Sélectionnés par la rédaction de Philosophie magazine, voici les meilleurs textes d'idées parus dans la presse internationale - The Guardian, The Intercept, The New York Times, Le Monde, La Vanguardia... Cette année, ce sont 23 textes de femmes philosophes, écrivaines et essayistes que nous avons choisi de sélectionner et de réunir. Uniquement des textes de femmes pour donner à entendre des voix plus rares et se demander comment ces voix infléchissent la pensée. Des textes percutants et accessibles qui éclairent à chaque fois une question précise de notre temps.
Ce best of des idées donne la parole à de grandes figures comme Naomi Klein sur la guerre en Ukraine ou Rebecca Solnit sur les armes à feu aux Etats-Unis et à la jeune génération comme Manon Garcia sur l'avortement ou Lauren Holt sur la nature et l'environnement, ainsi qu'à des intellectuelles du monde entier comme Ruth Chang ou Ashwini Vasanthakumar.
Éditorial:Maud Simonnot, «Parce que nous ne pensons pas que les revues appartiennent, comme on l'entend parfois, à une époque révolue...»La Nature:Erri De Luca, NatureRichard Powers - Nathacha Appanah, ConversationAnton Beraber, Flore de la Grande Ceinture OuestKatrina Kalda, Forêts et frontièresChristophe Bataille, FaonThomas Lévy-Lasne - Aurélien Bellanger, Peindre la natureFabienne Raphoz, La Nature, voilà mon paysHamedine Kane, Le paradis perdu des PeulsÉrik Orsenna, Le rendez-vous de l'OcéanCatherine Siméone - Catherine Larrère, L'éthique environnementaleJacques Réda, Du vent dans les arbresProust 1922-2022:Yannick Haenel, Le sable magiqueMaud Simonnot, 1922Jean-Yves Tadié, Préface au Journal de Reynaldo HahnViolaine Huisman, La petite robe noireAntoine Compagnon, Marcel Proust, la fabrique de l'oeuvreJulien Syrac, La joie du réel retrouvéBlanche Cerquiglini, Proust au défi des écrivains étrangersAnne Simon, Zoopoétique de ProustDans la bibliothèque de J. M. G. Le Clézio:Maud Simonnot - J. M. G. Le Clézio, Entretien et livres citésCritiques libres:Charles Daubas, «Musicanimale», Philharmonie de Paris (Gallimard)Arthur Larrue, Journal de nage de Chantal Thomas (Seuil)Claire Berest, Les confins d'Eliott de Gastines (Flammarion)Philippe Bordas, Tout Rabelais, sous la direction de Romain Menini (Bouquins)Camille Laurens, La cécité des rivières de Paule Constant (Gallimard)Jakuta Alikavazovic, Le Trésorier-payeur de Yannick Haenel (Gallimard)Laurence Cossé, La vie sans histoire de James Castle de Luc Vezin (Arléa)
Nombreux sont les chefs de cuisine, les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les maraichers à défendre une agriculture du vivant, celle qui privilégie les cycles naturels, respecte la biodiversité et préserve les ressources naturelles. Soucieux de proposer ou de cuisiner des produits sains et goûteux, ces hommes et ces femmes militent pour développer l'agroécologie, les sols vivants ou l'agroforesterie. Pour comprendre ces termes nouveaux et les engagements qui en découlent, nous avons donné la parole à 4 d'entre eux, Marc André Sélosse, biologiste et professeur au Museum national d'Histoire naturelle infatigable défenseur de la biodiversité dans les sols qui aime souligner à quel point cette fine couche de terre, méconnue, joue un rôle primordial pour l'équilibre de la nature, Edouard Stalin de la Ferme de la Mare des Rufaux en Normandie, maraîcher qui a débuté sur des sols morts et qui par ses méthodes, a totalement retrouvé de la biodiversité dans ses sols et dans sa végétation, Bruno Verjus, chef étoilé Michelin à Paris qui rappelle que cuisiner, c'est ne jamais quitter des yeux le vivant et enfin, Luis Barraud, consultant en transition écologique qui accompagne les agriculteurs désireux de changer de paradigme. À ces rencontres essentielles pour comprendre l'agriculture et la nourriture du vivant, nos journalistes ont enquêté sur les vins vivants, le scandale des semences ou l'intérêt de la fermentation dans le vivant.
