Dans un Nigéria imaginaire, un mystérieux réseau monnaie, en vue de pratiques rituelles, des organes dérobés à l'hôpital. Le docteur Menka s'en ouvre à son plus vieil ami, Duyole Pitan-Payne, bon vivant, yoruba, ingénieur émérite. Duyole s'apprête à prendre un poste prestigieux aux Nations unies, mais il semblerait qu'on soit déterminé à l'en empêcher. Et si le docteur Menka et Duyole ne savent pourquoi, ils ignorent aussi à quel point l'ennemi est proche et féroce.
Farce littéraire, machination redoutable et réquisitoire cinglant contre la corruption des élites, Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde est un grand roman qui signe le retour de Wole Soyinka, Prix Nobel, un des géants de la littérature mondiale.
Wole Soyinka a grandi dans le village d'Aké, à l'ouest du Nigeria. Ses parents sont chrétiens, et son grand-père yoruba l'initie aux traditions spirituelles. Aimant les livres et les ennuis, ce petit garçon drôle et à la curiosité insatiable nous entraîne avec générosité dans le monde coloré qui l'a vu naître, rempli de découvertes, de saveurs, d'odeurs et de sensations. Classique de l'autobiographie africaine, ce texte d'une grande beauté lyrique est aussi un portrait intemporel des mystères de l'enfance.
« Tu ruines ton voisin au quotidien.
Tu étouffes les consciences par le gain.
Et puis les dimanche et vendredi.
Tes frasques de la semaine tu renies.
Et remets tes coups bas au lendemain ».
Ainsi va la chanson d'Anikura, le roi des Mendiants d'Opera Wonyosi, pièce créée en 1977 au Nigeria quelques années après la fin de la guerre civile, lorsque la manne pétrolière s'était transformée en malédiction avec son cortège d'excès, de luxe tapageur et de violence.
Librement adaptée de L'Opéra de quat'sous de Bertolt Brecht (1928) et de L'Opéra du gueux de John Gay (1728), cette pièce de Wole Soyinka est une satire décapante de l'arrivisme, de la corruption et des abus de pouvoir d'une société obnubilée par les pétrodollars et par le wonyosi, étoffe d'un prix exorbitant portée comme symbole de réussite par les « en-haut-de-en-haut ».
le gouatouna, pays fictif, est déchiré par une série de violents coups d'etat sur fond d'intérêts pétroliers et de cleptocratie.
a l'instigation de sa femme maariya, le chef d'état-major basha bash devient chef d'etat, puis roi, en renversant le général potiprout, qu'il avait auparavant aidé à prendre le pouvoir. après un règne caractérisé par ses lâchetés, ses excès, ses crimes et sa corruption, le roi baabou meurt d'une overdose de "rhinodisiaque". partant de l'histoire récente du nigeria, cette féroce satire politique dépasse les frontières.
inspirée "en gros" d'ubu roi, elle emprunte aussi à shakespeare et mêle grotesque, horreur et facéties, dans un rythme et une énergie débridés.
Wole Soyinka est né au Nigeria en 1934. Revenu au pays, devenu indépendant en 1960, après ses études, il dénonce l'oppression politique dans ses oeuvres et la combat dans ses actes, ce qui le conduit par deux fois en prison dont il sort en 1969, après deux ans d'emprisonnement. A la fois acteur, musicien, metteur en scène il est avant tout dramaturge, l'un des plus neufs d'Afrique. Cet ouvrage propose trois de ses pièces.
Sur une musique de Tania Leon, Le Maléfice des jacinthes est le premier opéra dont le livret soit tiré d'une pièce de Wole Soyinka, A Scourge of Hyacinths.
