Conflit atypique entre les États-Unis et l'URSS, alliés conjoncturels de 1941 à 1945, la guerre froide est l'histoire d'une opposition entre deux idéologies irréconciliables : le libéralisme et le communisme.
Analysant le processus d'entrée dans la guerre froide, la logique profonde des crises de Corée et de Cuba ou encore la course au nucléaire, Catherine Durandin passe en revue l'évolution des stratégies militaires, les étapes du dialogue américano-soviétique - entre chantages et accords ponctuels - et la façon dont les populations ont vécu le conflit.
Avec le mur de Berlin, le bloc soviétique a éclaté et l'URSS s'est effondrée. Mais depuis que l'OTAN s'étend à l'Europe centrale et orientale, la guerre froide est-elle réellement derrière nous ?
La roumanie est oubliée.
Dix ans après avoir liquidé de manière violente un régime communiste dénoncé dans les instances internationales, ce pays semble être sorti de la scène. l'intérêt ne revient que pour s'étonner d'une misère qui s'installe, misère dont témoignent les images tristes de milliers d'enfants laissés pour compte.
Dix ans pour un bilan : le bilan d'une expérience ratée de sortie du communisme et de tentative de restructuration économique.
Une erreur fatale a en effet conduit les roumains à se travestir dans un moule normatif occidental. les conseillers de l'ouest ont ignoré la différence, l'héritage d'une culture marquée à la fois par le communisme et le nationalisme. le piège se ferme sur cette double désillusion. le malentendu petit engendrer de fortes réactions populistes.
Toutes les questions que se posent les européens sur l'ouverture de l'europe, l'évolution des balkans et la mutation de la russie qui dessinent de nouvelles configurations régionales, l'extension de l'otan, l'ajustement de l'intérêt national aux flux mondiaux, les modalités de contrôle des circuits maffieux, sont aussi au coeur des développements de la politique roumaine.
Avec une tonalité d'urgence.
Pour la roumanie, la réponse à l'ensemble de ces problèmes, dont elle n'a qu'une maîtrise partielle, est une question de survie dans cette périphérie de l'europe, sous extrême tension, avec les guerres proches impliquant les balkans et la russie.
1989-2004. Quinze ans de bouleversements. Membre de l'Otan, la Roumanie s'applique à intégrer l'Union Européenne en 2007. Un groupe d'experts, américains, français, moldaves et roumains venus d'horizons divers, anthropologie, économie, histoire, sciences politiques, propose un état des lieux. Les analyses portent sur le poids des mémoires, les évolutions identitaires, les ajustements à l'ouverture occidentale et européenne, les comportements politiques, les incertitudes et les ambitions des intellectuels et des bâtisseurs de cathédrale. La République Moldave voisine est aussi étudiée.
Trente ans et plus après l'effondrement du système soviétique, ma Roumanie communiste ne m'a pas quittée. Lointaine sans doute mais très présente encore. C'est en 1967 que, jeune historienne à l'Institut National des Langues et Civilisations orientales, je découvre, lors d'un voyage d'étudiants français, un monde qui me bouscule, des petits morceaux d'un pays dont j'étudie l'histoire et la langue. Une étrange ambiance opaque, tant de non-dits, de silences, de mensonges. Et surtout, un tel contrôle politique, policier. Un encadrement étouffant pour notre groupe d'« invités ». Ma Roumanie communiste s'est imposée au fil des années. Parmi mes premiers interlocuteurs, plusieurs sont devenus des amis fidèles. Souvenirs contrastés. Demeurent mon malaise et ma distance face au cynisme pragmatique et insolent de certains de mes contacts. L'oubli ne m'est pas possible.