ENQUÊTER SUR LA SHOAH AUJOURD'HUI.
À mesure que les derniers témoins de la Shoah s'éteignent, la littérature d'aujourd'hui continue à explorer cet événement et ses répercussions à travers une forme singulière qui en vient presque à constituer un genre à part entière : l'enquête.
Après Dora Bruder de Patrick Modiano (1997), celleci s'est imposée avec Les Disparus de Daniel Mendelsohn (2006). Depuis, ces investigations, le plus souvent familiales, ont diversifié leurs formes. Certaines sont fictionnelles, quand d'autres relèvent de la nonfiction.
Afin de mieux cerner les spécificités de ces enquêtes, il convient d'abord d'en retracer la généalogie. Le besoin d'enquêter sur les victimes s'est en effet manifesté très tôt, comme en témoignent Le Convoi du 24 janvier de Charlotte Delbo ou l'échec de l'investigation que met en scène W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec.
Mais ces textes ont aussi contribué, à leur manière, à l'avènement progressif d'un « nouvel âge de l'enquête » dans la littérature d'aujourd'hui.
Les récits contemporains renouvellent volontiers leur écriture en se chargeant d'une mission : informer, documenter, inventorier, enquêter. Ces investigations contribuent aux inflexions les plus décisives de l'écriture contemporaine. Elles participent, à leur manière, à la redéfinition des territoires respectifs de l'histoire et de la littérature, dont les frontières établies ont été perturbées au cours de ces dernières décennies, tant par les historiens que par les écrivains.
Les récits d'investigation mettent en question, et peutêtre en cause, les formes traditionnelles de l'historiographie à qui ils empruntent une partie de leur démarche pour les déborder depuis la littérature et inventer leurs propres méthodes. Pour ces oeuvres, enquêter ne signifie pas combler un manque en faisant renaître les disparus mais faire apparaître leur disparition. L'investigation se charge à la fois des faits et de leur anéantissement, du témoignage et de ce qui en reste quand il a été détruit. Elle s'en charge et s'en fait responsable.
En ce sens, il convient de lui réserver une place primordiale dans notre présent. Car elle représente un moment essentiel de notre relation au passé que les textes réunis ici explorent chacun à leur manière.
Ce second ouvrage DRUIDÉESSE, Guéris ton âme est un assemblage de 3 rubriques: Recettes, Remèdes et Rituels, ponctués de rencontres faites par l'auteure de femmes et d'hommes-médecine. Marie Cochard y partage ses expériences personnelles, ses connaissances en matière d'ethnobotanique, de cuisine sauvage, d'herboristerie, de confection de remèdes et des rituels qu'elle créent au fil du calendrier. L'ouvrage nous emmène en voyage à la rencontre des forêts de résineux et de l'artisanat de nos Terres. Au fil de ses 116 pages, nous sommes invités à goûter les nourritures bienfaitrices de la saison à travers des recettes originales mêlant légumes oubliés et cueillettes sauvages (broutes de choux, salsifis, oeufs mollets, gratin de crozets à l'ail des ours, Gâteau choco tanaisie...). Nourris, nous partons à la découverte de producteurs de plantes médicinales, d'un passionné de communication animale, de danseuses buissonnières, d'un sculpteur sur chûtes de bois, d'une chanteuse de saggas du grand nord ou encore d'une femme-tambour et de son souffle de sagesse. Ce grimoire est une bouffée d'air au sommet des montagnes. Page après page, pas après pas, on gravit les paysages, réchauffé par une tisane infusée sur quelques branches de bois abrasées, ragaillardi par la trouvaille de quelques baies savoureuses. Guéris ton âme est un concentré de sagesses et un baume pour le corps, le coeur et la conscience à mettre entre toutes les mains d'amoureux.ses de Nature, en quête de sens et de Soi.
