Dépression du post-partum, charge maternelle, fatigue extrême, inégalité dans la répartition de la sphère domestique... 8 autrices reconnues partagent le déclic féministe qui a accompagné leur expérience de la maternité, un recueil de récits intimes illustré avec délicatesse pour libérer la parole sur le sujet.
Cinq ans après la vague #metoo qui a relancé le débat féministe et remis la libération de la parole à l'ordre du jour, cinq ans après la bande dessinée choc de la dessinatrice Emma qui a popularisé le concept de charge mentale, les mères mettent-elles au monde des bébés dans un monde égalitaire ? Apparemment pas constatent avec stupeur les huit autrices de ce recueil confrontées à une réalité loin de l'image d'Epinal de la mère parfaite et sa vie sans nuages qu'elles pensaient vivre. Comment traverser l'expérience de la maternité quand celle-ci se révèle une plus grande épreuve que prévue ? Pourquoi a-t-on tant de mal à parler des difficultés maternelles lorsqu'on y fait face personnellement ? Comment se détacher d'un récit collectif qui passe sous silence les inégalités dans la parentalité ? Une prise de conscience qui mène à un déclic féministe dont les autrices nous livrent le récit, chacune avec sa plume acérée et au travers de sa propre histoire.
Ces témoignages émouvants dans lesquels de nombreuses femmes se retrouveront permettront de démystifier la maternité et de penser autrement le rôle de mère, car il est temps de poser un regard féministe sur l'intime. Les autrices contribuent ainsi à la libération de la parole sur la maternité, sujet resté dans l'angle mort du féminisme durant des années, et s'ouvrent ici sur des sujets variés : dépression du post-partum, charge maternelle, fatigue extrême, éducation égalitaire, parentalité queer.
- Camille Abbey lève le tabou social qui entoure la fatigue des mères.
- Anne-Sophie Brasme : après avoir frôlé le burn-out maternel, elle s'attaque au mythe de la mère parfaite qui élève un « enfant réussi ».
- Elodie Font : après un parcours de PMA, elle questionne le rapport ambivalent qu'elle s'est mise à entretenir avec son corps depuis qu'elle est mère.
- Renée Greusard raconte comment sa dépression post-partum lui a fait prendre conscience de la charge affective et mentale qu'elle portait, avant de s'en libérer - Julia Kerninon parle de l'équilibre de vie pro-perso mis à mal par l'arrivée de son bébé, et du déclic féministe qui lui a permis de reprendre le pouvoir et revendiquer sa carrière.
- Gabrielle Richard : ayant construit une famille queer, elle s'interroge sur les attentes sociétales et patriarcales derrière le mot « maman », qui norment le rôle de parent.
- Claire Tran nous confie la difficulté d'adopter une éducation non sexiste, et le déclic qui l'a poussée a cofonder l'association Parents féministes.
- Illana Weizman traite de l'injonction au silence qui est faite aux jeunes mères par la société, et qui l'a conduite à prendre la parole sur les réseaux et à cocréer le hashtag #MonPostPartum.
J'étais là, un bébé parfait dans les bras, et mon corps déchiré. Dans mon orgueil comme dans mon innocence, j'ai pensé que tout s'arrêtait, alors qu'au contraire, tout commençait.
Un soir de novembre, en pyjama sur le parking de la clinique, Julia Kerninon hésite à fuir. Son premier enfant vient de naître et, malgré le bonheur apparent, elle perd pied, submergée par les doutes et la peur des contraintes. Sa vie d'avant lui revient comme un appel au large : les amours passionnels, les nuits de liberté et les vagabondages sans fin.
Dans ce récit intime, Julia Kerninon plonge au coeur des sentiments ambigus de la maternité.
Elle confie ses tempêtes intérieures : Comment être mère ? Comment rester soi ?
Elle raconte cette longue traversée jusqu'à atteindre la terre ferme, où tout se réconcilie.
Un papa, une maman, en couple : c'est le modèle de la famille que promeut notre société, et que transmet l'ensemble des récits et des fictions contemporaines autour de la grossesse, de l'enfantement et de l'exercice de la parentalité.