Où en sont les relations entre l'Europe et les États-Unis ? Entre les Europes, faudrait-il dire, et l'Amérique, puisque, on l'a encore constaté lors des récentes crises internationales, Washington compte plus d'alliés indéfectibles dans l'ancien « bloc de l'Est » que dans la vieille Europe démocratique. Au-delà des tensions conjoncturelles et des vicissitudes diplomatiques, des rivalités entre puissances aussi qui se sont fait jour lors du conflit irakien, il faut, pour la comprendre, considérer cette histoire compliquée, à plusieurs partenaires, sur la longue durée. Celle qui commence avec la guerre froide, prend en compte la grandeur de la Russie soviétique et le déclin des années Gorbatchev puis les recompositions issues de l'après-11 septembre, et enfin, pour chacun des protagonistes, les enjeux de politique intérieure.C'est l'objet de cet ouvrage, qui établit que, malgré les déclarations d'intention, les intérêts nationaux parfois divergents et les mésalliances, l'histoire des États-Unis est, depuis plus d'un siècle, une histoire européenne.Catherine Durandin, écrivain, historienne, professeur à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales, est l'auteur de plus de dix ouvrages concernant les États-Unis et l'Est européen. Elle a récemment publié La dynastie des Bush et La CIA en guerre.
La Roumanie d'aujourd'hui ne s'est pas construite à la manière des Etats-nations de l'Ouest ni au même rythme qu'eux. Cette histoire particulière impose de parler non d'une histoire de la Roumanie, mais d'une histoire des Roumains. C'est pourquoi la reconstitution d'une architecture de la mémoire, de la conscience collective permet d'éclairer les structures, les repères et les fractures du temps présent mieux que ne le ferait un récit linéaire strictement événementiel.
Le livre est construit autour des temps forts, des appartenances acceptées ou rejetées au sein d'un environnement géopolitique marqué successivement par l'apogée et la chute des empires romain, byzantin, ottoman, Habsbourg, russe, soviétique, dans un cadre territorial mouvant. Dès lors, c'est le cheminement du sens et des modalités de l'accession des Roumains à la modernité et à la souveraineté qui guide le choix des séquences. Le lecteur suit le tracé d'un questionnement _ de quelles expériences se nourrit la roumanité? _ dans un climat où le malheur et l'euphorie alternent pour composer une musique identitaire.
La roumanité s'est développée comme une identité réactive, dans une tension relationnelle avec l'Ouest, avec l'Orient, avec la Mitteleuropa comme avec les Balkans. Percevoir et comprendre cette obsédante tension, voilà la meilleure manière d'entrer dans le temps des Roumains.
Agrégée d'histoire, professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), Catherine Durandin s'est spécialisée depuis de longues années dans l'étude de la Roumanie, à laquelle elle a consacré plusieurs ouvrages.
Je suis éditrice, j accompagne un vieil historien humaniste, ex-communiste des années de l après-guerre de 1940, dans l écriture de ses mémoires. Écriture difficile, la bien-aimée de Jean s est noyée il y a longtemps à Césarée, le souvenir de cette tragédie, la mort de sa soprano, hante le vieil homme. Un récit nourri des mémoires violentes du vieil historien, éperduement nostalgique, écrasé par la découverte du présent qui l exclut...
Que veut la russie ? effacer l'humiliation de l'effondrement du régime et de l'éclatement de l'empire en 1989/ 1991 ? oublier les années chaotiques qui suivirent et restaurer sa puissance à l'égard de l'europe ou des etats-unis ?
La tâche est colossale : l'union européenne et l'otan ont intégré la plupart des ex-pays frères sortis du bloc soviétique. la mission est d'autant plus difficile que la russie du xxie siècle n'a pas de message spécifique à adresser au monde, une fois l'idéologie communiste effondrée. le discours russe est fait d'un nationalisme impérial qui puise aux mémoires des passés de gloire de l'empire tsariste ou de l'urss victorieuse des nazis. les moyens économiques sont faibles en dépit de la richesse énergétique.
Que faire de la russie ? la réponse des membres de l'ue est cacophonique, chaque état, installe une relation bilatérale fondée sur des intérêts nationaux à courte vue. la position de l'administration obama est ambitieuse et visionnaire : Washington entend construire avec moscou une politique de non prolifération nucléaire et de contrôle des armements. la russie saura-t-elle s'élever au niveau de ce partenariat ? ou va-t-elle s'accrocher à une conduite de puissance blessée, et maintenir une attitude qui va, au fil des évènements, de l'offensive à la défensive.
Une gamine sur un vélo rouge, un parc où fleurissent lilas et coquelicots, un air de chanson des rues de Piaf à Yves Montand, Jeanne Moreau qui chante pour Truffaut...
Ne vous y trompez pas.