Ce Recueil DRUIDÉESSE Révèle ta lumière! est un assemblage de 3 rubriques: Recettes, Remèdes et Rituels, ponctué de rencontres faites par l'auteure, d'hommes et de femmes des bois, de guérisseuses.eurs, de chamanes d'ici et d'ailleurs... Marie Cochard y dévoile ses recettes réalisés à partir de plantes sauvages vernaculaires, ses remèdes maison pour apaiser les maux hivernaux, ses rituels pour s'harmoniser aux phases lunaires et à l'énergie saisonnière. L'ouvrage nous emmène dans une échappée belle aux confins des massifs montagneux de nos terres. Au fil de ses 116 pages, nous sommes invités à plonger dans les saveurs, les senteurs et les couleurs de la saison froide... En préambule de ces pérégrinations, des recettes gour- mandes végétales à expérimenter tels que: le potage de courge-olive à la cannelle, les frites de poires de terre, la confiture de châtaignes et des soins, remèdes guérisseurs, qui réchauffent le coeur et l'âme. Puis, sommes-nous incités à marcher dans les pas de l'ours, pour rencontrer une fratrie de cueilleurs de baies-confituriers, un homme pratiquant l'asinothérapie (soit la thérapie au contact des ânes), avant de découvrir la sylvothérapie par l'auteure qui propose des bains de forêts, pour nous laisser enfin rencontrer par l'Essence du sapin et laisser enfin résonner le son des chants et des tambours du peuple Diné (Navajos). Le voyage trouvera sa fin avec la rencontre d'un ermite, priant depuis les hauteurs pour l'Humanité. Inspiré d'une Terre sacrée et sublimement illustré, cet ouvrage est un baume pour le corps, le coeur et l'Esprit, qui nous emmène au fil des pages, à la découverte de savoirs ancestraux, de légendes et paroles sages, au contact d'une Nature authentique, vraie, qui nous guide à notre propre Nature véritable.
Actualités et nouveautés du livre pour la jeunesse.
En plus d'être écrivain, dessinateur, éditeur, commissaire d'expositions et réalisateur, Frédéric Pajak a été le fondateur et le rédacteur en chef de plusieurs journaux et revues, dont Barbarie, Nous n'avons rien à perdre, Station-Gaîté, Voir, La Nuit, Good Boy, Culte, L'Éternité, L'Imbécile, 9 semaines avant l'élection et enfin L'Amour, dont le n° 1 est sorti en librairie le 14 octobre 2021. Tous réunissaient écrivains et dessinateurs à parts égales, sans restriction ni de genres, ni de nombre de signes.
Pour ce troisième numéro, L'Amour propose d'établir un « Plaidoyer pour la beauté » en ces temps où elle semble de plus en plus rare, de plus en plus menacée par la violence et le mercantilisme généralisés. Essais, dialogues, nouvelles, extraits de journal intime, dessins, peintures, sculptures, collages, bandes dessinées, paysages, portraits - toutes les formes sont les bienvenues pour, à contre-courant de l'actualité commune, toucher à l'actualité intime, celle-là qui, vibrant en chacun d'entre nous, nous sert de boussole dans notre quotidien malmené.
Une confrontation d'opinions et de sentiments, destinée à un public curieux, agacé par les discours et les idéologies qui déforment l'opinion publique.
Né en 1952 à Bologne, Valerio Evangelisti mène une carrière universitaire qu'il alterne avec une activité de fonctionnaire au ministère des finances italien. Ses premiers livres parus sont des essais historiques, mais il se lance dans la fiction avec Nicolas Eymerich, inquisiteur : ce premier roman, distingué par le prix Urania en 1993, inaugure une série qu'Evangelisti poursuivra le restant de sa vie. Basé sur le véritable Nicolas Eymerich, inquisiteur dominicain né en 1320 et mort en 1399, le cycle d'Eymerich se déploie sur 12 volumes mêlant avec brio et inventivité événements historiques et science-fiction. Si ce cycle est l'oeuvre maîtresse de son auteur, Evangelisti a publié d'autres romans, dont une bonne part a franchi la barrière des Alpes :
Dans un genre historico-fantastique, citons les trois volets du « Roman de Nostradamus » ou le « Cycle des Pirates » - l'auteur y fait des forbans les agents de l'introduction du capitalisme sur le continent américain.
