« J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait... »
« Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j'ai eu cette illumination.
Ça m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire "exister" ».
« - Comment s'appellent-ils, ces trois-là ?
- Steinbock, Ibbieta et Mirbal, dit le gardien.
Le commandant mit ses lorgnons et regarda sa liste :
- Steinbock... Steinbock... Voilà. Vous êtes condamné à mort.
Vous serez fusillé demain matin.
Il regarda encore :
- Les deux autres aussi, dit-il.
- C'est pas possible, dit Juan. Pas moi.
Le commandant le regarda d'un air étonné... »
Trois personnages se retrouvent en Enfer, en l'occurrence dans un salon Second Empire. Ils évoquent les circonstances de leur mort et avouent, bon gré mal gré, les crimes qui leur ont valu d'être damnés.
Garcin, un publiciste qui trompait scandaleusement sa femme, a été fusillé pour avoir déserté. Estelle, une jeune bourgeoise coupable d'avoir noyé son enfant, a succombé à une pneumonie. Inès, une employée des postes qui avait abandonné son mari, a été victime de sa compagne, qui l'a entraînée dans son suicide ; elle seule assume sans mauvais foi sa conduite passée. Tous trois se mettent à la torture à force de questions et souffrent de leurs désirs inassouvis : Inès poursuit Estelle de ses assiduités, Estelle tente d'aguicher Garcin, dont l'unique souci est de se réhabiliter aux yeux d'Inès. Quand, soudain, la porte du salon s'ouvre, aucun des trois ne cherche à s'échapper, comme s'ils choisissaient définitivement de ne pas être libres. Le mot de la fin reviendra à Garcin : « L'Enfer, c'est les Autres. » Les damnés n'auront pas d'autre solution que de « continuer ».
« Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu colles à moi comme mes dents à mes gencives. Je te vois partout, je vois ton ventre, ton sale ventre de chienne, je sens ta chaleur dans mes mains, j'ai ton odeur dans les narines. J'ai couru jusqu'ici, je ne savais pas si c'était pour te tuer ou pour te prendre de force. Maintenant, je sais. (Il la lâche brusquement.) Je ne peux pourtant pas me damner pour une putain. »
« Ivich regardait à ses pieds d'un air fermé.
- Il doit m'arriver quelque chose.
- Je sais, dit Mathieu, votre ligne de vie est brisée. Mais vous m'avez dit que vous n'y croyiez pas vraiment.
- Non, je n'y crois pas vraiment... Et puis il y a aussi que je ne peux pas imaginer mon avenir. Il est barré.
Elle se tut et Mathieu la regarda en silence. Sans avenir... Tout à coup il eut un mauvais goût dans la bouche et il sut qu'il tenait à Ivich de toutes ses forces. C'était vrai qu'elle n'avait pas d'avenir : Ivich à trente ans, Ivich à quarante ans, ça n'avait pas de sens. Il pensa : "Elle n'est pas viable." »
Fils de famille, Lucien Fleurier est à la recherche de lui-même : d'une enfance dorée et confortable aux révoltes de l'adolescence, de la bohème aux milieux d'extrême-droite, le jeune homme tente de connaître l'homme qui émerge en lui.
Jean-Paul Sartre parodie le « roman d'apprentissage » dans le style dépouillé et magistralement maîtrisé qui efface l'écrivain au profit du seul dévoilement de l'homme dans le monde.
Ce volume contient :
* Les Mots (1964) ;
* Écrits autobiographiques 1939-1963 :
- Carnets de la drôle de guerre (1939-1940) - Autour des « Carnets de la drôle de guerre » : Journal des 10 et 11 juin 1940 / La mort dans l'âme / Exercice du silence, 1942 / Journal du 12 au 14 juin et du 18 au 20 août 1940 ;
- La Reine Albemarle ou le dernier touriste (1951-1953) - Autour de « La Reine Albemarle » : Lettre à Olga Kosakiewicz / Préface au guide Nagel « Les Pays nordiques » + Première version de la préface au guide Nagel / Lettre à Simone Jolivet ;
- Retour sur les « Carnets de la drôle de guerre » (Notes de 1954-1955) : Cahier Lutèce / Relecture du Carnet 1 / « L'Apprentissage de la réalité » (Notes sur la guerre et sur la Libération) - Jean sans Terre (1955 ?) ;
- Portraits (1960-1961) : Paul Nizan / Merleau-Ponty + Merleau-Ponty (première version, manuscrite) ;
- Vers «Les Mots » (Notes et esquisses, 1953-1963) : Fragments initiaux / Développements abandonnés / Esquisses des « Mots» ;
* Appendices : Lettre à Simone Jolivet (1926) / Notes sur la prise de mescaline (1935) / Lettre à Simone de Beauvoir (10 mai 1940) / Apprendre la modestie (après 1947) / Sartre parle des « Mots » (1953-1975) / « J'écris pour dire que je n'écris plus » (sans date) ;
Édition publiée sous la direction de Jean-François Louette, avec la collaboration de Gilles Philippe et Juliette Simont.