Pourtant, il y a bien d'autres modèles possibles.
On peut concevoir des enfants à un, à deux, à plus.
On peut concevoir des enfants en les portant, ou pas.
On peut allaiter des enfants, même si on ne les a pas portés.
On peut élever des enfants à un, à deux, à plus.
On peut être des parents en couple, ou des parents qui ne sont pas nos partenaires amoureux.
Si l'on décentre notre regard du modèle de la famille hétérosexuelle, on s'aperçoit en effet qu'il existe bien d'autres manières de faire famille, tout aussi épanouissantes pour les enfants et les parents.
Qu'on regarde ailleurs (dans le monde), avant (dans le temps), ou à côté (notamment du côté des parentalités queer), on se rend compte que notre modèle de la famille, fondée sur le couple hétérosexuel, au sein duquel s'exercent la domination masculine et les inégalités de genre, est une construction sociale. Et, bonne nouvelle : on peut se détacher !
En donnant à voir ces autres pratiques, et leur grande richesse, ce livre montre qu'elles ne sont pas utopiques : elles existent déjà, elles fonctionnent, et elles peuvent être adoptées par toustes.
Choisir d'être mère s'adresse aux futures mères ainsi qu'à toutes les femmes qui s'interrogent sur la maternité. Sur un ton léger, à la première personne, la journaliste et jeune mère Renée Greusard propose un portrait tout en nuances des mois et des premières années qui suivent l'accouchement, en explorant en profondeur les tabous de cette vie nouvelle (l'ennui profond que l'on peut ressentir au parc, les toilettes qui deviennent un havre de paix, le couple qui peut exploser) tout en évoquant les joies insoupçonnées qu'offrent un enfant. Comme pour son premier livre (Enceinte, tout est possible), l'autrice enrichit le récit de son expérience personnelle par des interviews de femmes, de médecins et de chercheur·se·s.
Parce que la connaissance est un chemin vers la liberté, Choisir d'être mère a l'ambition de permettre aux femmes de ne pas « partir en trek au Népal avec des escarpins ». Pour que, des renoncements aux joies, elles consentent vraiment à la maternité.
Une musique libre et joyeuse s'élève des pages de ce premier roman : celle d'un choeur de femmes saluant la venue au monde de la petite Ève, enfant née d'un désir d'amour inouï.
Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d'une vie de couple. Elle est allée en Espagne bénéficier d'une procréation médicalement assistée, alors impossible en France. Greg, l'ami de toujours, a accepté de devenir le « père intime » d'Ève. Dans à peine deux semaines, aura lieu la fête en blanc organisée pour célébrer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vénéneuse qui trône au-dessus de ces femmes.
À l'approche des réjouissances, chacune d'elles est conduite interroger son existence et la place que son corps y tient. Toutes, soeurs, nièces, amies de Stéphanie, témoignent de leur quotidien, à commencer par Ève elle-même, à qui l'autrice prête des pensées d'une facétieuse ironie face à l'attendrissement général dont elle est l'objet. Comme dans la vie, combats féministes, tourments intimes et préparatifs de la fête s'entremêlent.
Camille Froidevaux-Metterie dépeint avec une grande finesse cette constellation féminine, tout en construisant un roman dont les rebondissements bouleversent : rien ne se passera comme l'imaginent encore Stéphanie et Jamila, la nounou d'Ève, s'activant la veille du festin tant attendu.
Tour à tour mordante et tendre, l'écriture, dans sa fluidité et ses nuances, révèle un véritable tempérament d'écrivaine.
La bataille de l'intime est en marche.
Maternité et non-désir d'enfant, menstruations et ménopause, apparence et normes esthétiques, sexualité et plaisir... Pour la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, cela ne fait aucun doute : la déferlante #MeToo a intensifié le « tournant génital » du féminisme. Relancées par une nouvelle génération de militantes, les thématiques corporelles deviennent les vecteurs d'une nouvelle émancipation au travers de la lutte contre les mécanismes d'objectivation et d'aliénation. Un essai nécessaire qui invite à réinvestir le corps des femmes de manière assumée et engagée. Déjà un classique.