Passionné par l'histoire des Amériques, il y situe deux séries, l'une aux USA, l'autre au Mexique... Plusieurs récompenses viennent couronner ses oeuvres - le Grand Prix de l'Imaginaire (1998) et le Prix Tour Eiffel (1999) en France, le Prix Italia (2000) pour ses fictions radiophoniques. Il reste actif dans ce domaine, rédige des scénarios pour la radio, le cinéma, la télévision et les BD. Après avoir été rédacteur en chef de la revue Progetto Memoria pendant une décennie, il sera aussi le directeur éditorial de Carmilla, une revue littéraire initialement publiée sur papier avant de devenir uniquement virtuelle. Valerio Evangelisti décède à Bologne le 18 avril 2022.
Bifrost consacre ce grand nom de l'imaginaire italien au travers d'un entretien-carrière mené par Richard Comballot. Un article consacré au cycle d'Eymerich, un traditionnel guide de lecture, une interview de son éditeur français et une bibliographie par Alain Sprauel complètent ce très large panorama.
«?Être moderne?» a longtemps désigné une promesse de progrès, de liberté et de justice. Aujourd'hui le réchauffement climatique, une crise économique sans fin, la défiance à l'égard de la technique ou les excès de l'individualisme manifestent au contraire un doute sur la supériorité de notre présent sur le passé. Sommes-nous donc condamnés à être antimodernes?? Ce dossier, coordonné par Michaël Foessel et Jonathan Chalier, se penche sur l'héritage de la modernité, dont le testament reste ouvert et à écrire. À lire aussi dans ce numéro?: La démocratie dans le miroir russe, le métier diplomatique en danger, la solidarité énergétique à l'épreuve de l'hiver et la littérature par en-dessous d'Annie Ernaux.
Dans ce tout nouveau numéro, le sucre passe au crible de notre dossier spécial !
La bière, le pain blanc, la charcuterie, le sel, les fromages fondus... Parmi les aliments qui provoquent l'ire des nutritionnistes et autres professionnels de la santé, il en est un qui concentre tout particulièrement leurs foudres : le sucre. Modes de production, transformation et utilisation dans l'agro-alimentaire, à la lueur de notre dossier spécial vous découvrirez que le problème n'est peut-être pas tant le sucre que l'usage qu'on en fait... Au menu également, partez à la découverte d'un élevage très confidentiel, celui des pigeonneaux de la haute cour du Tarn. Dans le Cantal, rencontre avec le double-étoilé Michelin Serge Vieira, qui défend sa vision d'une gastronomie responsable en s'appuyant sur un maillage de producteurs locaux. Puis on vous emmène à la mer, en Normandie, suivre la trace d'un pêcheur à pied «professionnel»... Si si, c'est un vrai métier ! La Saint-Jacques sera de la fête, d'autant qu'elle est de saison, du coup, la rédaction vous propose de la décliner en recettes, à la sauce 180°C. Notre rubrique home-made, tout comme celle du Marché 180°C, chanteront elles aussi en recette les couleurs de l'hiver. Enfin, un détour par Sancerre pour se familiariser avec les figures et domaines incontournables de ce grand classique ligérien.
Tout cela n'étant bien évidemment qu'un simple avant-gôut de ce qui vous attend au menu de ces 192 pages !
Le XXe Congrès du PCC, qui s'est tenu en octobre 2022, a confirmé le caractère totalitaire de la Chine de Xi Jinping. Donnant à voir le pouvoir sans partage de son dictateur, l'omniprésence et l'omnipotence d'un parti désormais unifié et la persistance de ses ambitions globales, il marque l'entrée dans une période d'hubris et de crispation où les ressorts de l'adaptation du régime, jusque-là garants de sa pérennité, sont remis en cause. On observe un décalage croissant entre l'ambition de toute-puissance, les concepts-clés du régime et le pays réel, en proie au ralentissement économique. Le dossier de novembre, coordonné par la politologue Chloé Froissart, pointe ces contradictions : en apparence, le Parti n'a jamais été aussi puissant et sûr de lui-même, mais en coulisse, il se trouve menacé d'atrophie par le manque de remontée de l'information, la demande de loyauté inconditionnelle des cadres, et par l'obsession de Xi d'éradiquer plutôt que de fédérer les différents courants en son sein. Des failles qui risquent de le rendre d'autant plus belliqueux à l'égard de Taiwan. À lire aussi dans ce numéro : Le droit comme oeuvre d'art ; Iran : Femme, vie, liberté ; Entre naissance et mort, la vie en passage ; En traduisant Biagio Marin ; et Esprit au Portugal.
