Le rapport à la maternité questionné à travers les yeux d'Élise qui, suite à un déni de grossesse, doit se préparer en accéléré à devenir maman. Entre sa mère, son mari, sa meilleure amie, un reborn baby et son vrai bébé, Élise est entourée et épaulée. Mais il y a un intrus... et ce n'est pas forcément celui qu'on croit !
Élise et Romain forment un couple heureux : bons jobs, un appartement, une vie ponctuée par le déjeuner du dimanche avec Mina, la mère d'Élise. Jusqu'au jour où Élise se découvre enceinte. Pas question de garder cet intrus, elle n'a jamais voulu d'enfant. Elle va avorter. Mais à la consultation, Élise découvre qu'elle est enceinte de sept mois. Terrorisée, elle s'enferme dans le mutisme. Pour éveiller en elle l'instinct maternel, Romain lui offre un reborn baby. Et Mina s'installe chez eux pour apprendre à sa fille les gestes d'une mère sur ce bébé de silicone, si semblable à un vrai, si rassurant. Tout semble rentrer dans l'ordre, le ventre d'Élise grossit soudain. Mais à la naissance, Élise ne parvient pas à créer de lien avec son véritable enfant. Tom est "trop vivant', il l'inquiète. Plus Élise doute d'elle, plus son attachement au reborn se renforce. La mère parfaite, c'est Mina, qui prend le relais de sa fille auprès de son enfant malgré les réticences de Romain. Au fil des jours, tandis que Tom se laisse dépérir aux côtés du reborn immuable, les rôles de chacun deviennent de plus en plus confus, jusqu'à ne plus savoir ce qui se joue réellement... L'intrus n'est pas forcément celui qu'on croit.
Il y a un moment, dans une vie, où l'écrivain abat ses cartes, pris par une sorte d'urgence. Le déclencheur de ce récit bouleversant, c'est un appel téléphonique d'un frère perdu de vue, annonçant que leur mère est au plus mal, à l'hôpital de Lomé. La mère qui lui a dit vingt ans plus tôt : « Va vivre. Va vivre ailleurs et ne reviens plus. » Qui se déplace une bassine sur la hanche, colportant des morceaux de pain, jusqu'au jour où des soldats interceptent son menu commerce, et où il arrive ce qui doit arriver. La mère qui chante pour exorciser « les choses dures ». Qui l'a porté sur son dos bien au-delà de l'âge habituel, prétendant que son garçon avait « les os fragiles ». Qui lui a donné, enfin, le goût des parures, des vêtures et des bijoux, transgressant la frontière des genres. « Plus je vieillis, plus je ressemble à ma mère. » De ce portrait d'une femme joyeuse, inspirée et aimante, d'une mère courage dans un monde d'absolu dénuement, surgit une grâce mystérieuse qui se confond avec la genèse d'une vocation d'écrivain.
«Des quatre enfants escamotés, il n'y a que Samir qui continue de croire à l'enchantement de ce départ. Depuis qu'ils ont embarqué, sa petite main n'a pas lâché le revers du pantalon paternel.»À l'origine de ce roman autobiographique, il y a ce frère radicalisé, mort dans un camp d'entraînement en Afghanistan au début des années 2000. Le petit garçon de trois ans que le père a arraché à sa mère et à l'Algérie pour venir s'installer à Sarcelles, c'est lui. Celui qui raconte cette histoire, c'est l'autre frère, Alexandre, qui naît quelques années plus tard en France. Samir, pour Alexandre à l'époque, n'est pas cet enfant meurtri, c'est au contraire «l'oppresseur», celui dont la colère rentrée a trouvé à s'exercer continûment sur le petit garçon qu'il était. Samir l'enfant, c'est celui qu'il ressuscite quand la haine s'est dissipée après sa mort assourdissante. Comment deux frères peuvent-ils avoir des trajectoires si éloignées ?En reconstituant avec distance et courage ces deux enfances que tout oppose sauf la faillite du père, Alexandre Feraga tente d'approcher au plus près les mystères d'une destinée.
Comment sortir du monde nous rappelle les textes emblématiques d'Annie Ernaux, d'Edouard Louis ou plus récemment de Fatima Daas (La Petite dernière).
Un premier roman virtuose, une bombe littéraire, selon Diaty Diallo, sensation de la rentrée 2022.
Le territoire d'où je suis né n'a aucune capacité à nous propulser dans le monde. Le territoire duquel je suis apparu, il tue les rêves, mange les aspirations. C'est une zone aplanie, morne, mais verdoyante par endroits.
Comment sortir du monde, c'est l'histoire d'un jeune homme en colère. Hanté par une seule chose : fuir.
Comment sortir du monde, c'est l'histoire d'un hybride, un différent, un déraciné.
Comment sortir du monde, ce sont des traversées : de la forêt à la ville, de Paris à Tanger, des applis de rencontre à la découverte des sentiments.
