L'oeuvre freudienne est l'une des plus importantes contributions intellectuelles du XXe siècle. Impossible d'en limiter les répercussions à la seule pratique de la psychanalyse. Elle a donné une consistance sans pareil à la phrase de Rimbaud : « Je est un autre. » L'homme intérieur n'est pas le même avant Freud et après lui. Qui peut encore accuser la fatigue d'être la cause de nos lapsus ?
De cette oeuvre, Jacques André extrait 100 mots comme autant de balises pour s'y orienter. Des mots qui sont tantôt des concepts (inconscient, refoulement...), tantôt des termes de la langue commune dont la psychanalyse a enrichi ou déplacé le sens (jalousie, mort, négation...). Et parfois des mots qui sont des noms dans la culture de l'homme Freud (Acropole, Hamlet, Léonard de Vinci, Méphisto...).
Ce qui frappe, c'est que seule la mort viendra mettre un terme à la réflexion de Freud, perpétuellement remise en question, sur tous ces mots dont la définition est restée ouverte. Ces « 100 mots » espèrent être fidèles à cette pensée en mouvement.
« Si la jouissance se divise en dix parties, la femme en a neuf et l'homme une seule. » Ainsi s'exprime Tirésias, que les aventures mythologiques ont successivement conduit à être homme et femme. La négation, le refoulement dont la sexualité féminine a été l'objet à travers les âges et les cultures sont inséparables des représentations dangereuses et démesurées qui l'accompagnent. « Femme tu es la porte du diable », écrit Tertullien.
Ce qu'il est convenu d'appeler la « libération sexuelle » a principalement concerné les femmes. À ce bouleversement des représentations sociales de la sexualité correspond-il une transformation psychique équivalente ?
Accablé par les ennuis qui n'en finissent pas de s'accumuler - qu'a-t-il fait pour mériter cela, c'est quand même « bien cher payé » -, l'homme qui va pour composer le code de l'immeuble où l'attend son psychanalyste se trompe de chiffre et tape celui de sa carte bancaire...
D'« acte manqué » à « visage », ces 100 mots de la psychanalyse sont moins un mini-dictionnaire qu'une façon d'évoquer à la fois la théorie et la pratique psychanalytiques, les deux indissociablement mêlées. Les notions-clés (ça, moi, surmoi, castration, complexe d'oedipe, transfert...) côtoient les figures de la souffrance psychique (addiction, anorexie, dépression, paranoïa, phobies, suicide...) et quelques notions plus incidentes sur lesquelles la psychanalyse apporte un éclairage original (crise d'adolescence, honte, indifférence, mensonge, tendresse...).
« Ce serait quand même plus facile si, de temps en temps, elles disaient : "Oh non ! Oh non..." » Elles disaient « Non », elles disent « Oui »... Tout le problème est que la liberté sexuelle conquise par les unes ne crée pas symétriquement des hommes d'autant plus libres. Ce que la sexualité masculine a perdu en triomphe (avec ou sans gloire), elle l'a gagné en incertitude et en questions... Elle est par là même (re)devenue intéressante ! À l'heure de la parité, la domination masculine a perdu de sa tranquillité, le machisme est en berne.
À partir de paroles d'hommes recueillies sur le divan, mais aussi au fil des lectures, Jacques André explore sans détour la vie sexuelle des hommes, sa part la plus intime. Il en interroge les sources, les conflits, les transgressions, les passions, les désirs d'aujourd'hui, qui sont souvent aussi ceux d'hier. Sans fausse pudeur, il sonde ce sexuel qui constitue en chacun de nous la pointe vive de ce qui nous fait jouir... ou défaillir.
A travers la présentation de sept textes de Freud, Jacques André traite une oeuvre qui déborde largement l'espace limité de la psychanalyse, marquant toute la culture du XXe siècle : l'enfant, la sexualité, la destructivité, l'oeuvre d'art, la religion, la psychologie des masses, sans parler de la psychopathologie, ne sont plus les mêmes problématiques avant et après Freud. La pensée freudienne a révolutionné quelques-uns des fondamentaux sur lesquels reposent l'expérience humaine : ce que " moi " veut dire, l'infantilisme de la sexualité, notre rapport à la temporalité et à la mort, la présence d'un inconciliable, d'un inacceptable au coeur de la vie psychique de chacun, l'empire de la honte et de la culpabilité par-delà la morale ordinaire, l'inexorable violence individuelle et collective... et nos modes de pensée les plus communs ne sont pas épargnés : il n'est plus possible après un lapsus de s'en remettre à la fatigue, ou de renvoyer l'homosexualité à la " contre-nature ".
