La reine Bal de Guifort, seconde épouse du souverain de Magens, est retrouvée morte au pied de son balcon. Le drame vient fragiliser une succession à haut risque pour ce royaume occitan qui doit sa survie à la protection de Rome. La reine s'est-elle donné la mort ou l'a-t-on assassinée ? Dans un thriller médiéval mené tambour battant, Lluis Llach met en scène la rivalité entre les pouvoirs spirituel et séculier dans un royaume imaginaire qui compte trois princes héritiers, deux de trop... L'occasion pour cet écrivain profondément engagé de démontrer que, même si elle revêt aujourd'hui d'autres formes, la lutte entre la croix et l'épée est loin d'être reléguée aux oubliettes de l'Histoire.
Une exploration des excès de la vie artistique et intellectuelle avec un humour ravageur. Un 1er roman déjanté au souffle hypnotique.
Une jeune universitaire se rend compte qu'un homme qu'elle connaît, Quirós, a volé le crâne du légendaire réalisateur du cinéma muet F.W. Murnau. Tandis qu'elle retrace sa rencontre avec Quirós - cinéphile désargenté, dandy obsédé par les voyages et les oeuvres non finies, la narratrice explore les limites de la vie artistique et intellectuelle, la surabondance de l'information, les excès du capitalisme et, bien sûr, la puissance du désamour.
Avec un souffle hypnotique et un humour ravageur, ce premier roman, surprenant d'ambition littéraire et de sens de la dérision, est une tragi-comédie déjantée. La ferveur d'une femme érudite et ironique devient un feu d'artifice halluciné où se succèdent des voyages en Polynésie à la recherche de films maudits, des recherches farfelues sur ce que les grands personnages des derniers siècles faisaient à l'âge de 32 ans, et des théories inattendues sur ce que signifient les voyages et le tourisme.
Ce livre, qui recherche avec autodérision la profondeur qui scintille entre le cinéma, la littérature, la vie et les illusions perdues dans l'époque des algorithmes, est narré avec la causticité de Pénélope à qui on aurait demandé de raconter L'Odyssée.
« Il n'y a que dans la certitude de ne bientôt plus exister que je peux raconter cette histoire. » Malmené par la vie, un romancier toxicomane revient dans la petite station balnéaire espagnole où il a grandi. Le passé lui pèse et il est hanté par les fantômes du jeune Pinilla et de la belle Russe Luda Petrova, qui se sont tous les deux volatilisés vingt ans auparavant. Plus personne ne se souvient d'eux à présent, à part notre écrivain qui se met en tête de faire la lumière sur leur disparition. Qui sait, ce sera peut-être là l'occasion d'écrire son meilleur livre... Mais on ne se frotte pas impunément aux Marquis, l'une des plus grandes familles de la région, qui répugnent à ce qu'on fouille dans leurs errances passées. Que pèse la vérité face à leur toute-puissance??
Roman de moeurs, récit social, portrait d'une Catalogne des années 1990 en pleine mutation, La Nuit sans mémoire est aussi une ode au pouvoir de l'écriture.
Miguel et Elena se rencontrent dans une résidence séniors à Tarifa. À court de temps, ils décident de s'épauler pour solder leurs comptes avec la vie et se jettent sur la route au volant d'une flamboyante Datsun de 1967. Direction Madrid, Barcelone et Malmö, en quête des vérités qui blessent et d'un amour qui tue.
En juin 2005, l'histoire d'un paisible nonagénaire barcelonais fait le tour du monde : Enric Marco, le charismatique président de l'Amicale de Mauthausen, qui pendant des décennies a porté la parole des survivants espagnols de l'Holocauste, n'a jamais connu les camps nazis. L'Espagne affronte sa plus grande imposture, et Javier Cercas sa plus audacieuse création littéraire. Avec une mise en garde à ne pas négliger : "La littérature n'est pas un passe-temps inoffensif mais un danger public." Roman traduit de l'espagnol par Elisabeth Beyer et Aleksandar Grujicic.
Ébranlé par la conclusion de l'enquête du «Bourreau de Gaudí», Milo Malart, inspecteur pugnace et intuitif, reprend du service dans une Barcelone en noir et blanc, pétrifiée et transie, asphyxiée par la crise. Il traque les démons qui terrorisent la ville en essayant de faire taire ceux qui hantent ses pensées.
Avant que la lucidité ne le quitte à jamais, un homme écrit à la femme de sa vie, dans le chaos absolu d'une mémoire vacillante, de longs feuillets recto/verso. D'un côté : l'itinéraire d'un enfant sans amour et l'affliction d'un adulte sans dieu ; de l'autre : l'histoire du Mal souverain. Confiteor (en latin : je confesse) est une véritable cathédrale profane.
Mise élégante et port altier, une femme arpente les quais de la gare de Mérida au petit matin. Des passagers apeurés n'osent croire que la guerre est finie, mais Isabel fait partie de la caste des vainqueurs et n'a rien à redouter des phalangistes arrogants qui battent le pavé en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l'aîné, qu'elle s'apprête à abandonner, les raisons de sa fuite.
Le train pour Lisbonne partira sans elle. L'enfant rentre seul chez son père, obnubilé par le sabre qu'un homme vient de lui promettre. Il n'est encore qu'un petit garçon vulnérable, très attaché à sa mère. Et Isabel disparaît pour toujours.
Des années plus tard, une avocate envoie sous les verrous un inspecteur jugé coupable d'une bavure policière. Évidences et preuves s'amoncellent : la joute est trop aisée et la victoire trop belle. María vient d'ouvrir une effroyable boîte de Pandore, libé rant quatre décennies de fureur, de vengeance et de haine dont elle ignore tout et qui pourtant coulent dans ses veines.
De l'après-guerre espagnol à la tentative de coup d'État de février 1981, la saga familiale abonde en complots, enlèvements et trahisons qui marquent trois générations au fer rouge. Un instituteur de village s'est épris d'une femme trop grande pour ses rêves. Faute originelle qui a transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d'honneur des samouraïs en un pitoyable massacre.
Se jouant à merveille d'un contexte historique opaque, La Tristesse du Samouraï est un intense thriller psychologique qui mène les personnages aux limites de leurs forces pour briser la transmission héréditaire d'un péché mortel.
Roger Ventós, célèbre baryton, voit le jour en 1939 à Sète, fruit de l'étreinte éphémère entre un tirailleur sénégalais et une anarchiste espagnole exilée. Pour cette dernière s'ouvre alors une ère de privations et de solitude. Mais, heureusement, la musique est là, et va sauver l'enfant.
À l'adolescence, le garçon est envoyé à Barcelone chez son oncle. Il y découvre les coulisses du cabaret où sa mère a elle-même grandi : le Théâtre des merveilles. Entre mécanismes magiques, décors extravagants et danseuses légères, c'est là, parmi les membres bigarrés de la troupe, qu'il se découvrira une famille aimante, c'est là qu'il cultivera son inestimable don pour le chant ; et c'est de là qu'il partira conquérir le monde.
Vie et mort d'un théâtre, crime passionnel et amours interdites, feu sacré de la vocation, portrait saisissant des années de guerre civile, Lluís Llach, avec une légèreté de ton toute nouvelle, met ici merveilleusement en scène les deux combats de sa vie : la liberté et la musique.
De l'enfer du goulag des années 1930 à la Barcelone affairiste contemporaine, c'est la transmission du venin en héritage pour les enfants des héros. L'occasion enfin pour un fils incompris de casser la statue du Commandeur, de connaître l'homme pour pouvoir aimer le père.