Marceau, trop jeune pour avoir connu la Seconde Guerre mondiale, trop âgé pour avoir « fait l'Algérie », tient sa descendance comme deux équidés au bout d'une longe et lui inculque les principes fondamentaux des moeurs soldatesques et de la virilité : Gilles, destiné à l'école militaire, et son cadet, « le Collectionneur », désireux d'inscrire son nom dans l'histoire de l'aéronautique.
Las, la guerre est loin : c'est sur le champ de bataille économique que l'on se bat désormais. Les deux frères cherchent leur place et leur identité, se répartissant réussites professionnelles, échecs personnels et humiliations intimes. Mais peut-on s'émanciper d'une tutelle paternelle aussi impérieuse, pourvoyeuse d'aversion pour les femmes, d'instincts racistes et de goût de la mort ? Comment devenir un homme lorsque le modèle familial de virilité est devenu hors de portée ? On rêve de combats épiques mais on tue des petits animaux. On rêve de panache mais on soumet des enfants. Quant à la guerre, on ne la fait plus que sur des maquettes de petits garçons.
Authentique conte moral contemporain, L'art du dressage, tout en sondant les présupposés d'une introuvable masculinité, dresse le tableau d'un drame familial arrimé à la tragédie collective.
Loin du milieu littéraire et en mal de contrat, François Korlowski accepte de participer à la rédaction d'un ouvrage collectif ayant pour but de célébrer les Grands Prix du roman de l'Académie française. Son travail:écrire une notice sur Alphonse de Châteaubriant, homme de lettres de sa région, Grand Prix 1921.Galvanisé par cette proposition de la Coupole, l'auteur rêve à une reconnaissance nationale.Ironique et tendre, Jean-François Kierzkowski nous entraîne dans les aventures fantasques de son héros qui, semblable aux personnages de Buster Keaton, provoque en toute innocence les plus surprenantes et jubilatoires catastrophes.
Jeanne et Camille se retrouvent dans le village auvergnat de leur adolescence.
L'une et l'autre battent en retraite. Jeanne, journaliste débutante dépassée par la violence d'une crise sociale qu'elle est censée couvrir, déserte Paris. Camille, rentre du Maroc où elle se débat pour reconquérir la terre familiale spoliée.
Vingt années ont passé, l'indifférence mutuelle aussi. Le temps d'un automne, la cohabitation contraint chacune à composer avec les étouffements et les aspirations de l'autre.
Jusqu'où cette rencontre changera-t-elle le cours de leurs propres existences ?
Erwan est ouvrier dans un abattoir près d'Angers. Il travaille aux frigos, au rythme des carcasses qui s'entrechoquent sur les rails. Une vie à la chaîne parmi tant d'autres, vouées à alimenter la grande distribution en barquettes et brochettes. Répétition des tâches, des gestes et des discussions, cadence qui ne cesse d'accélérer... Pour échapper à son quotidien, Erwan songe à sa jeunesse, passée dans un lotissement en périphérie de la ville, à son histoire d'amour avec Laëtitia, saisonnière à l'abattoir, mais aussi à ses angoisses. Qui le conduiront à commettre l'irréparable.
« Je veux faire parler Médéa. Médéa, petite ville isolée au milieu des montagnes, ce «chef-d'oeuvre de la nature», méconnu de tous, pourtant berceau des massacres de la décennie noire algérienne ».
Médéa Mountains est un acte autobiographique. La narration d'un drame familial qui se déroule à Nantes où Alima Hamel est née et à Médéa, la ville algérienne de ses étés, où sa mère fera le choix d'abandonner, une à une, ses cinq filles. Alima Hamel prend comme pivot cette décision maternelle qui fera basculer sa famille. Sur scène, récit et chant soulèvent les montagnes de Médéa pour y déceler la trace de cette mémoire, et en filigrane, le mythe de la mère meurtrière et la décennie noire algérienne.
Ce court récit inédit de Julien Gracq met en scène une fascination. C'est la vision initiatrice, brève mais répétée, d'une demeure, aperçue à chaque trajet depuis un car traversant la campagne pendant l'Occupation, qui pousse le narrateur à se mettre en route, cheminant seul dans les sous-bois pour s'approcher de la maison. À travers le récit de ce parcours aussi sensuel et contemplatif qu'intériorisé, La Maison déplie, comme une intrigue, la naissance d'un désir.
« Le soir tombait plus vite qu'ailleurs sur l'égouttement de ces fourrés sans oiseaux. Leurs bruits légers et distincts :
Craquements de branches, sifflement faible du vent dans un pin isolé, éteignaient les bruits insignifiants de la campagne - au long d'eux, dans la brume pluvieuse, on marchait comme dans une ombre portée : la route tout entière feutrée et épiante, n'était plus qu'une oreille collée contre la lisière des bois. [...] Après quelques allées et venues assez incertaines au long de la route, l'envie me vint une minute, devant cet obstacle absurde, de renoncer à mon équipée - mais la curiosité fut la plus forte. »