L'espèce humaine n'est pas une espèce parmi d'autres, elle est la seule à s'auto-détruire et à détruire les autres espèces. Sauf une... Profitant de la dégradation des écosystèmes marins, la méduse prolifère. Elle a zéro neurone, l'homme, depuis qu'il est sapiens, en a 86 milliards. A la fin, qui l'emporte ? Figure privilégiée du totémisme psychanalytique et du sexe de la mère, lequel pétrifie celui qui ose le regarder en face, de quoi la méduse est-elle aujourd'hui le symbole ? A l'heure où la pulsion d'auto-anéantissement s'empare des quatre éléments : la terre, la mer, l'air et le feu, la symbolisation du désastre en terme de castration est presque devenue une aimable figure.
La psychanalyse a pour toile de fond ces deux expériences anthropologiques fondamentales que sont la sexualité et la mort. Alternant essais et fragments cliniques, ce livre cherche à restituer le vif d'une expérience, tant individuelle que collective, dont l'inconscient, ce fonds le plus inacceptable de la vie psychique de chacun, est le secret horizon.
Sexe, sexualité, désir, amour... Difficile de s'y retrouver dans la confusion des sentiments !
Jacques André et ses collègues vous proposent d'y voir un peu plus clair dans les chambres obscures (et ailleurs...).
Vocabulaire pour interroger le sens de nos faits et gestes en la matière, puis tour d'horizon de la sexualité féminine et de la sexualité masculine, et enfin - sous la conduite de Vincent Estellon -, exploration du sexe quand il est addictif : dans ce livre, le sexe passe sur le divan !
Cinq psychanalystes et une politiste interrogent les théories du genre.
Domination masculine et privilège de l'hétérosexualité sont les deux adversaires dont les théories du genre remettent en cause les prétentions. L'expérience du psychanalyste est d'un autre ordre, son objet, l'inconscient, ignore l'égalité et cultive à loisir le « politiquement incorrect ». Les études de genre nourrissent l'espoir politique d'un traitement social à parité entre les sexes et les sexualités. Si la psychanalyse aspire aussi au changement, celui qui permet au moi de l'analysant de gagner un peu de liberté, c'est sans préjuger de ce qui définit le « bien » de chacun. Entre la psychanalyse et les Gender Studies, le débat est aussi nécessaire que complexe, parce que convoquant des plans hétérogènes. L'expérience clinique des homosexualités et des bisexualités est pour ce débat un véritable croisement.
À l'heure du « développement personnel », du « bonheur en vingt leçons » et du devoir de « positiver », la force de la psychanalyse est de ne pas sous-estimer la violence de la vie psychique. Derrière la façade des vies « comme il faut », la folie privée est la chose du monde la mieux partagée.
Ce livre, à travers des instantanés de séances, cherche à faire entendre la parole souvent dérangeante, et en dépit du bon sens, de l'inconscient. Le bouleversement des anciennes rigidités familiales, les nouvelles libertés du choix sexuel ont le « mérite » de révéler mieux que jamais l'âpreté de la relation homme-femme, l'expérience à la fois éprouvante et passionnante de leur altérité.
Les « vérités » de la psychanalyse ne sont pas toujours bonnes à entendre l'inconscient ignore le « politiquement correct » , mais au moins elles ne font pas l'impasse sur la complexité des vies intérieures.
Quand l'antiquaire Alexandre Jobin, ancien officier des services de renseignement de l'armée canadienne, sort d'une consultation médicale inquiétante, il sait que la mort le guette. Que faire ? Boire jusqu'à plus soif ? S'isoler jusqu'à l'heure fatale ? Deux évènements l'extrairont de cette spirale destructrice. D'abord, on lui propose un contrat alléchant : aller en Italie pour faire expertiser et vendre des esquisses anciennes. Puis, il y a Linda Parenteau, cette ancienne maîtresse emprisonnée à Joliette pour fraude et association de malfaiteurs, qui le supplie de se rendre à Palerme afin de retrouver sa fille, Pavie, qui court un grave danger. Mais, loin d'être une jeune femme en détresse, Pavie est tueuse professionnelle. Alors, de Montréal à Nice, en passant par Rome, Palerme et Marseille, s'engage une course effrénée contre la mort.