NEUF est une revue d'avant-garde qui incarne toute l'effervescence artistique et intellectuelle des années 1950, donnant une place centrale à la photographie et à ses auteurs.
Aucune collection publique ne dispose de l'intégralité des numéros de la revue. Le plus grand ensemble connu, conservé à la Bibliothèque Nationale de France, demeure incomplet.
La parution de ces fac-similés, 70 ans après leur première édition, rend enfin accessible aux passionnés comme au grand public l'intégralité de NEUF.
Ce coffret rassemble les 9 numéros et le hors-série du critique d'art Michel Ragon, Expression et Non-Figuration (1951). Un essai de l'historien de la photographie Michel Frizot dédié à cette aventure fondatrice de l'édition photographique française complète cette réédition.
Actualités et nouveautés du livre pour la jeunesse.
Après 30 ans d'existence et 120 numéros, la revue de cinéma Trafic change et devient une parution annuelle : Trafic L'Almanach. Un important volume collectif qui reste attaché à la vocation critique que Serge Daney avait fixée : « Revue de cinéma, elle appartient à tous ceux pour qui l'image et l'écrit, quoiqu'irréconciliables, ont un destin commun. » Avec une équipe renouvelée de collaborateurs.
Un sommaire 2023 ambitieux : compte-rendu critique et développé du Festival de Cannes 2022, quatre textes inédits de Serge Daney ; une lettre inédite de Jacques Rivette à François Truffaut ;
Un ensemble consacré au grand cinéaste roumain Radu Jude ; les contributions de la philosophe Catherine Malabou, de Peter Szendy ; des textes sur le cinéma de Clint Eastwood, Izoguchi, John Huston, Léo Carax...
Plus de 300 pages consacrées à l'actualité et à la critique des images.
Actualités et nouveautés du livre pour la jeunesse.
Pendant longtemps, Octavia E. Butler a représenté une singularité au sein des littératures de l'imaginaire anglophones : une femme noire écrivant de la science-fiction.
Née en 1947 en Californie, Octavia Butler grandit dans des États-Unis où sévit encore la ségégration. Enfant introvertie, elle trouve une échappatoire avec les littératures de genre. En 1970, elle fait ses premiers pas dans le fandom américain. Sur les conseils de Harlan Ellison, elle participe à l'atelier d'écriture Clarion, où elle se lie d'amitié avec Samuel Delany - écrivain noir de SF lui aussi. C'est justement à Ellison que Butler vend sa première nouvelle. Elle publie en 1979 son premier chef-d'oeuvre, Liens de sang : l'histoire d'une femme propulsée dans le passé esclavagiste des USA. Sa novelette « Bloodchild » (1985) emportera tous les prix importants du domaine : Hugo, Nebula, Locus... Dans ses récits, Butler fait la part belle à des protagonistes féminins forts, aux origines ethniques ou sociales variées.
Dans les années 90, Butler publie La Parabole du Semeur et La Parabole des talents, diptyque qui lui assurera la renommée. En 1995, elle est la première écrivaine de SF à recevoir la bourse de la Fondation McArthur.
Elle publie ce qui sera son dernier roman, Novice, en 2005, et décède en 2006 à l'âge de 58 ans, laissant derrière elle une oeuvre restreinte mais riche de thématiques puissantes. Une oeuvre souvent associée à l'afrofuturisme, ayant pavé le chemin pour les auteurs contemporains, de N.K. Jemisin à Colson Whitehead.
L'équipe de Bifrost s'intéressera à cette écrivaine essentielle au travers d'une biographie signé Pascal J.