Joué en 1994 à Munich, il est aujourd'hui recréé dans une nouvelle version mise en scène par Robert Wilson au Grand Théâtre de Genève, à l'Opéra de Nancy et au Neues Festspielhaus de St. Pôlten. Le texte publié dans ce volume, en anglais et en français, est ainsi totalement inédit. Le décor : une prison dans un pays soumis à une dictature. Trois hommes sont derrière les barreaux. L'un d'eux, Miguel, a vu sa liberté sous caution commuée en peine capitale après un changement de loi.
Les scènes alternent entre le présent - la cellule de prison - et le passé - les tentatives de Miguel pour quitter le pays. Après avoir essayé de prendre un avion, il fuira en pirogue et tombera dans le double piège de la barrière des jacinthes d'eau et de la police politique. A la dénonciation de la dictature, de l'arbitraire et de la corruption se joint la dimension magique et mystique apportée par le personnage de Tiatin, la mère de Miguel, qui intercède avec ferveur - mais en vain - pour le salut de son fils auprès de la déesse Yemanja, " prêtresse des eaux claires ".
Wole Soyinka est né au Nigeria en 1934. Revenu au pays, devenu indépendant en 1960, après ses études, il dénonce l'oppression politique dans ses oeuvres et la combat dans ses actes, ce qui le conduit par deux fois en prison dont il sort en 1969, après deux ans d'emprisonnement. A la fois acteur, musicien, metteur en scène il est avant tout dramaturge, l'un des plus neufs d'Afrique. La danse de la forêt est ici précédée d'une étude de Daniel Maximin intitulée "Tigritude et négritude".
"Regrouper à la suite « De l'Afrique », la conférence « Le credo de l'être et du néant » et les essais « l'Afrique et son autre » et « la Quatrième Scène », c'est faire droit à la continuité d'une préoccupation centrale de Wole Soyinka, celle de mettre à jour le monde africain à partir de lui-même dans le mythe de la littérature."
Trente jours après la mort du roi, son écuyer, son cheval et son chien doivent être sacrifiés afin qu'ils guident le souverain au royaume des morts. Ce sacrifice assurera la continuité entre le monde des vivants et celui des morts.
L'histoire, tirée d'un fait réel, se déroule en 1946 au Nigéria, sous domination britannique. Le pouvoir colonial est décidé à s'opposer à la mort d'Elesin, l'écuyer. Il devient alors l'enjeu de deux communautés qui se dévoilent, se mesurent. Loin de se réduire à un banal conflit de cultures entre tradition et modernité, Blancs et Noirs, cette pièce nous initie aux mystères du rituel et de la métaphysique yoruba.
Premier Africain à recevoir le prix Nobel de littérature et militant politique aux initiatives prodigieuses, Wole Soyinka donne ici une suite à ses deux premiers volumes de Mémoires intitulés : Aké, les années d'enfance et Ibadan, les années pagaille et ceci dans une chronique désormais centrée sur sa vie d'adulte, tumultueuse dans sa patrie bien-aimée comme dans l'exil. La langue lyrique, tortueuse et généreuse, qui caractérise son oeuvre dramatique et romanesque, fait entendre dans le présent récit l'esprit indomptable du Nigeria lui-même. Campant avec passion les personnages qui l'ont soutenu et inspiré, Soyinka ne se contente pas de raconter son exil et le règne brutal du général Sani Abacha ; il nous livre ses souvenirs intimes et des anecdotes amusantes ayant marqué sa vie et ses espoirs de retour. Mais, plus encore qu'une figure importante de la littérature mondiale, Wole Soyinka est la voix des droits de l'homme, de la démocratie et de la liberté. Il te faut partir à l'aube est la mémoire d'une vie publique passionnante, une méditation sur la justice et la tyrannie, un testament fascinant légué à un pays ravagé mais plein d'aspirations.