Alexandre Jobin coulait des jours paisibles à Montréal avant qu'un fantôme du passé ne déboule dans sa boutique d'antiquités. Blessée et poursuivie par des hommes de main russes, Julie Dorval tape à sa porte, en souvenir de leurs années de service dans l'armée canadienne. Elle lui raconte le vol d'un lot de pierres précieuses qu'elle a planifié dans la mine qui l'employait et son besoin impérieux de rejoindre La Mecque des diamantaires : Anvers. Traquée par la police, ses patrons véreux et les services secrets français, elle s'envole pour l'Europe, laissant sur sa faim un Jobin prêt à reprendre du service. Heureusement, la DGSE pense qu'il est le seul à pouvoir la retrouver et l'envoie à sa recherche.
S'engage alors une course effrénée, parsemée d'affrontements sanglants et de cadavres.
On connaît beaucoup de choses sur la civilisation romaine mais ce sont souvent les aspects les plus concrets que nous connaissons le moins. Une question aussi triviale que celle de savoir comment les Romains se nourrissaient n'entrait pas dans les préoccupations des auteurs et même, si nous nous tournons vers la littérature, nous risquons d'avoir une idée fausse de la cuisine romaine. Le festin de Trimalcion, dans le Satyricon de Pétrone, est une orgie qui n'a rien à voir avec les repas habituels des Romains et le seul livre de recettes que nous ayons, celui d'Apicius, privilégie les mets rares et recherchés.
C'est pourquoi Jacques André, en philologue minutieux, a-t-il glané à travers l'ensemble de la littérature antique les renseignements qu'on pouvait y glaner sur ce que, concrètement, le Romain de base était susceptible de manger. Seul un érudit de la classe de celui qui, jusqu'à sa disparition en 1994, forma, par son enseignement à l'École Pratique des Hautes Études, des générations de latiniste à la lecture et à l'édition des textes était capable de constituer une telle somme
Cet ouvrage vient compléter les trois tomes précédents de la collection créée par Yves Perrousseaux. Dans le même esprit, il raconte l'histoire des « caractères d'imprimerie », de leurs usages et de leur implication cachée dans la culture occidentale. La typographie du XIXème siècle a subi de plein fouet les effets de toutes les révolutions de cette période tourmentée mais, surtout, ceux de la « révolution industrielle ». Moins du fait des retombées techniques incontestables que par les nouveaux besoins et les nécessités qui émergent : besoin de publicité, donc d'affiches et de nouveaux caractères, grands et attractifs ; besoin de livres moins chers et en plus grand nombre, donc développement de la stéréotypie et des recherches sur les machines à composer ou sur les caractères de très petite taille ; nécessité de rapprocher les petits ateliers de gravure ou de fonderie ; besoin de création, de modernisme, voire de fantaisie, en réaction à la rigueur classique. Le XIXème siècle typographique est ainsi marqué par le foisonnement et l'excès, par des oppositions d'austérité et d'extravagance, par la cohabitation de livres romantiques et de livres industriels, la naissance de nouvelles oeuvres d'art que sont les spécimens de fonderie et de nouveaux codes d'usage de la typographie. Plus que jamais, durant ce siècle, la typographie devient un art. Pour montrer toute la richesse de cette période, les auteurs ont choisi d'en raconter les aventures successives : les Anglais avec l'invention des caractères gras, des égyptiennes et des sans-sérifs ; la fonderie Gillé, qui devient celle de Balzac puis de De Berny et qui rejoindra, à l'aube du XXème siècle, celle des Peignot ; la saga des Didot, de la rigueur de Firmin à l'extravagance de Jules ; l'Imprimerie royale, puis impériale ou nationale, ses caractères orientaux et ceux de labeur, qui perdureront tant qu'il y aura du plomb ; Louis Perrin, qui réinvente les elzévirs ; les grandes fonderies françaises, qui rivalisent d'invention et de copies, et, enfin, les évolutions techniques de tout le siècle. Et comme dans les tomes précédents, des « pauses », moins chronologiques, élargissent ou complètent le champ purement typographique : la gravure sur bois, les casses d'imprimerie, les caractères gras, les manuels de typographie, les caractères de fantaisie et les lettres dessinées. Un ouvrage de culture générale dont la richesse iconographique (plus de 400 illustrations) et la somme d'informations s'adressent aussi bien à un large public qu'aux spécialistes ou aux professionnels de la typographie ou de l'édition.
Lorsqu'une opération visant à démanteler un réseau de trafics d'armes et d'oeuvres d'art tourne mal, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) place ses espoirs en Alexandre Jobin, antiquaire et retraité de l'armée canadienne, pour reprendre les rênes de la mission. Celui-ci, d'abord réticent, se retrouve bien vite impliqué dans une enquête qui dépasse les frontières canadiennes, alors que tout indique que le chef de cette organisation n'est nul autre qu'un ancien ennemi auquel il a eu affaire lors d'une mission militaire menée quelques années plus tôt dans les Balkans.