Thomas, d'un article d'Octavia Butler portant sur son parcours, d'une étude de Ketty Steward sur le thème de l'empathie - transversal à toute l'oeuvre de l'autrice -, d'une interview de Marion Mazauric, qui mène depuis des années un travail de fonds sur Butler, et d'un guide de lecture, sans oublier une bibliographie complète.
Caviar Magazine est un ouvrage à mi-chemin entre le livre et le magazine qui s'attache à faire du football un fait de société, carrefour de thématiques multiples.
Le sport le plus populaire du monde a cette capacité-là. Il réunit, intéresse, et qu'il plaise ou non, ne laisse personne indifférent.
Dans Caviar, le football est donc un prétexte pour parler de la société toute entière. S'il s'adresse aux fans de football, cet ouvrage a aussi pour objectif de réconcilier le sport roi avec celles et ceux qui le fuient.
L'objectif de Caviar Magazine, c'est aussi de rendre accessible un ensemble de thématiques habituellement réservées à un public plus sélectif. Comprendre la passion d'Albert Camus pour le football est un merveilleux moyen de se plonger dans ses ouvrages.
Saisir la rivalité entre deux clubs, l'un serbe, l'autre croate, est un outil formidable pour comprendre et s'intéresser aux guerres de l'ex-Yougoslavie.
Dans Caviar, le football est donc une porte d'entrée, un pont-levis pour accéder à une forteresse culturelle, sociale et intellectuelle parfois un peu fermée.
La crise sanitaire a amplifié et accéléré diverses tendances qui lui préexistaient : vulnérabilité et pauvreté de la population, violence de la dématérialisation numérique, usure des travailleurs sociaux et remise en cause des mécanismes de solidarité. Dans ce contexte, que peut encore faire le travail social ? Peut-il encore remplir une mission d'émancipation ? Peut-il s'inspirer de l'éthique du care ? Le dossier, coordonné par Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, mène l'enquête auprès des travailleuses et travailleurs sociaux. À lire aussi dans ce numéro : le procès des attentats du 13-Novembre, les nations et l'Europe, l'extrême droite au centre, l'utopie Joyce et Pasolini, le mythe à taille humaine.
C'est paradoxalement que les postérités s'établissent parfois.
Celle de Georges Bataille (1897-1962), plus qu'aucune autre.
De cette oeuvre dont on avait parlé si peu, lui vivant, il y avait peu de chances que l'on parlât davantage, lui mort.
Il faut dire qu'il semble s'être plu à semer le trouble chez ses lecteurs, lui qui affirmait : « Je dirai volontiers que ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir brouillé les cartes. » Insaisissable Bataille. Passant sans cesse en contrebande les frontières établies entre les disciplines, traitant les sujets les plus sulfureux, exposant les vues les plus originales, il aura tout fait pour déstabiliser ses lecteurs les plus bienveillants.
En effet, poésie, récit ou essai, quel que soit le genre qu'il explorait, Georges Bataille s'est employé à transgresser systématiquement les usages. Il aura abordé, toujours de manière originale, des questions qui appartenaient traditionnellement à l'économie, la politique, l'anthropologie, l'histoire de l'art, la sociologie, et ce avec une manière unique de travailler la langue. C'est sans doute cette singularité qui, précisément, lui valut l'admiration et l'amitié d'écrivains et de penseurs parmi les plus importants de notre XXe siècle. Et qui, de nos jours encore, fait de son oeuvre multiple, intense et hétérogène une référence pour de nombreux lecteurs.
Avec lucidité et acuité, Jean-Luc Steinmetz questionne la possibilité qu'aurait encore la poésie de dire notre monde actuel, d'y vivre. «Habiter le monde poétiquement», oui, mais à condition d'en saisir la beauté et la cruauté tout ensemble :
« Je demande à ma poésie de pas l'oublier / ce temps présent / dur et bouleversant. / Malgré la distance qui me sépare du monde et de son train / la douceur qu'on me prête / ouvre un oeil d'épervier. » Pour Jean-Luc Steinmetz, la poésie ne protège pas, elle expose. D'où sa fragilité, sa précarité, sa foncière résistance... et sa grande liberté. Comme le souligne Henri Scepi dans ce cahier : « À la fixité rassurante le poète préfère le mouvement qui délivre, à la stabilité des réponses le vertige des questions, aux arts de vivre l'air de vie - c'est-à-dire la quête de l'ouvert, qui oblige à se replacer au milieu des choses. » Textes de François Rannou, Jean-Luc Steinmetz, Béatrice Bonhomme, Lionel Ray, Daniel Leuwers, Laurent Fourcaut, Henri Scepi.