Au début des années soixante, Wole Soyinka, ses études terminées, rentre au Nigéria et s'interroge sur son destin dans le pays où il veut jouer son rôle d'intellectuel et d' artiste. Il se projette en une demi-douzaine de personnages imaginaires incarnant les forces et les faiblesses, les aspirations et les inquiétudes qu'il ressent face à une société souvent corrompue et factice. Ce qui enchante au long des pages de ce roman, c'est l'art du raconteur, mais aussi la vivacité dramatique, et surtout l'audace du style qui se plie aux vigueurs de la satire, à la santé des plaisanteries rabelaisiennes, au flou des images seules capables de donner à sentir l'indéfinissable.
L'interrogation la plus profonde est celle du sens de la vie, inséparable du sentiment de la totalité de l'être où le politique et l'éthique, l'individuel et le collectif s'équilibrent, où les contradictions s'accordent. La beauté langagière est au service de l'humanisme et l'interprétation prélude à. l'action.
Recueil de poèmes autobiographiques qui révèlent les jours sombres que l'auteur a vécus et qui en découvrent le sens.
depuis les attentats meurtriers de ces dernières années - de lockerbie au world trade center, de la gare de madrid à l'école de beslan -, l'écrivain nigérian wole soyinka, militant actif des droits de l'homme, observe notre monde, ses folies et ses terreurs, leurs origines fanatiques et les réactions des gouvernements en place dans les différents pays concernés.
conçu à partir d'une série de conférences données à londres en 2004, ce livre expose l'analyse de cet intellectuel africain - point de vue tout à fait novateur sur ce climat de peur oú il perçoit des comportements qui, du terrorisme aveugle à l'attitude des dirigeants, présentent parfois de très inquiétantes ressemblances.
Ce recueil engagé fut le premier livre publié par Wole Soyinka après son Prix Nobel en 1986.
Soyinka, le résistant nigérian qui a été, lui aussi, emprisonné pour ses prises de positon politiques, y prononce l'éloge de Nelson Mandela, le grand opposant au régime de Prétoria.
Ces poèmes de combat exaltent la force et le courage de certains hommes, stigmatisent la corruption des dictateurs africains, dénoncent la lâcheté morale de l'Ouest, analysent les paradoxes de New York, les ambivalences de l'amour humain.
Après cinq ans d'études en Angleterre, Maren rentre dans son pays, le Nigeria.
L'indépendance de 1960 est encore toute neuve, de même que l'université où il prend un poste d'assistant et qui devient le pôle de son existence. Les souvenirs de cette époque, Wole Soyinka ne s'est décidé à les évoquer - sous la forme de "docu-roman " - qu'à la faveur des événements de 1993, qui ont vu le régime militaire du Nigeria confisquer les élections libres. Il fallait alors témoigner sur ces années penkelemes - déformation populaire de peculiar mess, la pagaille monstre, les années pagaille - pendant lesquelles le pays d'aujourd'hui a construit son identité.
Les Britanniques partis, la nouvelle classe politique mettait au pouvoir " des personnages aussi charismatiques qu'indélicats, parfois totalement pervers "... C'est avec eux que doit composer le jeune Maren, également surnommé Akinkoyi, le perturbateur, noms d'emprunt derrière lesquels se cache Soyinka lui-même, établissant ainsi des distances avec son propre rôle. Dès l'enfance, l'écrivain futur se frotte à la rébellion : sa tante, Bééré, Mrs Ransomé-Kuti (mère du chanteur Fela) fut la première avocate à défendre la cause es femmes au Nigeria.
Sur les bancs de l'école, au collège anglais, puis lors de ses études à Londres ou à Paris, de retour au pays quand il commence à monter ses premières pièces de théâtre, au cours de ses voyages à Cuba ou au Ghana, dans toutes les circonstances de sa vie publique ou privée, Maren, au fil des événements graves ou des anecdotes cocasses, donne l'image d'un homme indépendant, libre, drôle, inventif, entreprenant et courageux, conscient du poids de la tradition de son pays - son grand-père a beaucoup compté dans son éducation - et de la modernité à conquérir.
Et ce " docu-roman " de formation d'une conscience rebelle est une véritable école de vie et de lutte.