« Goetz : Je prendrai la ville.
Catherine : Mais pourquoi ?
Goetz : Parce que c'est mal.
Catherine : Et pourquoi faire le Mal ?
Goetz : Parce que le Bien est déjà fait.
Catherine : Qui l'a fait ?
Goetz : Dieu le Père. Moi, j'invente. »
« L'avion s'était posé. Daladier sortit péniblement de la carlingue et mit le pied sur l'échelle ; il était blême. Il y eut une clameur énorme et les gens se mirent à courir, crevant le cordon de police, emportant les barrières... Ils criaient "Vive la France ! Vive l'Angleterre ! Vive la Paix !", ils portaient des drapeaux et des bouquets. Daladier s'était arrêté sur le premier échelon : il les regardait avec stupeur. Il se tourna vers Léger et dit entre ses dents :
- Les cons ! »
Des allemands s'étaient montrés, prudemment, à l'entrée de la grand-rue.
Chasseriau, pinette et clapot firent feu. les têtes disparurent. " ce coup-ci, on est repérés. " de nouveau le silence. un long silence. mathieu pensa : " qu'est-ce qu'ils préparent ? " dans la rue vide, quatre morts ; un peu plus loin, deux autres : tout ce que nous avons pu faire. a présent, il fallait finir la besogne, se faire tuer. et pour eux, qu'est-ce que c'est ? dix minutes de retard sur l'horaire prévu.
Voici le sommaire de ce volume :
- Préface, chronologie, note sur la présente édition.
- La Nausée. Le Mur. Les Chemins de la liberté : I. L'Âge de raison ; II. Le Sursis ; III. La Mort dans l'âme ; IV. Drôle d'amitié.
- Appendices : Dépaysement ; La Mort dans l'âme (fragments de journal) ; La Dernière Chance (fragments).
- Notices, notes et variantes. Bibliographie générale.
La part de l'inédit dans ce volume est importante. Elle est constituée d'abord par l'intégralité des passages de La Nausée supprimés par Sartre. Puis par la nouvelle Dépaysement retirée in extremis du recueil Le Mur. Par le journal de guerre intitulé La Mort dans l'âme. Enfin par des fragments de ce qui devait être le tome IV des Chemins de la liberté.
Inédits aussi certains documents publiés avec les notes, comme la correspondance entre Sartre et son éditeur à propos de La Nausée et une précieuse série de lettres à Simone de Beauvoir concernant la rédaction de L'Âge de raison.
De mai 1958 à octobre 1964, Sartre est sur tous les fronts. Depuis le premier volume de Situations, on le sait curieux et perspicace ami des écrivains et des artistes : Albert Camus, Paul Nizan, André Masson, Merleau-Ponty, Andreï Tarkovsky... Le refus du prix Nobel de littérature et la tonalité polémique que Sartre lui donne viennent mettre le point final à ces pages consacrées aux lettres et aux arts. Ce qui, incontestablement, tient la première place, c'est le combat politique. La toile de fond en est le conflit algérien et, de manière plus générale, les conflits du Tiers Monde ; y apparaissent de grotesques figures, d'autres que Sartre juge plus pernicieuses et dangereuses pour la démocratie et la République, d'autres enfin qui sont à ses yeux porteuses d'espérance ou véritablement héroïques. Dans ce combat politique, Sartre fait flèche de tout bois : le polémiste y excelle, le moraliste y cisèle ses aphorismes ; la violence va jusqu'au cri, semble emporter l'écrivain au-delà de toute retenue.
Mais il est enfin un autre Sartre plus humain, plus fraternel, celui qui part à la recherche de ses amis disparus, qui sont morts prématurément, absurdement, et à qui il faut rendre hommage ou justice : Camus, Nizan et Merleau-Ponty. Ces trois éloges funèbres sont également trois occasions de revenir sur soi, de comparer sa propre vie et celle de ceux qui ont disparu, de voir tout le chemin parcouru, tantôt avec eux tantôt sans eux ou contre eux, de jeter sur qui l'on fut un regard qui n'a nulle complaisance mais qui n'est pas sans tendresse.