Né en 1930 à Qassabine, un village des montagnes du nord de la Syrie, Adonis est sans conteste l'un des phares de la poésie arabe contemporaine.
Aujourd'hui traduite dans plus d'une vingtaines de langues, son oeuvre bénéficie d'un rayonnement extraordinaire. Sa poésie conjugue l'intensité de l'expression, le magnétisme de l'image insolite, la variété des formes et des registres, l'ampleur de la vision, la puissance sans cesse renouvelée du souffle. En choisissant très tôt le pseudonyme d'Adonis, le poète se plaçait sous l'égide d'une divinité d'origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique, comme pour orienter son oeuvre vers un horizon d'incessantes métamorphoses.
Connaisseur hors pair de la poésie et de la pensée arabes depuis la période préislamique, Adonis en a proposé une réévaluation critique, voire iconoclaste.
Parallèlement, il s'est intéressé sans relâche aux avancées de la modernité occidentale en matière de philosophie, de poésie, de science. Il a manifesté une grande liberté de ton envers toute religion, à commencer par l'Islam dont il n'a cessé de dénoncer l'usage temporel et surtout politique.
Comme il a pu l'écrire : « La culture arabe a besoin d'un Nietzsche pour détruire, tout aussi impitoyablement et rigoureusement, les principes sclérosés de la culture arabo-islamique et rendre visibles les nouvelles perspectives d'une renaissance spirituelle et intellectuelle. » Peut-être la vieille et belle expression d'« esprit libre » est-elle la meilleure façon de caractériser Adonis. Il refuse le rôle conventionnel du poète, il s'engage pour la libération de la femme arabe et rejette les vieilles structures patriarcales, il mise sur le changement et sur une transformation perpétuelle.
Né en 1946, Guénoun est l'auteur d'une oeuvre protéiforme qui embrasse à la fois les domaines du théâtre, de la philosophie et de la littérature. Mais ces dénominations paraissent elles-mêmes insuffisantes pour délimiter tous les «chantiers» dans lesquels s'est engagé Denis Guénoun, puisqu'ils s'étendent aussi à la réflexion politique, à la théologie et au récit autobiographique. C'est à l'exploration de la riche trajectoire et des horizons d'expression de cet écrivain singulier que nous convie ce cahier d'Europe où l'on trouvera en particulier l'un des tout derniers textes écrits par Jean-Luc Nancy avant sa disparition en août 2021.
En plus d'être écrivain, dessinateur, éditeur, commissaire d'expositions et réalisateur, Frédéric Pajak a été le fondateur et le rédacteur en chef de plusieurs journaux et revues, dont Barbarie, Nous n'avons rien aÌ perdre, Station-Gai^té, Voir, La Nuit, Good Boy, Culte, L'Éternité, L'Imbécile, 9 semaines avant l'élection et enfin L'Amour, dont le N°1 est sorti en librairie le 14 octobre 2021. Tous réunissaient écrivains et dessinateurs à parts égales, sans restrictions ni de genres, ni de nombre de signes.
Pour ce deuxième numéro, L'Amour propose un thème à ses collaborateurs, thème qui découle de l'esprit du N°1 : « Contre l'actualité ». Essais, dialogues, nouvelles, extraits de journal intime, collages, bandes dessinées, paysages, portraits - toutes les formes sont les bienvenues pour, à contre-courant de l'actualité commune, toucher à l'actualité intime, intemporelle et pourtant bien présente en chacun d'entre nous, qui nous sert de boussole et de point d'ancrage dans notre quotidien malmené.
Une confrontation d'opinions et de sentiments, destinée à un public curieux, agacé par les discours et les idéologies qui déforment l'opinion publique.