« Le meilleur moyen d'éradiquer la mère parfaite, c'est de glandouiller », nous dit Amandine Dhée. « Le terme est important car il n'appelle à aucune espèce de réalisation, il est l'ennemi du mot concilier.
Car si faire voeu d'inutilité est déjà courageux dans notre société, pour une mère, c'est la subversion absolue. » Si vous croyiez que la grossesse était une affaire privée, il n'en est rien. Une femme enceinte acquiert un statut tout particulier dans la société, qui la rend à la fois respectable et à surveiller. Avec une écriture incisive et débordante d'ironie, Amandine Dhée aborde la maternité à partir de son expérience, évoquant ses paradoxes notamment entre ses principes féministes et la vie quotidienne qui la tiraillent, et ses crues réalités si bien tues pour ne laisser qu'une image proprette et miraculeuse de la naissance dans l'imaginaire collectif et surtout masculin.
Depuis plusieurs décennies, nous réfléchissons au sens de la féminité, à l'éducation de nos filles que nous voulons fières et émancipées. Nous luttons à l'école, dans la rue, auprès de nos familles pour tordre le cou aux clichés et leur offrir des chances égales à celles des garçons. Mais nous continuons d'élever nos fils dans le même moule patriarcal, comme si nous pouvions déconstruire le sexisme sans nous interroger sur la masculinité ! S'appuyant sur des études scientifiques et sur les témoignages de professionnels de l'enfance, Aurélia Blanc, jeune mère et journaliste, décortique les stéréotypes et rassemble tous les outils pour aider les parents à élever leurs garçons de manière antisexiste.
Elle décrit comment nos fils, enfermés dans de vieux carcans virils, souffrent d'une vision violente de la masculinité, qui les a conduit au refoulement de leur être, de leurs sentiments et de leurs vraies envies. Adopter une éducation féministe, c'est donner à nos garçons l'opportunité de développer leur singularité et de cultiver une vraie liberté ! Retrouvez tous les conseils pour : se déconditionner du " sexisme bienveillant " véhiculé par notre environnement et notre éducation ; démanteler les idées reçues : non, les cerveaux des garçons et des filles ne sont pas " câblés " différemment, et, non, jouer à la poupée ne " rend " pas gay ! ; permettre à son garçon de vivre une masculinité apaisée : " un homme, un vrai, ça ne pleure pas " et autres injonctions viriles préconçues ; l'armer face aux pressions sociétales : " c'est un truc de fille " ; lui apprendre le respect de soi et des autres : la question du consentement, la fabrique de la sexualité.
Si la maternité est une très grande joie, elle est aussi une vraie claque pour de nombreuses femmes. Parce qu'être mère dans une société patriarcale, c'est se retrouver dépossédée de son corps, de son identité, de ses choix, mais c'est aussi être aux prises avec les inégalités domestiques, les discriminations professionnelles, les injonctions écrasantes et l'isolement social.
Et pour toute une génération de femmes élevées dans une perspective égalitaire, la désillusion est grande. Ce serait donc ça, être mère ?
Croisant des témoignages de femmes et des analyses de spécialistes, Aurélia Blanc, journaliste et mère, s'attaque ici aux préjugés et aux injustices que vivent les mères, et réunit tous les outils pour leur permettre de mieux vivre leur condition maternelle. Déboulonnant la figure de la mère parfaite, elle décortique les mécanismes qui conduisent tant de femmes à se sentir seules ou défaillantes dans leur rôle maternel, pour les aider à retrouver confiance et estime de soi. Car la maternité n'est pas qu'une expérience aliénante : elle est aujourd'hui le moteur d'une prise de conscience féministe massive et émancipatrice.
Retrouvez tous les outils pour :
- Déconstruire les idées reçues sur la maternité : non, les femmes ne sont pas « accouchées » et oui, les mères peuvent être badass.
- S'armer face aux injonctions sociales sur le corps, les pratiques éducatives ou l'activité professionnelle des mères.
- Faire des choix éclairés : projet de naissance, finances personnelles, etc.
- Affronter les difficultés quotidiennes : charge domestique, isolement...
- Conjuguer maternité et féminisme au jour le jour, sans complexe ni dogmatisme.