Dans l'oeuvre dramatique de Sartre, bien et mal, volonté de résistance et esprit de résignation, héroïsme (réel ou joué) et lâcheté, victimes et bourreaux, idéalistes et réalistes dialoguent et s'opposent au fil de pièces qui empruntent à tous les genres sans en adopter aucun, voire en les détournant tous. Une grande diversité, donc, du moins en apparence : elle a pu masquer la profonde unité de l'oeuvre, qui est un théâtre de l'héroïsme et de sa démythification. Cette unité, il n'est pas certain que les spectateurs des «premières» aient eu le recul nécessaire pour la percevoir. L'édition qui paraît aujourd'hui permet d'en prendre conscience.
Même si Huis clos ne cesse d'être représenté avec succès, le théâtre de Sartre est un tnéâtre d'auteur et de lecture. Réunies dans une édition complète, accompagnées de scènes et de tableaux inédits, de témoignages sur les créations, de déclarations de Sartre et de ses proches, ces pièces qui furent comme le miroir d'un siècle aujourd'hui achevé peuvent désormais échapper à leur époque et être considérées d'un oeil nouveau, pour ce qu'elles sont : une interrogation, comparable à celles des mythes, sur la liberté de l'homme soumis à des situations extrêmes qui peuvent être, et qui sont, sa condition dans tous les temps.
- Il m'a empoisonnée ?
- Eh oui, madame.
- Mais pourquoi ? pourquoi ?
- Vous le gêniez, répond la vieille dame. Il a eu votre dot. Maintenant il lui faut celle de votre soeur.
Ève joint les mains dans un geste d'impuissance et murmure, accablée :
- Et Lucette est amoureuse de lui !
La vieille dame prend alors une mine de circonstance :
- Toutes mes condoléances... Mais voulez-vous me donner une signature ?
Machinalement, Ève se lève, se penche sur le registre et signe.
- Parfait, conclut la vieille dame. Vous voilà morte officiellement.
Ève hésite, puis s'informe :
- Mais où faut-il que j'aille ?
- Où vous voudrez. Les morts sont libres.
- la guerre, on ne la fait pas : c'est elle qui nous fait.
Tant qu'on se battait, je rigolais bien : j'étais un civil en uniforme. une nuit, je suis devenu soldat pour toujours. un pauvre gueux de vaincu un incapable. je revenais de russie, je traversais l'allemagne en me cachant...
Originellement, cet ouvrage devait constituer l'introduction aux oeuvres complètes de Jean Genet. Il est très vite devenu une réflexion autonome, qui, à partir du cas de l'écrivain, s'ouvre à d'autres horizons, méthodologiques, critiques et philosophiques. Jean-Paul Sartre s'en est expliqué en ces termes, lors de la parution en 1952 : " Montrer les limites de l'interprétation psychanalytique et de l'explication marxiste et que seulement la liberté peut rendre compte d'une personne en sa totalité, faire voir cette liberté aux prises avec le destin d'abord écrasée par ses fatalités puis se retournant sur elle : pour les digérer peu à peu, prouver que le génie n'est pas un don mais l'issue qu'on invente dans les cas désespérés, retrouver le choix qu'un écrivain fait de lui-même, de sa vie et du sens de l'univers jusque dans les caractères formels de son style et de sa composition jusque dans la structure de ses images, et dans la particularité de se goûts, retracer en détail l'histoire d'une libération : voilà ce que j'ai voulu ; le lecteur dira si j'ai réussi ".
L'intervention du philosophe s'avère, ici, distincte autant de celle du critique que de celle du psychologue (médecin ou non-médecin) comme du sociologue.
Car il ne s'agira pour lui, ni de peser au trébuchet la poésie baudelairienne (portant sur elle un jugement de valeur ou s'appliquant à en offrir une clé), ni d'analyser, comme on ferait d'un phénomène du monde physique, la personne du poète des fleurs du mal. tenter, bien au contraire, de revivre par l'intérieur au lieu de n'en considérer que les dehors (c'est-à-dire : soi-même l'examinant du dehors) ce que fut l'expérience de baudelaire, prototype quasi légendaire du " poète maudit " ...
La guerre d'Algérie qui débute en novembre 1954, amène Sartre à réfléchir sur la colonisation, la décolonisation, le terrorisme, la torture et la censure. Au cours des années suivantes, il continue à s'interroger sur le communisme, sans pour autant délaisser les arts. Il publie une préface à un ouvrage de Cartier-Bresson « D'une Chine à l'autre », un article pour la revue de la galerie Maeght sur la peinture de Giacometti, un premier fragment d'une importante biographie existentielle consacrée au Tintoret. Enfin en 1958, avec la préface au Traître, l'auteur de La nausée trace un portrait en miroir de son ami et collaborateur des Temps Modernes, André Gorz.
