Alger, samedi 29 décembre 1956. L'Algérie française porte en terre l'un de ses meneurs, Amédée Froger, tué la veille en sortant son domicile. La nouvelle de l'assassinat fait grand bruit, en Algérie, mais aussi à Paris, en raison de la personnalité de la victime, haute figure locale de la défense de la cause française. Ses obsèques à Alger rassemblent des milliers de personnes. Surtout, elles sont l'occasion de violences racistes, que les contemporains nomment « ratonnades ». Elles visent les « musulmans », comme les Algériens sont appelés dans cette société-là.
S'appuyant sur des sources variées, dont des archives policières et judiciaires inédites, Sylvie Thénault enquête sur ces événements pour les inscrire dans la longue durée coloniale. Trop souvent résumés à des actions ponctuelles et paroxystiques, ou associées aux attentats de l'OAS à la toute fin de la guerre, ces violences - non pas celles des autorités et de leurs représentants mais bien celles de Français, nés là-bas - se nourrissent d'un rapport de domination, empruntant à toutes les formes d'oppressions possibles (économiques, sociales, politiques, juridiques, culturelles) et s'ancrent dans un espace urbain ségrégué.
Sylvie Thénault plonge le lecteur au coeur de la société coloniale algérienne, traversée de brutalités et de peurs, au plus près de cette foule d'anonymes, qui ont été partie prenante de la Guerre d'indépendance algérienne. C'est ainsi un autre récit de ce conflit qu'offre ce livre.
De 1954 à 1962, plus d'un million et demi de jeunes Français sont partis faire leur service militaire en Algérie. Mais ils ont été plongés dans une guerre qui ne disait pas son nom. Depuis lors, les anciens d'Algérie sont réputés n'avoir pas parlé de leur expérience au sein de leur famille. Le silence continuerait à hanter ces hommes et leurs proches. En historienne, Raphaëlle Branche a voulu mettre cette vision à l'épreuve des décennies écoulées depuis le con?it.
Fondé sur une vaste collecte de témoignages et sur des sources inédites, ce livre remonte d'abord à la guerre elle-même : ces jeunes ont-ils pu dire à leurs familles ce qu'ils vivaient en Algérie ? Ce qui s'est noué alors, montre Raphaëlle Branche, conditionne largement ce qui sera transmis plus tard. Et son enquête pointe l'importance des bouleversements qu'a connus la société française sur ce qui pouvait être dit, entendu et demandé à propos de la guerre d'Algérie.
Grâce à cette enquête, c'est plus largement la place de cette guerre dans la société française qui se trouve éclairée : si des silences sont avérés, leurs causes sont moins personnelles que familiales, sociales et, ultimement, liées aux contextes historiques des dernières décennies. Avec le temps, elles se sont modi?ées et de nouveaux récits sont devenus possibles.
Cet ouvrage brasse les derniers mois de "l'Empire" et apporte une réponse à de nombreuses questions demeurées en suspens. Oui, avant même les accords d'Evian, des contacts entre l'Etat français et le FLN ont eut lieu contre l'OAS et les populations réfractaires à l'indépendance. Oui encore, il y a eu un engagement commun contre le maquis de l'Ouarsenis.
Un ordre a été effectivement donné pour ouvrir le feu contre des civils, rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962. Un général français à bien refusé de voir les massacres d'Oran et de venir en aide aux victimes. Le livre s'attarde également sur le refus de la métropole d'accueillir les harkis et autres supplétifs au service de la France. Sur son indifférence, également, devant l'exode des pieds-noirs. Cet ouvrage, nourri de sources inédites, fait la lumière sur la fin crépusculaire de l'Algérie française.
Cet ouvrage vient rompre le long silence tombé sur la mort de l'aspirant Bernard Goddet, l'un des quinze tués du 3/23e Régiment d'infanterie dans l'embuscade de Sakiet du 11 janvier 1958, à la frontière algéro-tunisienne. L'enquête s'est cristallisée autour du jeune homme qui a laissé des écrits et une abondante correspondance, croisés avec des sources archivistiques et des entretiens avec des appelés du 23e Régiment. Sorti d'HEC, chrétien, le jeune homme s'interroge sur différentes solutions pour mettre fin à la guerre.
L'opération dans laquelle Bernard Goddet et ses camarades trouvent la mort est enfin mise au jour grâce aux archives militaires. Cette opération était-elle bien préparée ?
L'événement soulève aussi la question des frontières. Ainsi, à la suite de l'embuscade, la France bombarde le village de Sakiet Sidi Youssef et déclenche ainsi une grave crise, tant internationale que nationale, qui se solde par la chute de la IVe République, avec le putsch d'Alger du 13 mai 1958.
La guerre s'est achevée il y a soixante ans en Algérie. Elle a marqué durablement les sociétés française et algérienne et touché directement des millions de personnes. Comment ces Français et ces Algériens ordinaires l'ont-ils vécue ? Quinze femmes et hommes ont accepté de confier leurs souvenirs de jeunesse. Leurs témoignages sont essentiels pour écrire une histoire qui ne soit pas seulement celle des décisions et des grands événements politiques et militaires. Ils éclairent ce que furent des vies simples prises dans la tourmente de la guerre.
Ils étaient appelé du contingent, militaires de carrière, harki ou militants indépendantistes (du FLN et du MNA) en métropole et en Algérie, mais aussi membre de l'OAS, simples civils algériens ou français. Conscients de l'urgence de témoigner, ils racontent la guerre vue d'un appartement d'Alger, d'une usine parisienne, du maquis, d'une caserne. Quelles peurs les habitaient ? Quels dangers ont-ils affrontés ? Quelles étaient aussi les raisons de leur engagement ? Quels étaient leurs espoirs ? Ils répondent à ces questions avec le souci constant de dire au plus vrai, de raconter au plus juste.
