ont grandement contribué à façonner. Une certaine fascination s'est d'ailleurs installée, en Europe et surtout aux États-Unis, pour le rôle spécial que la Russie jouerait dans le cyberespace ; une véritable passion médiatique, que l'on retrouve dans les titres de presse et le choix d'un vocabulaire rappelant parfois les romans de John le Carré. La déconstruction du rôle que la Russie joue dans le cyberespace (et pas simplement dans la cyberguerre), à laquelle s'attaque Kevin Limonier dans ce quatrième Carnet de l'Observatoire, apparaît d'autant plus nécessaire qu'il s'agit d'un phénomène géopolitique susceptible d'intéresser bien au-delà du cercle restreint des quelques spécialistes du sujet. L'irruption de cet acteur désormais incontournable qu'est Moscou dans l'espace numérique pose avant tout la question de l'instrumentalisation politique (par la Russie comme par ses adversaires) d'un phénomène technique ayant acquis une telle importance stratégique que la lutte pour son contrôle est désormais susceptible de provoquer des guerres, de déstabiliser des régions entières, ou encore de priver les citoyens de certains de leurs droits les plus fondamentaux.
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C'est en lisant le« Discours de la servitude volontaire» de La Boétie qu'Isabelle Cani a eu l'idée de« L'ère des indociles». En neuf nouvelles s'inspirant des évolutions et questions sociétales actuelles, elle s'interroge sur ce que pourrait être un monde dans lequel la notion d'autorité n'existerait plus. D'un texte à l'autre, dans lesquels on retrouve certains personnages, elle imagine une mutation progressive, qui rendrait les êtres incapables de comprendre ou de percevoir l'autorité, avec toutes les conséquences qui en découleraient. «Spécialiste de littérature comparée, Isabelle Cani enseigne aujourd'hui en classe préparatoire scientifique à Clermont-Ferrand. Elle a publié, en 2007, aux éditions Fayard, Harry Potter ou l'anti-Peter Pan. Elle envisage de poursuivre l'aventure intellectuelle et littéraire de L'ère des indociles, pour en faire une trilogie.»
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Mémoires imaginaires d'adrienne de la fayette
Sabine Renault-sablonière
- L'Inventaire
- 13 Mai 2015
- 9782355970214
A l'occasion du 250ème anniversaire de la naissance de son aïeul, le général La Fayette, Sabine Renault-Sablonière a imaginé un vrai-faux journal d'Adrienne de La Fayette, rendant ainsi hommage à celle qui fut l'épouse du « héros des deux mondes », personnalité hors du commun restée, pourtant, dans l'ombre de l'Histoire. C'est également un voyage dans le dix-huitième siècle finissant, où le lecteur, au fil des pages, côtoie Benjamin Franklin, Voltaire, Condorcet, bien d'autres encore.
Si les événements évoqués sont authentiques, si le travail de documentation et de recherche fut considérable, tout l'entour, tout ce qui fait « la chair » de l'ouvrage, appartient entièrement à la plume de l'auteur, qui esquisse le portrait de la véritable Adrienne de La Fayette, à tout le moins sa nature profonde, secrète : jeune fille naïve et romantique, puis épouse et mère, enfin femme d'affaires avant l'heure, « résistante » face aux tumultes de l'Histoire. Mais surtout, Adrienne a été l'indispensable et fidèle soutien de l'homme d'idées et d'action, épris de justice et de liberté, que fut Gilbert de La Fayette. Une superbe leçon d'amour et de loyauté.
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De la vulgarité en littérature ; divagations sur un thème
Aldous Huxley
- L'Inventaire
- 6 Avril 2009
- 9782910490973
Surtout connu pour son Meilleur des Mondes (1932) et ses Portes de la Perception (1954) dont la génération hippie devait s'inspirer, Aldous Huxley (1894-1963), homme de lettres anglais, installé aux Etats-Unis dès 1937, montre, tout au long de son oeuvre, un intérêt profond pour ce qu'il nomme la "situation humaine". Son ultime texte, Literature and Science (1963), en témoigne tout particulièrement.
Souvent considéré comme un auteur de science-fiction, Huxley est en réalité un érudit éclectique, curieux, sceptique. Ses analyses, d'une vertigineuse simplicité dans un mouvement subtil de métaphores, de mises en abyme et de paradoxes frappants, sont étrangement annonciatrices de notre XXIe siècle. Ses nombreux essais littéraires et philosophiques, dont De la vulgarité en littérature (1930), considéré dans le monde anglo-saxon comme un texte important, sont insuffisamment connus et cités en France.