Bribes d'un récit de guerre, amplifiant et refaçonnant la bonté et la cruauté, la lâcheté et le courage, bribes survivantes d'un doute constant entre vécu et imaginaire. Est-il possible de penser cette banalité d'un homme parmi cinq cent mille autres avec des marges sombres, des remugles, des refus, des aubes, du sang, les sueurs aigres d'une marche, la peur, la vacuité, la somptuosité d'une chevelure nocturne, la matité d'une peau, la pestilence d'un cadavre piégé et l'ouverture d'une figue fraîche près de la source ?
Ce lexique fondamental recense plus de 1 100 noms de plantes sur un domaine géographique s'étendant de la Lusitanie (Portugal) au Gange (Inde) en passant par l'Afrique du Nord.
Sur la base des citations de textes antiques concernant les plantes utiles à l'alimentation de l'homme et des animaux domestiques, à l'industrie (colorant, parfumerie) et surtout à la médecine, ce lexique donne enfin un contenu réel à la botanique latine en faisant justice des équivalences vagues des dictionnaires contemporains. Trois index complètent le lexique : le premier et le deuxième fournissent les équivalents latins des termes français et du latin savant des botanistes, le troisième s'attache à la géographie.
La physiognomonie, ou art de juger quelqu'un en fonction de son apparence physique, a eu, dans la vie sociale, la littérature et l'art de l'antiquité classique une importance que les textes conservés ne laissent pas assez soupçonner. En effet, le terme, qui fait son apparition dans le traité hippocratique Des Épidémies, est utilisé par Galien, Artémidore et plus tard Suétone. Pythagore lui-même n'admettait ses disciples qu'après leur avoir fait subir un examen physiognomonique et les Empereurs romains s'entouraient de metoposcopi ces hommes qui prétendaient lire les visages. Malheureusement rares sont les textes qui nous ont été préservés, et ce traité, adaptation latine de textes grecs nous est parvenu sans nom d'auteur.Notre édition présente ce riche témoignage d'une science antique méconnue. L'introduction propose une étude détaillée de la physiognomonie depuis ses origines grecques jusqu'à sa fortune dans le théâtre latin. Elle fournit en outre les hypothèses concernant la datation et l'attribution de ce texte, sans doute écrit dans la seconde moitié du IVème siècle. L'histoire de la tradition manuscrite est détaillée et assortie d'un stemma. Des notes accompagnent la lecture et sont développées par des notes complémentaires. L'ouvrage est en outre enrichi par un index nominum et un index analytique.
Paul vit un enfer depuis qu'il est marié. Il ne peut divorcer car il doit rester pour protéger ses enfants de leur mère. Peu à peu, il sombre dans une grave dépression et un accident du travail n'arrange pas les choses. Mais au plus bas, il commet le pire des crimes : il est tombé amoureux de sa belle-fille et il est passé à l'acte. Il s'en voudra toute sa vie.
Pendant son incarcération, il fait tout pour sortir au plus vite et réaliser son rêve : ouvrir un restaurant au Canada. Là-bas, il rencontre une famille qui, sans le vouloir, l'aide à reprendre goût à la vie. Ce sera sa ligne de conduite.
Cet ouvrage est le résultat du travail universitaire d'un réseau de chercheurs réunis dans le cadre d'un Séminaire interuniversitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse. Il témoigne de la possibilité d'un travail de chercheurs partageant les mêmes exigences quant à la méthode clinique et la qualité du travail de recherche. Il témoigne aussi, dans le cas précis de ce travail, que la dépression n'est pas une maladie qu'il suffirait d'éradiquer pour relancer un homme-machine en panne, mais que la dépression a une place et une signification dans notre civilisation.
Table des matières Présentation par Roland Gori -- Les brumes de la dépression par Jacques André -- Destins de la perte par Catherine Cnabert -- Les dépressions dissipées par Catherine Cyssau -- Le mirage des identifications par Alain Abelhauser -- Mémoire, perte et travail de renoncement. Dépression et dépressivité dans la traversée du vieillissement par Benoît Verdon -- De l'ennui aux passions nihilistes par Roland Gori -- La construction de l'objet dans la cure comme protection contre l'effondrement mélancolique par Olivier Thomas -- L'enjeu libidinal du fort-da par Alexandrine Schniewind -- Les brumes de la dépression dans la névrose obsessionnelle. Akèdia, replie et pesanteur par Vincent Estellon -- Le roman mélancolique de la douleur par Marie-José Del Volgo -- Scintillements de l'idéal dans un corps souffrant par le Dr Panos Aloupis -- Darkness visible par Jacques André