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L'Herne
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On a conclu un peu vite que le monisme de Spinoza conduisait à une forme d'athéisme. Il le paiera d'ailleurs d'une excommunication prononcée par la Synagogue d'Amsterdam (1656) et manquera même un jour y laisser la vie lorsqu'un fanatique chercha à l'assassiner. Certes, son Dieu n'est ni transcendant, ni créateur, ni personnel, ni origine des valeurs, puisqu'il est la nature. Deus sive natura. Dieu et le monde sont un seul être. Dieu n'est pas une personne qui parle et à laquelle on parle. Les Chrétiens et les Juifs n'y reconnaîtront pas leur Dieu « Juge », « Monarque » ou « Père ». De là à l'accuser d'athéisme, il n'y a qu'un pas !
Il faut s'accorder sur le sens des mots : si l'on entend par « athéisme » une remise en cause du concept canonique de Dieu, tel que développé par les théologies juive et chrétienne, il peut en effet paraître tel. Son Dieu n'est qu'une métaphore. Mais si l'on veut le faire passer pour un libertin, ce à quoi renvoyait à l'époque le terme, à la manière d'un Don Juan cédant à la jouissance immédiate et au matérialisme vulgaire, on se trompe du tout au tout. Spinoza est un philosophe qui n'a en vue que le bien de tous les hommes et qui sait qu'il n'y a de joie qu'éclairée. Un seul mot d'ordre : « Ni rire ni pleurer mais comprendre ».
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De la liberté de penser dans un état libre
Baruch Spinoza
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 20 Avril 2007
- 9782851976765
la pensée des lumières lui doit l'essentiel : l'émancipation de la raison de toute espèce d'autorité extérieure.
au regard de certaines questions qui nous taraudent, des défis que nos sociétés doivent relever, les pages qu'il consacre aux rapports de la religion et de l'etat sont d'une actualité brûlante et peuvent être l'occasion d'approfondir le sens et l'approche que nous avons de la liberté. "j'ai cru faire une bonne chose et de quelque utilité peut-être en montrant que la liberté de penser, non seulement peut se concilier avec le maintien de la paix et le salut de l'etat, mais même qu'on ne pourrait la détruire sans détruire du même coup et la paix de l'etat et la piété elle-même.
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Quant à moi, je ne puis accorder que le péché ou le mal soit quelque chose de positif, encore moins que quelque chose puisse exister ou arriver contre la volonté de Dieu. En premier lieu, nous savons que chaque être, pris en lui-même sans aucun rapport au reste des choses, renferme une perfection qui n'a pour bornes dans chque être que sa propre essence, et que l'essence même d'un être n'est pas autre chose. Je prends pour exemple le dessein ou la volonté d'Adam de manger du fruit défendu...