Depuis novembre 2013, l'Ukraine est au coeur de l'une des plus graves crises que le monde a connues depuis la fin de la guerre froide. À l'origine de ces événements ? Son rapport à l'Europe d'un côté, à la Russie de l'autre. Dans cet essai, Emmanuelle Armandon se donne pour objectif d'interroger l'évolution des relations que Kiev entretient avec ses deux principaux partenaires depuis 1991. Décrivant les grandes étapes qui ont marqué la politique étrangère du pays, elle met en lumière la complexité et la pluralité des jugements que les citoyens portent sur les grandes orientations qu'ont impulsées les gouvernements successifs. Preuve que la construction de ce jeune État, né après soixante-dix ans de soviétisme, est loin d'être achevée...
Au lendemain de la chute de l'URSS, la crise sécessionniste, les tensions interethniques et les rivalités russo-ukrainiennes qui affectent la péninsule de Crimée auraient pu déboucher sur un conflit international majeur. À travers l'étude du mouvement sécessionniste apparu dans la région au début des années 1990, cet ouvrage analyse l'imbroglio criméen, ses dimensions à la fois régionale, intraétatique et interétatique, et, ce faisant, les menaces que la «question de Crimée» faisait peser sur la stabilité du nouvel état ukrainien et sur ses relations avec la Russie. Cet ouvrage propose une explication des mécanismes qui ont permis au pire des scénarios de ne pas se concrétiser. Il s'interroge sur les efforts de médiation de l'OSCE et de l'ONU ainsi que sur les points forts et les limites du concept de « diplomatie préventive » mis en oeuvre dans la région. Il montre comment l'Ukraine et la Russie ont été, au côté des organisations internationales, des acteurs complémentaires dans la prévention d'un conflit armé en Crimée.
Dans un style clair et précis, cet ouvrage offre un éclairage original et inédit en français sur l'un des facteurs les plus marquants et les plus déstabilisants de la vie politique ukrainienne et des relations ukraino-russes. Couvrant la période allant de 1991 à nos jours, il est un apport significatif à la connaissance de l'Ukraine, plus grand voisin oriental de l'UE, et à la compréhension des difficultés que la Russie éprouve à accepter la perte de son statut d'empire. Ce travail novateur intéressera tous ceux qui s'interrogent sur les conflits de l'après-guerre froide et sur les équilibres européens de demain.