En 1930, Huxley, qui a acquis une notoriété parfois scandaleuse, écrit, en France, De la vulgarité en littérature. C'est dans un dialogue incessant entre espaces, temps, corps et champs de la connaissance, étroitement liés à ceux de l'expérience, qu'il déroule sa réflexion, en pratiquant un jeu d'alternances et de contradictions, proposé avec sagacité à la sagacité du lecteur. Et la conclusion reste ouverte.
Méditation sur l'art, la philosophie et l'histoire, les moeurs, la morale, la culture (ou l'inculture) moderne, ce texte profondément littéraire pose la question du rôle que l'écrit peut jouer dans notre société, en particulier dans les relations que doivent entretenir la science et l'art.
La vulgarité, mot que s'approprie Madame de Staël à l'aude du XIXe siècle (1800), après la Révolution française, pour désigner une nouvelle société qui s'écarte de l'idéal des Lumières, incarne bien l'instabilité des normes : on est toujours le vulgaire de quelqu'un. Ce que montre implicitement Huxley, c'est la fragilité, la vanité de l'homme face aux cycles de la vie et aux irréversibilités du processus créatif (qui tend, par là, à l'entropie). L'homme a-t-il une action sur le monde? Le balancement incessant des états qu'il traverse peut faire l'objet d'une métaphore poétique, à condition que l'individu en accepte modestement le secret, c'est-à-dire l'impossibilité d'une connaissance totale.
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à l'ombre d'Amon ; carnets d'Egypte
Katia Boyadjian, Daniel Juré
- L'Inventaire
- 8 Mars 2000
- 9782910490218
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" .
Je dirai d'abord que les peuples de l'asie mangent beaucoup moins que ceux de l'europe nous sommes des loups, et des bestes carnacieres en leur comparaison, je n'en attribue pas la cause entièrement a leur sobrieté en prenant ce terme pour la vertu qui dompte la gourmandise, les raisons en sont plus corporelles, ils habitent des climats plus chauds que les nostres, et un pays moins abondant. ils ne s'excitent point l'appetit par ces exercices du corps qui nous occupent si fort, la promenade, la danse, le jeu.
Ils sont sedentaires comme des reclus en comparaison de nous. " en 1680, rentrant d'un séjour de neuf ans en orient, le célèbre voyageur jean chardin entreprend de répondre aux nombreuses questions posées par un certain esprit cabart de villarmont sur les moeurs aux " indes orientales ". d'une étonnante variété, ces questions témoignent tout à la fois des préjugés et de la curiosité des élites marchandes en france, contraintes, depuis la création par colbert de la compagnie des indes orientales, de voyager et de vivre dans des pays qui les fascinent et les effraient.
Véritable " guide pratique ", ce texte exceptionnel, édité pour la première fois (en respectant la langue et la graphie du manuscrit), a pour objet de renseigner sur la consommation et le commerce des épices et du thé, sur les manufactures et leurs produits, ainsi que sur la nourriture, les manières de table, la sexualité, que ce soit en turquie, en perse, en inde ou en chine. par certains détails - le fait, par exemple, que les européennes aient appris à se mettre du musc dans le nombril à l'instar des orientales - chardin apparaît aussi comme l'un des premiers voyageurs à décrire l'adaptation des occidentaux aux coutumes locales.
Anne coldefy-faucard.
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Le cauchemar russe ; abécédaires de clichés et délires occidentaux
Matthieu Buge
- L'Inventaire
- 2 Novembre 2016
- 9782355970252
La russophobie bat son plein. Le moujik n'est pas loin d'être affublé d'un couteau entre les dents. L'Occident souffre d'hallucination collective. Il faut parler ici de «folie» plutôt que de «phobie». L'Occidentocentrisme fait des ravages. Le prosélytisme n'est limité que par les impératifs géopolitiques ou une trop grande incompréhension. Cet abécédaire, parcourant certains clichés sur la Russie, au-delà du triptyque ours-balalaïka-vodka, veut apporter quelques éclaircissements sur ce pays, mais aussi sur les motivations de l'Occident - foncièrement politiques.
Car la folie n'est que de surface. «L'auteur vit depuis plusieurs années le « cauchemar russe », quelque part aux environs de Moscou».