Une enfant de Douce France, petite-fille d'une lignée de femmes amères, ces femmes dont les hommes furent des soldats, du poilu furieux de Verdun au prisonnier en colère de l'étrange défaite de 1940... Des couples englués dans la haine solitaire : que voulez vous ? Leurs mémoires sont séparées.
La petite fille au vélo rouge ne pourra échapper, ligne à ligne, à une mise à mort implacable, en Douce France. L'enfant ne s'est pas évadée.
Douce France est un roman d'un vingtième siècle qui s'écoule au pays de France et se décline en trois temps majeurs, ceux de Marthe, Claire et Paule.
Trois femmes face à l'impossible rencontre en amour avec les hommes, les maris puis l'amant, entre Paris et ses quartiers petits bourgeois et des campagnes aux courbes molles, entre douceur convenue et cruauté, entre illusion et tragédie, entre réalité de la guerre et nostalgie.
Le chemin tracé se fait destin au fil du temps qui passe, des événements qui ponctuent, des illusions qui se perdent, d'impasses en renoncements, de blessures en absences.
référendum sur la constitution, adhésion de la turquie à l'union européenne, politique commune en matière de défense, question russe... on n'en finit pas de s'interroger sur l'europe, de l'invoquer comme une fatalité : comme si l'ouest avait à réparer, à marche forcée, le préjudice subi par l'est lors du « partage du monde » de 1945 ; comme si le modèle de développement inventé dans les démocraties libérales était un idéal partagé par tous. utopie, volontarisme, mépris des réalités et des identités... toutes les conditions sont remplies pour qu'au lieu d'une paisible fédération gouvernée depuis bruxelles, l'europe ne soit que la scène d'un terrible chaos.
catherine durandin est professeur à l'inalco. elle a notamment publié révolution à la française ou à la russe oe (1989) ; l'engagement des intellectuels à l'est (1994) ; nixon (1991) ; la dynastie des bush (2003), la cia en guerre (2003) et chez armand colin, les états-unis, grande puissance européenne (2004).
brouillages contemporains. idéaux, crises et volontarisme. du soutien à l'intégration. les lendemains qui chantent : efforts et doutes. le partenariat est-il possible entre l'europe et la russie ? les fatigues du mammouth. demain. questions et débats : les traditions revendiquées. bricolage et dénégation. peurs et fragilités : le temps du chaos. littérature, cinéma, arts et spectacles. les pratiques culturelles du quotidien.
Deux historiennes croisent leurs analyses pour revenir sur les développements de la Roumanie post 1989, post Ceausescu. Zoe Petre fut durant le mandat de 1996-2000, la conseillère du président Emil Constantinescu. Deux volontés de savoir ce qui s'est véritablement produit lors des journées de décembre 1989 et de comprendre comment les acteurs d'un coup d'Etat ont tenté de conserver le pouvoir, celui des nomenclatures et de leurs héritiers, en longue durée...
1918, annus mirabilis pour les Roumains, année de l'Union, celle qui ouvre la Grande Roumanie, dont le centenaire fut fêté en grande pompe en 2018. Au-delà des commémorations, c'était l'occasion de réinterroger la complexité du moment, du déroulement, des engagements, des narrations. Car les enjeux de 1918 ne sont pas seulement militaires mais aussi politiques, idéologiques, intellectuels. Les acteurs sont roumains mais également européens. Le moment est national et révolutionnaire. Et cet avènement est aussi un écroulement - celui des empires - dont le nouvel État porte une part d'héritage. Cent ans après, onze spécialistes de la Roumanie et de la République de Moldavie revisitent avec acuité ce lieu de mémoire. Les enjeux d'hier éclairent ceux d'aujourd'hui.
République ex-soviétique, la Moldavie souveraine reste attachée aux espaces russe et roumain, en position fragile dans une aire de crise où se jouent des guerres civiles. Cet essai à plusieurs voix éclaire la détresse d'une société paupérisée dont les citoyens sont contraints à l'exil. A travers une histoire en longue durée, le dialogue soviéto-roumain, les méandres identitaires linguistiques, les aspirations à l'UE et les liens troubles avec Moscou, s'est installé un chaos que les auteurs refusent. Cet essai théorique et d'observation fait jouer différents champs des sciences sociales.