Les témoignages ne se situent pas d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée. Ils ne sont pas au service d'un groupe de mémoire particulier. Au contraire. Ils permettent d'explorer les multiples facettes de ce conflit complexe où guerre de libération et luttes fratricides se sont mêlées, où destructions et ravages se sont accompagnés d'aspirations au renouveau.
Le 17 octobre 1961, des dizaines d'Algériens furent tués par balles ou assommés et jetés dans la Seine par la police parisienne alors qu'ils manifestaient pacifiquement, à l'appel du Front de libération nationale, pour l'indépendance de l'Algérie et contre le couvre-feu discriminatoire que leur avait imposé le préfet de police Maurice Papon. Paris 1961 fait l'analyse exhaustive de cette violence et de ses séquelles.
Jim House et Neil MacMaster démontrent que ce massacre constitua le paroxysme d'une répression couramment pratiquée par les autorités françaises à l'encontre des immigrés algériens. L'État français importa progressivement en métropole la violence qu'il déployait au Maroc et en Algérie depuis les années 1940 dans sa lutte contre les nationalismes d'indépendance. Des tactiques institutionnalisées, dont la torture et l'assassinat, furent ainsi mises en oeuvre jusqu'à Paris pour démanteler le FLN.
L'ouvrage analyse également l'occultation officielle de ce massacre, qui ne suscita pas de réaction de masse au sein de la gauche et rencontra l'ambivalence des dirigeants nationalistes algériens avant de lentement réémerger dans les mémoires en France et en Algérie.
Événement brûlant de l'histoire contemporaine, la répression policière du 17 octobre 1961 témoigne du rapport trouble que la France entretient avec son passé colonial.
Au terme de sa longue traversée du désert, Charles de Gaulle s'empare de la cause de l'Algérie française pour prendre le pouvoir en 1958.
Loin des hésitations et des tâtonnements que certains historiens prêtent au Général à cette époque, Henri-Christian Giraud dresse le portrait d'un homme déterminé, guidé par une idée qu'il suivra tout au long de l'affaire algérienne : l'indépendance ne fut jamais pour lui une concession accordée à contrecoeur, pas plus qu'une noble initiative anticolonialiste placée sous le signe du temps. Elle fut un moyen, un prétexte pour la France de s'extraire d'une colonie dont elle n'avait plus rien à espérer.
Convaincu de servir l'intérêt supérieur de son pays, de Gaulle doit faire face à de nombreux obstacles : l'armée, l'opinion publique, le gouvernement, le peuple français, la presse, les agitateurs, les Européens d'Algérie... Autant d'intransigeants que ce « prince de l'ambiguïté » entend surmonter à sa façon. Faisant miroiter l'association aux uns, la sécession aux autres, louvoyant entre représentants de l'URSS, du FLN, du GPRA et de son propre camp, de Gaulle orchestre d'une main de maître, et par une série de coups montés, le piège dans lequel tous les acteurs du conflit vont être amenés à glisser, jusqu'à la tragédie finale.
Un document capital, fondé sur des archives inédites, notamment soviétiques, et des observations presque quotidiennes de nombreux témoins clés des événements.
Au cours de ses recherches, l'auteur a rencontré de nombreux jeunes désireux d'interroger ces traces pour comprendre leurs origines, leurs identités et la société française. En pansant les plaies du passé, leurs quêtes nous aident à penser la société française. Parce qu'ils sont la solution, ce livre leur donne la parole Sur la base d'une enquête auprès de 3 000 jeunes âgés de 18 à 25 ans et après une centaine d'entretiens avec des petits-enfants d'appelés, de Pieds-noirs, de Harki, de Juifs d'Algérie, de militants au FLN ou à l'OAS, on comprend vite que 39% des jeunes Français ont un lien familial avec la guerre d'Algérie et doivent affronter ses conséquences intimes et politiques. Cet ouvrage permet à la fois de faire le constat de ce que les jeunes savent et retiennent de la colonisation et de la guerre d'Algérie, de ce qui a été transmis dans les familles et de la façon dont cette nouvelle génération interprète, négocie et utilise les traces de cette histoire avec lesquelles nous vivons encore.
Le Questions/Réponses qui explique la guerre d'Algérie aux enfants de 7 ans et plus.
Qui habite en Algérie avant l'arrivée des Français ? Quand commence la guerre ? Qui sont les Harkis ? Pourquoi la guerre d'Algérie a longtemps été compliquée à raconter ? 32 réponses à des questions d'enfants qui retracent les étapes de la guerre d'Algérie de façon simple et concise.
Un livre factuel et documenté qui donne aux enfants les repères sur une guerre longtemps passée sous silence. Un éclairage essentiel sur un événement majeur de notre histoire récente, et sur l'histoire familiale de nombreux enfants, qui ouvre le dialogue entre générations.
Le Questions/Réponses qui explique la guerre d'Algérie aux enfants de 7 ans et plus.
Cet ouvrage de référence vise à documenter et à raconter en bande dessinée l'histoire de la colonisation, de la guerre et de ses mémoires, dans toute sa complexité, à la lumière des recherches historiques les plus récentes.
De 1954 à 1962, l'Algérie et la France sont secouées par une guerre d'une extrême violence qui reste l'une des pages les plus douloureuses de l'histoire de la décolonisation.
Soixante ans après l'indépendance de l'Algérie, ce conflit est encore très présent dans toutes le mémoires et les blessures demeurent profondes des deux côtés de la Méditerranée. Le travail des historiens et des enseignants et le talent des écrivains et des cinéastes permettent aujourd'hui d'affronter ce passé diffcile dans le respect de toutes les consciences et de se tourner vers l'avenir, notamment celui de la jeunesse.