Encore un mot, monsieur, un seul, et je m'en vais.
Quoi ! vous, français, fils et petit-fils de paysans français, et moi, l'apatride, l'hôte provisoire de la france ; vous l'honnêteté même, et moi le crime, par-dessus tous les vices et toutes les vertus, nous nous donnons la main, nous condamnons ensemble les juifs, les communistes et les idées subversives ? il faut que notre accord ait une signification profonde. cette signification, je la connais, monsieur, et je vais vous la dire : nous respectons tous deux la propriété privée.
« Il y a une crise de l'essai. L'élégance et la clarté semblent exiger que nous usions, en cette sorte d'ouvrages, d'une langue plus morte que le latin : celle de Voltaire. Mais si nous tentons vraiment d'exprimer nos pensées d'aujourd'hui par le moyen d'un langage d'hier, que de métaphores, que de circonlocutions, que d'images imprécises : on se croirait revenu au temps de Delille. Certains comme Alain, comme Paulhan, tenteront d'économiser les mots et le temps, de resserrer, au moyen d'ellipses nombreuses, le développement abondant et fleuri qui est le propre de cette langue. Mais alors, que d'obscurité. Tout est recouvert d'un vernis agaçant, dont le miroitement cache les idées. Le roman contemporain... a trouvé son style. Reste à trouver celui de l'essai. Et je dirai aussi celui de la critique ; car je n'ignore pas, en écrivant ces lignes, que j'utilise un instrument périmé que la tradition universitaire a conservé jusqu'à nous. » Jean-Paul Sartre.
Dans son essai Qu'est-ce que la littérature ? (1947), Sartre analyse les différents rôles que cette activité a tenus dans la société française, du XVIIe à la Seconde Guerre mondiale, et explique les raisons qui l'ont poussé à opter pour la littérature engagée ; il se prépare résolument à « avoir le monde entier sur la tête », selon l'expression de Jean Paulhan, parfois au détriment de son oeuvre propre - articles sur la futur naissance d'Israël (1948), sur la guerre d'Indochine (1949), appartenance au Rassemblement démocratique révolutionnaire dans l'espoir de contribuer à conjurer la menace de « guerre atomique » entre l'Union Soviétique et les États-Unis. Il continue néanmoins à s'intéresser à d'autres aspects de la littérature, à Franz Kafka, à Nathalie Sarraute, aussi bien qu'aux poètes de la Négritude, à l'art de Giacometti comme à l'avenir de la culture.
Nouvelle édition revue et augmentée par Arlette Elkaim Sartre
«Il y a une crise de l'essai. L'élégance et la clarté semblent exiger que nous usions, en cette sorte d'ouvrages, d'une langue plus morte que le latin : celle de Voltaire. Mais si nous tentons vraiment d'exprimer nos pensées d'aujourd'hui par le moyen d'un langage d'hier, que de métaphores, que de circonlocutions, que d'images imprécises : on se croirait revenu au temps de Delille. Certains comme Alain, comme Paulhan, tenteront d'économiser les mots et le temps, de resserrer, au moyen d'ellipses nombreuses, le développement abondant et fleuri qui est le propre de cette langue. Mais alors, que d'obscurité. Tout est recouvert d'un vernis agaçant, dont le miroitement cache les idées. Le roman contemporain... a trouvé son style. Reste à trouver celui de l'essai. Et je dirai aussi celui de la critique ; car je n'ignore pas, en écrivant ces lignes, que j'utilise un instrument périmé que la tradition universitaire a conservé jusqu'à nous.» Jean-Paul Sartre.
«Dans ces pages qui parlent de l'Italie - dans celles sur Venise surtout, mélancoliques ou lancinantes -, Sartre, mieux que dans un journal intime, exprime son rapport à la beauté, au temps, à la mort et, finalement, la saveur de son existence ; on y perçoit en filigrane les sources subjectives de sa recherche philosophique. Jamais, sauf peut-être dans La nausée, il ne s'est servi plus subtilement du pouvoir envoûtant des mots, qui permet le don.
"J'ai voulu quelque chose avec La reine Albemarle, et puis j'ai abandonné", disait-il. Ce quelque chose, n'était-ce pas avant tout que ses journées italiennes d'octobre 1951, telles qu'il les a déposées sur le papier, encore vivantes, ne se soient pas pour lui seul écoulées ; que, recueillies par des lecteurs, elles fassent partie désormais de leur expérience, presque de leurs souvenirs ?» Arlette Elkaïm-Sartre.